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Nos Lecteurs ont la Parole

Libanais meurtris

Libanais meurtris

J’ai pleuré en sortant de l’avion, il y a quelques jours, à l’aéroport de Paris. J’ai pleuré comme quelqu’un qui vient de sortir d’une longue détention et qui réalise soudain que, oui, ça y est, je suis enfin libre. Enfin sortie de cet enfer quotidien où l’unique souci est d’assurer les besoins primaires. Enfin sortie de ce mécanisme en « mode de survie », enfin libre dans ma tête, libre de faire place à de belles images, à des pensées de bonheur, au bonheur simple de vivre et de pouvoir apprécier les petites choses de la vie dont on n’a même plus accès.

J’ai pris en photo l’affiche : « Paris n’attendait plus que vous ! » J’ai eu les larmes aux yeux. J’ai senti qu’elle m’était destinée. Je suis attendue. Je suis soutenue. On entend mon désarroi et ma douleur. J’avais dû passer des trentaines de fois devant la même affiche, à chacun de mes nombreux passages à Paris, mais je ne l’avais jamais remarquée, car le monde m’était dû ! Là, aujourd’hui, tous mes sens étaient aiguisés, et j’absorbais avec tous les pores de ma peau tout ce qui appartient à cet autre monde, le monde de la normalité, le monde où la vie quotidienne est clémente, le monde où le simple fait de se réveiller le matin n’est pas un combat pour la survie !

Même le douanier qui a regardé mon passeport avait un sourire bienveillant. Tout était douceur et légèreté !

Et ce matin, en me réveillant, à Paris, auprès de mes enfants, après ma première vraie nuit de sommeil depuis des mois, des larmes trop refoulées ont jailli par flots et j’ai réalisé combien nous, Libanais, sommes meurtris, combien nous Libanais sommes épuisés, combien nous Libanais avons besoin d’un petit break hors de ce qu’ils ont si bien caricaturisé comme la République de Jhanam al-Hamra (comme l’indique la photo).

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

J’ai pleuré en sortant de l’avion, il y a quelques jours, à l’aéroport de Paris. J’ai pleuré comme quelqu’un qui vient de sortir d’une longue détention et qui réalise soudain que, oui, ça y est, je suis enfin libre. Enfin sortie de cet enfer quotidien où l’unique souci est d’assurer les besoins primaires. Enfin sortie de ce mécanisme en « mode de survie »,...

commentaires (1)

comme cela nous aurait du beaume sur le coeur si on y avait ajoute : par la grace de ses dirigeants imposteurs ! YA REIT !

Gaby SIOUFI

10 h 23, le 15 juillet 2021

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Commentaires (1)

  • comme cela nous aurait du beaume sur le coeur si on y avait ajoute : par la grace de ses dirigeants imposteurs ! YA REIT !

    Gaby SIOUFI

    10 h 23, le 15 juillet 2021

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