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Économie - Crise

Problèmes d’électricité en cascade

Problèmes d’électricité en cascade

La journée d’hier fut chargée en problèmes d’approvisionnement en électricité. Photo P.H.B.

Le président du rassemblement des propriétaires de générateurs privés, Abdo Saadé, a mis en garde hier contre « la tournure dangereuse » qu’a prise la situation du pays en raison de l’exacerbation de la pénurie en mazout sur le marché local, servant notamment à alimenter les générateurs privés censés pallier le rationnement extrême de la part d’Électricité du Liban (EDL) subi par les Libanais depuis plus d’un mois. Une mise en garde qui intervient après une journée chargée en problèmes de courant électrique dans un pays qui subit de plein fouet une crise socio-économique aiguë depuis près de deux ans.

En effet, c’est d’abord le ministère des Affaires étrangères qui a annoncé hier matin être privé d’électricité après l’épuisement des réserves de mazout alimentant ses groupes électrogènes. Une situation forçant les employés à interrompre leur travail et les personnes accomplissant des formalités à sortir du bâtiment pour se rassembler dans la rue, dans le quartier d’Achrafieh, dans l’attente d’une reprise du travail.

En début d’après-midi, Électricité de Jbeil (EDJ), la société qui gère plusieurs générateurs privés fournissant du courant dans le caza éponyme, a appelé ses abonnés à « rationner fortement et de manière autonome » leur consommation d’électricité afin d’éviter une coupure totale de l’approvisionnement. Dans son communiqué, EDJ a qualifié ce rationnement volontaire, de la part des particuliers, de « nécessaire » compte tenu de l’augmentation du rationnement du fournisseur d’État, de la hausse des prix des carburants (voir par ailleurs) et de la dépréciation de la livre libanaise face au dollar (15 300 livres le dollar hier, contre 1 507,5 livres le dollar en parité officielle).

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Dans le même temps, des protestataires ont bloqué plusieurs routes de Saïda (Liban-Sud) avec des véhicules et des bennes à ordure, afin de protester contre l’effondrement économique, a rapporté notre correspondant sur place Mountasser Abdallah. Certains habitants de la ville ont également affirmé avoir reçu des messages de la part des propriétaires de générateurs privés les prévenant qu’ils devraient les éteindre dans les prochaines heures s’ils ne parvenaient pas à assurer le carburant nécessaire à leur fonctionnement. Ces propos font donc écho à ceux de Abdo Saadé qui, dans son communiqué, a indiqué que « les réservoirs de mazout sont vides ». Vendredi dernier, il avait précisé à L’Orient-Le Jour que la filière « refuse de s’approvisionner sur le marché noir » où les 20 litres coûtent « 50 000 livres », selon lui.

EDL, dont les capacités ne suffisent déjà pas en temps normal à répondre à la demande du pays et dont le système de tarification est gelé depuis les années 1990, n’a cessé de réduire sa production ces dernières semaines à la suite de plusieurs problèmes liés au déblocage des crédits devant payer son carburant. Il y a deux semaines, le président Michel Aoun et le Premier ministre sortant Hassane Diab avaient approuvé l’octroi d’une « avance exceptionnelle » à EDL pour tenir quelque temps en attendant une solution plus durable, mais l’approvisionnement reste limité.

Le président du rassemblement des propriétaires de générateurs privés, Abdo Saadé, a mis en garde hier contre « la tournure dangereuse » qu’a prise la situation du pays en raison de l’exacerbation de la pénurie en mazout sur le marché local, servant notamment à alimenter les générateurs privés censés pallier le rationnement extrême de la part d’Électricité du...

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Décidément, quelqu'un(e) a dû nous jeter un sort: tout le monde est jaloux de notre "mandat fort"! Il nous faudrait accrocher une amulette bleue sur chacune des entrées du pays...

Georges MELKI

10 h 27, le 24 juin 2021

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Commentaires (1)

  • Décidément, quelqu'un(e) a dû nous jeter un sort: tout le monde est jaloux de notre "mandat fort"! Il nous faudrait accrocher une amulette bleue sur chacune des entrées du pays...

    Georges MELKI

    10 h 27, le 24 juin 2021

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