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Environnement - Environnement

La décharge de Costa Brava est-elle menacée ?

L’entrepreneur Jihad el-Arab, très critiqué notamment par les écologistes, assure à « L’OLJ » qu’il assumera ses responsabilités jusqu’à la fin de son contrat dans un an et demi.

La décharge de Costa Brava est-elle menacée ?

Des sacs de déchets dans une décharge du Liban. Photo d'archives Nasser Traboulsi

Il y a une dizaine de jours, l’entrepreneur Jihad el-Arab annonçait son intention de mettre un terme à ses activités au Liban. Or, parmi celles-ci, figure la décharge de Costa Brava, au sud de Beyrouth. Dans ce contexte, les déclarations de l’entrepreneur, visé par plusieurs accusations de corruption et d’atteinte à l’environnement, a pu susciter des inquiétudes, et notamment la crainte d’une nouvelle crise des déchets.

Alors que des experts alertent sur la saturation prochaine de la décharge et appellent à trouver des solutions pérennes, Jihad el-Arab assure qu’il respectera les termes de son contrat avec le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), qui expire dans un an et demi. « Je ne contracterai pas de nouveaux projets au Liban et je remettrai Costa Brava aux autorités dans un an et demi, comme le stipule mon contrat », affirme à L’Orient-Le Jour le dirigeant de la société Aljihad Group for Commerce and Contracting (JCC). Pour justifier sa décision de cesser ses activités, l’entrepreneur met l’accent sur « la situation économique et financière difficile du Liban ». « Cela fait des années que j’investis en dollars et trois ans que ma société accumule les dettes, sachant que je suis toujours payé par le gouvernement au taux officiel de 1 507 livres libanaises pour un dollar », explique-t-il pour justifier sa décision. Ces derniers jours, le dollar a passé la barre des 19 000 LL sur le marché secondaire. Dans un communiqué publié mercredi dernier, il avait également invoqué des raisons personnelles derrière sa volonté de mettre fin à ses activités au Liban. Il expliquait notamment avoir pris sa décision après que ses filles eurent été insultées dans un restaurant huppé de la capitale par des Libanais se revendiquant de la thaoura. « Nos compagnies et nos familles sont victimes d’une campagne de dénigrement », pouvait-on lire dans ce communiqué, dans lequel il appelait également le CDR à lancer « les mécanismes nécessaires pour trouver des compagnies capables de reprendre le dossier de la gestion des déchets au plus vite ».Certains estiment toutefois que derrière la décision de Jihad el-Arab pourrait se cacher une tentative d’échapper à toute reddition de comptes au Liban, via la fermeture de ses bureaux dans le pays. Pour ses détracteurs, sa société est une illustration du clientélisme qui sévit au Liban, notamment en raison du fait que de nombreux marchés publics lui aient été attribués ces dernières années. « Des accusations infondées », rétorque M. Arab, qui assure que depuis des années, des bureaux auditent ses chantiers.

JCC avait remporté le contrat de construction et de gestion de Costa Brava pour un montant de 60 millions de dollars, ainsi que la gestion des centres de tri et de compostage des déchets ménagers sur quatre ans pour plus de 80 millions de dollars.

Réfléchir aux alternatives

Contacté par L’OLJ, un responsable du CDR assure, de son côté, que le contrat ne peut pas être rompu en cours de route. Néanmoins, il appelle à réfléchir dès à présent sur des alternatives à Costa Brava. « Il nous faut trouver une solution durable à la gestion des déchets, car cette décharge arrive à saturation, à l’instar de celle de Bourj Hammoud-Jdeidé. Il faut que les autorités lancent un appel d’offres pour mettre en place des solutions alternatives ; or, il n’y a même pas de gouvernement pour le faire. Nous attendons toujours un plan de gestion durable des ordures ménagères que le ministère de l’Environnement nous a promis depuis des années », déplore ce responsable qui a requis l’anonymat.

Pour mémoire

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Quant au projet d’agrandissement de Costa Brava que le groupe Aljihad devait effectuer, il est toujours gelé suite à une plainte sur d’éventuels dégâts environnementaux qui pourraient être causés à cette occasion. La décharge devait également être dotée d’une unité de compostage au sujet de laquelle Arab explique à L’OLJ qu’un « contrat avait été signé avec une société étrangère qui, en raison de la crise, a demandé à recevoir l’intégralité du paiement, ce qui a provoqué l’arrêt du projet ».

Pour sa part, un responsable de l’Union des municipalités de la banlieue sud de Beyrouth déclare que « la décharge de Costa Brava pourrait encore tenir pendant un an et trois mois avant d’être saturée », cette saturation pouvant même être accélérée par le fait que les ordures en provenance du centre de tri de Aamroussiyyé ne sont plus compactées faute de cordes. « Depuis quelques jours, les déchets arrivent pêle-mêle et ne sont plus ni pressés ni ficelés à Aamroussiyyé parce que les cordes sont payées en dollars. En conséquence, le volume des déchets reçu est plus grand et occupe plus de place. À ce rythme, la décharge fermera plus vite que prévu », prévient cette source sous couvert d’anonymat.

Il y a une dizaine de jours, l’entrepreneur Jihad el-Arab annonçait son intention de mettre un terme à ses activités au Liban. Or, parmi celles-ci, figure la décharge de Costa Brava, au sud de Beyrouth. Dans ce contexte, les déclarations de l’entrepreneur, visé par plusieurs accusations de corruption et d’atteinte à l’environnement, a pu susciter des inquiétudes, et notamment la...

commentaires (3)

un autre de la bande des corrompus $$$ et du monopole des Hariri...Il a en même temps les 2 seules compagnies de cleaning du Liban, Ramco & Blu city...

Marie Claude

09 h 46, le 13 juillet 2021

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • un autre de la bande des corrompus $$$ et du monopole des Hariri...Il a en même temps les 2 seules compagnies de cleaning du Liban, Ramco & Blu city...

    Marie Claude

    09 h 46, le 13 juillet 2021

  • la costa brava dites vous ? est ce plus pernicieux que les crapules au pouvoir ? la costa brava dites vous, est ce un poison plus mortel que les criminels au pouvoir ?

    Gaby SIOUFI

    09 h 36, le 13 juillet 2021

  • Un autre MONOPOLE de hariri Group,Jihad ARAB...

    Marie Claude

    09 h 31, le 13 juillet 2021

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