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Nos Lecteurs ont la Parole

De la nécessité de recentrer le débat

La question épineuse de l’appui du chef des Forces libanaises Samir Geagea à la candidature de Michel Aoun à la présidence de la République continue de faire couler beaucoup d’encre. Sans vouloir se laisser entraîner dans des polémiques totalement déplacées dans le contexte actuel, car elles détournent l’attention de la véritable bataille existentielle qui se joue ailleurs, il serait utile par honnêteté intellectuelle de recentrer le débat et de replacer certains faits dans leur véritable contexte, loin de toute surenchère.

Lors de la dernière échéance présidentielle, Michel Aoun et ses alliés avaient les moyens de provoquer un défaut de quorum, pour l’élection d’un président, indéfiniment et sans scrupules. Face à cette situation, et compte tenu du fait que Saad Hariri ne soutenait plus la candidature de Samir Geagea à la présidence, le leader des FL se trouvait devant l’alternative suivante : accepter l’élection de Aoun, avec tous les risques que cela entraînait (compte tenu de l’alliance du CPL avec le Hezbollah); ou accepter que le pays s’engage pour très longtemps dans un vide constitutionnel indéfini avec comme conséquence un effondrement du système politique et les retombées dangereuses qui en découleraient aussi bien sur le plan socio-économique qu’au niveau des équilibres politiques dans le pays.

Le leader des FL a opté pour la première option afin d’éviter le vide car depuis le processus de Taëf – auquel toutes les parties ont adhéré, même le courant aouniste sur le tard–, il a fait le pari de miser sur l’État et les institutions pour sauvegarder les équilibres sociocommunautaires internes. Le choix d’appuyer la candidature de Aoun s’inscrit donc dans cette logique « légaliste », Geagea ayant la ferme conviction qu’un président et un gouvernement légitimes, donc le fonctionnement (même mauvais) des institutions, sont de loin préférables au vide et à l’effondrement du système. Encore une fois, en 2016, il n’y avait pas d’autre choix que Aoun en raison du fait que celui-ci et ses alliés pouvaient provoquer indéfiniment un défaut de quorum.

Un autre facteur fondamental a, d’autre part, motivé le choix fait par Samir Geagea : la ferme volonté de tourner la page de la guerre fratricide de 1990 et, surtout, de mettre un terme à la tension chronique entre les FL et le courant aouniste dans la rue, dans les écoles, les universités, les villages, les quartiers, les villes, les entreprises, etc. Il s’agissait là d’un objectif majeur et primordial sur le double plan national et chrétien.

Il s’est avéré que l’autre partie a tout mis en œuvre pour saboter cet accord. Mais c’est là une autre histoire…


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La question épineuse de l’appui du chef des Forces libanaises Samir Geagea à la candidature de Michel Aoun à la présidence de la République continue de faire couler beaucoup d’encre. Sans vouloir se laisser entraîner dans des polémiques totalement déplacées dans le contexte actuel, car elles détournent l’attention de la véritable bataille existentielle qui se joue ailleurs, il...

commentaires (1)

et moi qui croyait que le/les moderateurs de l'OLJ interdisaient Aussi les debats entre lecteurs ?

Gaby SIOUFI

10 h 49, le 02 juin 2021

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Commentaires (1)

  • et moi qui croyait que le/les moderateurs de l'OLJ interdisaient Aussi les debats entre lecteurs ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 49, le 02 juin 2021

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