L’épineuse question de la formation du futur gouvernement sera au centre du discours prévu cet après-midi du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Quelques heures plus tôt, soit hier soir, le dossier devait être évoqué au cours d’une nouvelle réunion entre le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et Wafic Safa, haut cadre du Hezbollah, actuellement la seule formation politique engagée dans des négociations avec le CPL pour résoudre le nœud de la nomination des deux ministres chrétiens, dans un gouvernement de 24.
Les résultats de ces tractations devraient transparaître dans le discours du numéro un du parti chiite, dont les propos seraient la première réaction publique du Hezbollah à la dernière conférence de presse, particulièrement incendiaire, de Gebran Bassil, dimanche. Ce dernier avait créé la surprise « en confiant » à Hassan Narallah la question de ce qu’il avait appelé « la défense des droits des chrétiens », face à un Nabih Berry qu’il accuse d’œuvrer pour remplacer la parité islamo-chrétienne instaurée par Taëf par un système de partage par tiers (entre chrétiens, sunnites et chiites), à travers une formule de 24 ministres, à raison de 8 pour chacun des trois grands camps politiques. Il avait de la sorte indirectement rejeté l’initiative de Nabih Berry, que le secrétaire général du Hezbollah avait pourtant clairement appuyée.
Le député de Batroun pensait ainsi faire d’une pierre deux coups. De la sorte, il aurait mis le parti de Hassan Nasrallah au pied du mur dans une tentative de le pousser à prendre position dans le bras de fer engagé entre le camp présidentiel – dont le CPL fait partie – et le Premier ministre désigné, Saad Hariri. Parallèlement, il aurait amené ce dernier à répondre à son appel de phares pour engager un dialogue avec lui sur des sujets politiques qui ne se limiteraient pas forcément au dossier gouvernemental.
Mais, contrairement à ce qu’aurait espéré le chef du CPL, le parti de Dieu a choisi son camp : il continue de soutenir le président de la Chambre. « Le secrétaire général (du Hezbollah) réitérera l’appui à l’initiative Berry, tout en prenant en compte les demandes de Gebran Bassil », confie une source proche du Hezbollah à L’Orient-Le Jour, sans vouloir donner de détails sur les demandes en question.
Évoquant la réunion de mardi à Bayada entre MM. Safa et Bassil, cette même source l’inscrit dans la continuité des récents entretiens entre les deux hommes ces dernières semaines. Leur première réunion a constitué une occasion pour prendre connaissance des demandes de M. Bassil. Elles ont été transmises au président de la Chambre, en sa qualité de médiateur, ainsi qu’au Premier ministre désigné, explique ce proche du Hezbollah, avant d’ajouter : « La réunion d’aujourd’hui (hier) a donc représenté une opportunité pour poursuivre les discussions. » Selon lui, « si le résultat de cet entretien est positif, cela doit transparaître dans le discours de Hassan Nasrallah ».
Berry, « une ligne rouge »
Mais rien ne prête à croire que les contacts entre le Hezbollah et le CPL permettront de faciliter la tâche du Premier ministre désigné, Saad Hariri. Le leader du CPL est de plus en plus attaché à ses conditions, notamment la nomination des deux ministres chrétiens supplémentaires dans une équipe de 24, telle que prônée par le chef du législatif, et le Hezbollah reste attaché à la formule préconisée par Nabih Berry (en vertu de laquelle aucune partie déterminée n’a la minorité de blocage). C’est ce que rapporte notre chroniqueur politique Mounir Rabih, faisant savoir que lors de la rencontre de mardi soir, Wafic Safa s’était montré très clair, faisant savoir que M. Berry représente pour lui « une ligne rouge », même si le Hezbollah tient à préserver ses (bons) rapports avec le courant aouniste.
De leur côté, les partis concernés par la réunion de Bayada s’efforcent de distiller un climat positif, sans pour autant s’aventurer dans des spéculations concernant une éventuelle accélération du processus gouvernemental. Un proche du Hezbollah se contente ainsi de faire valoir que la réunion Bassil-Safa, mardi dernier, était « positive », dans la mesure où les contacts politiques menés depuis dimanche ont « contribué à calmer le jeu et apaiser les esprits entre Aïn el-Tiné et les aounistes ». À son tour, l’entourage de Gebran Bassil s’efforce d’assurer que les réunions se déroulent dans un climat positif.
commentaires (10)
Il l’a voulu et il a fini par l’avoir la preuve par neuf que ce zaim en face de lui est le représentant et le protecteur de ses seuls alliés iraniens et l’a utilisé comme son beau père pour infiltrer les régions chrétiennes et élargir son champ d’action sur tout le territoire. Leur mission accomplie à ces deux flèches en politiques ils peuvent se prendre dans les bras maintenant qu’ils sont vaccinés et pleurer tout leur soûl, Leur gueule de bois risque de durer le restant de leur vie vu le désastre qu’ils ont causé à ce pays et à son peuple par leurs seules cupidité et naïveté. La chute sera tellement vertigineuse qu’on entendre pas l’impact de la réception dans l’abîme.
Sissi zayyat
01 h 41, le 27 juin 2021