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Société - Crise au Liban

Les hôpitaux risquent d'arrêter les dialyses dès la semaine prochaine

Firas Abiad craint un effet domino : une hausse des prix dans un service affectera tout le système de santé.

Les hôpitaux risquent d'arrêter les dialyses dès la semaine prochaine

Dans un hôpital de Beyrouth, le 31 mai 2021. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Énième signe, tragique, ce jeudi matin, de l'effondrement des infrastructures dans un Liban en crise : le syndicat des propriétaires d'hôpitaux privés a averti, ce matin, qu'en raison des pénuries de matériel médical, les établissements hospitaliers seraient contraints d'arrêter de recevoir les patients nécessitant des dialyses dès la semaine prochaine. Cette mise en garde a été lancée alors que le secteur médical et hospitalier avait déjà annoncé ces dernières semaines devoir suspendre la réalisation de certains tests en laboratoire, également en raison de pénuries de matériel.

"Les hôpitaux dans leur ensemble souffrent d'une grave pénurie de réactifs et d'équipements nécessaires pour effectuer des tests en laboratoire et diagnostiquer les maladies", a annoncé le syndicat. "Beaucoup d'entre eux ont dû arrêter de réaliser des examens et ont été contraints de réduire le nombre de patients admis", a-t-il déploré. "Les hôpitaux manquent cruellement du matériel nécessaire pour réaliser les dialyses et pourraient devoir les arrêter à partir de la semaine prochaine si le matériel ne leur est pas livré cette semaine", ont averti les propriétaires.

Soins hors de prix

"La pénurie est due au différend entre les importateurs d'équipements médicaux et la Banque du Liban (BDL) au sujet de la subvention de 85% leur achat au taux de change officiel - soit 1.507 livres libanaises pour un dollar", ont-ils affirmé. La BDL subventionne depuis le début de la crise économique et financière (octobre 2019) les importations de médicaments et de matériel médical. Mais avec des réserves qui ont atteint un seuil critique, la banque centrale sera bientôt dans l'impossibilité de poursuivre ses subventions, faisant craindre le pire.

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"En cas de levée des subventions, les importateurs vendront les équipements aux hôpitaux au taux de change du dollar sur le marché parallèle - soit plus de 14.500 livres libanaises pour un dollar ce matin. Les prix augmenteront drastiquement et le patient devra régler la différence", affirme le syndicat. Les frais d'hospitalisation et de soins, s'ils sont indexés sur le taux du dollar au marché parallèle, deviendront hors de portée pour la majorité des Libanais.

Effet domino

Allant dans le même sens, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le docteur Firas Abiad, a déploré jeudi dans une série de tweets une aggravation rapide de la crise des soins et mis en garde contre un possible "effet domino" qui en résulterait. En effet, selon lui, une hausse des prix décidée dans un service risque d'affecter l'ensemble du système sanitaire.

"La forte augmentation des prix des examens de laboratoire est un autre signe de l'aggravation rapide de la crise des soins de santé", a écrit le Dr Abiad sur Twitter. "On demande désormais aux patients de payer les services de santé au taux du marché du dollar", a-t-il déploré après l'annonce plus tôt cette semaine, par le syndicat des laborantins du Liban, d'une hausse des tarifs. Cette augmentation des prix fait suite à une pénurie de réactifs, de kits et de matériel de laboratoire, en raison du manque de fonds octroyés pour les importations en dollar, ce qui avait obligé certains établissements à refuser des tests jugés "non-essentiels".

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"Dans le domaine de la santé, les coûts sont étroitement liés. Dans un effet domino, la hausse des prix d'un service sera bientôt suivie d'une hausse similaire dans d'autres", a affirmé Firas Abiad, regrettant que ces changements soient introduits brusquement, entravant la capacité du système et des patients "à faire les ajustements nécessaires". 

"Les hôpitaux publics seront les plus touchés", a estimé le médecin. "Ils n'ont pas la flexibilité des hôpitaux privés pour ajuster leurs prix. Leurs patients ne peuvent généralement pas payer des sommes supplémentaires pour couvrir les coûts croissants des soins", a regretté le médecin, rappelant que "même avant la crise, nombre de ces hôpitaux faisaient état d'un déficit budgétaire opérationnel". "Bref, seuls quelques privilégiés sont désormais en mesure de s'offrir des soins de santé appropriés. Les autres ne pourront se permettre que des soins compromis... ou aucun soin du tout. Les multiples crises du Liban se nourrissent désormais les unes des autres, laissant l'impression que nous sommes les passagers d'un train dont les freins ont lâché et qui prend de la vitesse", a conclu M. Abiad.

Hassan perquisitionne

Sur le terrain, le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan a perquisitionné jeudi à Hamra un entrepôt où sont stockés des médicaments ainsi que du lait pour enfants qui sont vendus sur le marché noir. Selon notre correspondante Hoda Chedid, la société perquisitionnée s'appelle Intermedic S.A.L.

Énième signe, tragique, ce jeudi matin, de l'effondrement des infrastructures dans un Liban en crise : le syndicat des propriétaires d'hôpitaux privés a averti, ce matin, qu'en raison des pénuries de matériel médical, les établissements hospitaliers seraient contraints d'arrêter de recevoir les patients nécessitant des dialyses dès la semaine prochaine. Cette mise en garde a été...
commentaires (3)

Passons le dossier à hassan qui non seulement assurera les dialyses mais remplacera gratos les reins par ceux fraîchement offert par l'iran et pris sur les jeunes de l'opposition locale... Merci bien hezeb

Wlek Sanferlou

18 h 41, le 10 juin 2021

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Passons le dossier à hassan qui non seulement assurera les dialyses mais remplacera gratos les reins par ceux fraîchement offert par l'iran et pris sur les jeunes de l'opposition locale... Merci bien hezeb

    Wlek Sanferlou

    18 h 41, le 10 juin 2021

  • Y a t-il des citoyens dans ce pays?

    Sissi zayyat

    17 h 13, le 10 juin 2021

  • "Les multiples crises du Liban se nourrissent désormais les unes des autres, laissant l'impression que nous sommes les passagers d'un train dont les freins ont lâché et qui prend de la vitesse", a conclu M. Abiad." C'est tout à fait vrai, mais il faudrait préciser que la pente des rails est telle qu'aucun frottement ne peut plus arrêter le train, qui se dirige droit vers...la géhenne!

    Georges MELKI

    16 h 24, le 10 juin 2021

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