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Économie - Crises au Liban

Par manque de mazout, supermarchés et boulangeries craignent de devoir bientôt fermer leurs portes

Les minoteries sont également affectées par la pénurie de mazout qui est devenu "hors de portée", selon les boulangers.

Par manque de mazout, supermarchés et boulangeries craignent de devoir bientôt fermer leurs portes

Une femme devant le rayon quasiment vide d'un supermarché de Beyrouth, en mars 2021. Photo REUTERS / Mohamed Azakir

Faute de mazout pour alimenter les groupes électrogènes tournant à plein régime suite au rationnement sévère du courant fourni par l'Etat, les supermarchés et les boulangeries pourraient être contraints de fermer leurs portes, ont mis en garde des organisations syndicales de ces deux secteurs essentiels, dans un Liban en plein marasme socio-économique. 

Les pénuries de carburant, d'essence et de mazout se font sentir depuis des semaines au Liban, la Banque du Liban, qui subventionnait jusque là l'importation de ces produits, ayant modifié ses mécanismes de subvention et n'accordant qu'au compte-gouttes des crédits, sans compter la contrebande et le phénomène de stockage de ces produits par les distributeurs et vendeurs, devenus monnaie courante. Pour trouver une solution à cette crise, la Banque du Liban a annoncé jeudi qu'elle prêtera exceptionnellement à l’État de quoi subventionner les importations de carburant pour les trois mois à venir, à un taux rehaussé de 3.900 livres libanaises pour un dollar, au lieu du taux officiel de 1.507,5 LL. Ce nouveau système a reçu "l'approbation exceptionnelle" du Premier ministre sortant, Hassane Diab, en début de journée vendredi.

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Dans un communiqué, le syndicat des propriétaires de supermarché a ainsi déploré "la pénurie sévère de mazout et l'incapacité des supermarchés à en réceptionner des quantités suffisantes pour pouvoir continuer à opérer". "Les autorités compétentes doivent assurer du mazout de manière régulière aux supermarchés pour éviter qu'ils ne ferment leurs portes", ajoute le texte, qui souligne que dans les circonstances actuelles, certains établissements risquent de devoir "réduire leurs heures de travail". 

"Crise du pain"
Plus tôt dans la journée, la fédération des syndicats des boulangeries au Liban avait lancé un appel à l'aide similaire. "Les boulangeries de toutes les régions du Liban pourraient devoir se mettre à l'arrêt en raison de la grave pénurie de mazout, un produit devenu hors de portée", a mis en garde l'organisation syndicale dans un communiqué. "Les boulangeries et les fours à pain ont épuisé toutes leurs réserves de mazout. Les quantités disponibles ne sont pas suffisantes. Cela peut affecter la production des boulangeries, notamment des grands établissements qui distribuent leurs produits dans les différentes régions", a-t-elle ajouté, soulignant que les minoteries sont également touchées par cette crise. Déplorant "l'absence de conscience des responsables" vis-à-vis de ces pénuries, les syndicats ont exprimé la crainte d'une "crise du pain" et plaidé pour que les responsables leur garantissent des stocks de mazout. 

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Le prix du pain, essentiellement fixé sur la base des cours mondiaux du blé et du prix du carburant dans le pays, a fortement augmenté ces derniers mois. Les producteurs se sont en outre plaints à de nombreuses reprises d'une suppression des subventions sur certains composants entrant dans la fabrication du pain, comme la levure et le sucre, ainsi que de l'augmentation des prix du plastique utilisé pour emballer leurs produits.

La pénurie de mazout avait déjà du forcer, cette semaine, le ministère des Affaires étrangères à Beyrouth à suspendre l'accueil des citoyens venus réaliser des formalités administratives, ses générateurs ayant consommé tout le stock disponible. 

Et les avertissements lancés par les supermarchés et les boulangeries sont les derniers en date, après des semaines vécues par les Libanais au rythme des pénuries. De nombreux médicaments et le lait infantile ont disparu des rayons des pharmacies, le matériel médical se fait rare, obligeant les laboratoires à limiter le nombre d'examens réalisés, et de longues files d'attente se forment devant les stations-service du pays qui rationnent leurs ventes, ce qui crée régulièrement des tensions devant les pompes. 


Faute de mazout pour alimenter les groupes électrogènes tournant à plein régime suite au rationnement sévère du courant fourni par l'Etat, les supermarchés et les boulangeries pourraient être contraints de fermer leurs portes, ont mis en garde des organisations syndicales de ces deux secteurs essentiels, dans un Liban en plein marasme socio-économique. Les pénuries de carburant,...

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Question: le citoyen moyen doit-il continuer à payer des impôts tant qu’aucune réforme pour éradiquer le gaspillage n’est mise en place?

Gros Gnon

18 h 45, le 25 juin 2021

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Commentaires (2)

  • Question: le citoyen moyen doit-il continuer à payer des impôts tant qu’aucune réforme pour éradiquer le gaspillage n’est mise en place?

    Gros Gnon

    18 h 45, le 25 juin 2021

  • un grand merci pour nos dirigeants principalement notre gouvernement nos parlementaires et notre president d'avoir mene le pays a un tel degre de decripitude .depuis que la crise a commence ,pas une action n a ete entrepris pour contrer la situation . vous meritez d etre accuser de la plus haute trahison envers votre pays

    Jimmy Barakat

    16 h 30, le 25 juin 2021

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