La crise des déchets dans le Metn et le Kesrouan, déclenchée par la fermeture de la décharge côtière de Bourj Hammoud-Jdeidé, semblait résolue mardi grâce à un accord sur la réouverture de la décharge sous protection policière et la reprise du ramassage des déchets par la société Ramco.
Walid Bou Saad, directeur de Ramco, a annoncé à notre publication-sœur, L'Orient-Today, que l'entreprise Ramco avait repris le ramassage des ordures mardi matin, alors que les détritus se sont amoncelés dans les rues de ces régions situées au nord de Beyrouth. Une évolution permise par la conclusion d'un accord pour la réouverture de la décharge moyennant une protection policière. Le président de la municipalité de Fanar (Metn), Georges Salamé, a annoncé mardi avoir négocié cet accord au nom des autres localités de la région, dont Jounié et les villages du Metn. "Cette initiative de déploiement de la police vise à sauver les habitants" de ces régions, a affirmé M. Salamé dans un entretien avec la chaîne locale LBCI. Selon cet accord, une force mixte composée de policiers municipaux et d'autres membres des forces de sécurité a commencé à monter la garde jour et nuit autour de la décharge pour empêcher l'infiltration de personnes venues collecter des matériaux recyclables, notamment de la ferraille, destinés à la revente, en ce temps de crise au Liban.
"Incidents sur le terrain"
La collecte des ordures avait été interrompue le 17 juin, avait indiqué M. Bou Saad à l'OLJ, avec la fermeture soudaine de la décharge, après des accrochages entre des recycleurs improvisés et des employés. "La direction du site explique avoir fermé l’endroit après avoir eu affaire à des personnes d’origine syrienne qui s’introduisaient dans les lieux pour y dérober des matériaux recyclables, avait-il expliqué. Ces personnes auraient même agressé les employés et volé des outils de travail présents sur place." "Il y a eu des incidents sur le terrain", avait affirmé pour sa part, Nabil Jisr, président du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR). "Certains employés ont été agressés à l’arme blanche par ceux qui viennent ramasser la ferraille. Ils entravent le passage des camions et se faufilent partout."
Objet de nombreux litiges, la décharge de Bourj Hammoud-Jdeidé est en cours d’agrandissement depuis le début de l’année, après que l'une de ses composantes soit arrivée à saturation il y a quelques mois. Le projet prévoit la création d’une annexe à la décharge sur un terrain de 40 000 m2 sur le littoral de Jdeidé. Le ministère des Finances avait débloqué 18 millions de dollars pour l’aménagement de ce terrain. Une solution temporaire de plus, dans un pays qui ne s'est toujours pas doté d'une politique claire pour la gestion des déchets ménagers alors que la plupart des décharges sont aujourd’hui saturées.
Si les considérations d’ordre sécuritaire semblent motiver la décision prise par la direction de la décharge, il semblerait que ce dossier ait pris une tournure politique, dans le sillage des conflits qui émaillent la scène interne. Dans un communiqué publié lundi, le Courant patriotique libre (CPL) – dont l’entrepreneur en charge des travaux d’agrandissement de la décharge est réputé être proche – a accusé une personne originaire de Roueissat, une localité chiite du Metn affiliée au mouvement Amal, d’être responsable de l’irruption des ferrailleurs qui sèment le trouble dans le dépotoir.
commentaires (4)
Le COL vient de se réveiller pour constater que ses alliés sèment le trouble dans toutes les régions après leur avoir donné les clefs? Quels hypocrites ils font. Et dire qu’il y a encore des gens qui les remercient d’avoir l’amabilité de faire le minimum de leur boulot après s’être servi ce boulot pour lequel ils sont grassement payés. Ils ne valent pas mieux qu’eux et n’ont pas le droit de rouspéter puisque c’est grâce à eux qu’ils sont devenus leurs porte parole et leurs protecteurs pour mieux les achever.
Sissi zayyat
11 h 57, le 06 juillet 2021