Rechercher
Rechercher

Société - En toute liberté

Journée de réflexion et de prière au Vatican : les fidèles retiennent leur souffle

Parallèlement à la colère et à la frustration qui éclatent dans les rues, un Liban de la foi et de la prière retient son souffle aujourd’hui, dans l’attente de la Journée de réflexion et de prière qui se tient au Vatican. Répondant à un appel conjoint des patriarches orientaux catholiques et orthodoxes et des communautés religieuses qui rencontreront le pape François, les églises offriront aujourd’hui la fraîcheur de leurs ombres et de leurs colonnades – ou leur moiteur s’ils sont sans électricité – aux fidèles invités à prier pour la rencontre du Vatican ; où le patriarche maronite Béchara Raï est arrivé à son tour hier. Beaucoup le feront par devoir. Le scepticisme prédomine chez la plupart des fidèles interrogés sur ce que la réunion peut « donner ». Mais chacun y investit malgré tout un acte de foi, qu’il soit spirituel, politique ou social.

« Je n’ose plus espérer, ou plutôt j’espère contre toute espérance », affirme Souraya Bechaalani, présidente sortante du Conseil des Églises du Moyen-Orient, bien placée pour mesurer la formidable force d’inertie à laquelle se heurte le pape François et tous ceux qui souhaitent voir cet arbre sec qu’est le Liban refleurir spirituellement et politiquement. « Mais la diplomatie du Vatican peut faire beaucoup », finit-elle par admettre.

Lire aussi

Les urgences libanaises au centre du sommet ecclésial du 1er juillet

Pour un prêtre grec-catholique du Metn qui réclame l’anonymat, le salut du Liban tient en un mot, celui de « conversion ». « Mais conversion en tant que nation », précise ce prêtre marié très sensible à la « mondanité » et au « carriérisme » qui minent, à des degrés divers, les Églises du Liban.

Désespéré de ce que les patriarches ne soient pas parvenus, avant la réunion de Rome, à s’accorder sur une feuille de route commune, un architecte syriaque, N. E., lâche : « Le peuple est fatigué des communiqués. » Et de commenter, d’un ton désabusé, les luttes fratricides interchrétiennes de la guerre civile et l’infantilisme politique d’un électorat qui a plébiscité un homme dont les partisans venaient d’offenser gravement le patriarche Nasrallah Sfeir…

Ni le cérémonial de prière prévu sur la tombe de saint Pierre, ni la table ronde autour de laquelle doivent s’asseoir les patriarches d’Orient ne semblent émouvoir le curé très politisé d’une paroisse maronite du Kesrouan, qu’une seule chose intéresse : voir le pape endosser l’appel du patriarche Raï à la tenue d’une conférence internationale sur le Liban et la proclamation de la neutralité du pays. Ce prêtre est outré par la mainmise du Hezbollah sur les rouages administratifs du pays, et en particulier sur le port de Beyrouth par lequel doit passer un lot de médicaments, don d’une association européenne, qu’il entend proposer à ses paroissiens réduits à faire en vain le tour des pharmacies, à la recherche de produits introuvables.

Lire aussi

Retrouver le chemin de la paix interne et de la reconstruction, thème de la journée du 1er juillet au Vatican

Une vidéo publiée par le vicaire apostolique des latins, Mgr César Essayan, fait depuis mardi le tour de la toile. Citant le récit de la guérison de la femme hémorragique et la résurrection d’une enfant par le Christ, il y affirme avec émotion : « Cette femme âgée qui a dépensé tout son argent sur les médecins, sans résultat, et dont le ventre est désormais stérile, c’est le Liban. Et cette jeune fille nubile dont le corps est prêt à donner la vie, mais qui se meurt, c’est aussi le Liban. Un Liban sur le point de grandir et de donner vie, mais que quelqu’un bloque sur son chemin. Nous pouvons croire que le Liban est mort, que tout espoir est perdu. Mais Jésus est là pour nous demander de croire en lui et dans la possible résurrection de notre solidarité nationale. »

Parallèlement à la colère et à la frustration qui éclatent dans les rues, un Liban de la foi et de la prière retient son souffle aujourd’hui, dans l’attente de la Journée de réflexion et de prière qui se tient au Vatican. Répondant à un appel conjoint des patriarches orientaux catholiques et orthodoxes et des communautés religieuses qui rencontreront le pape François, les...

commentaires (2)

Si Dieu existe, alors il n'est ni bon ni juste : il suffit de voir comme il accable les innocents et comme il laisse vivre les criminels dans la prospérité.

Politiquement incorrect(e)

11 h 23, le 01 juillet 2021

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Si Dieu existe, alors il n'est ni bon ni juste : il suffit de voir comme il accable les innocents et comme il laisse vivre les criminels dans la prospérité.

    Politiquement incorrect(e)

    11 h 23, le 01 juillet 2021

  • Rien de rien,Le Vatican d auj...

    Marie Claude

    08 h 00, le 01 juillet 2021

Retour en haut