L'avocat Alleik placé sous surveillance judiciaire et condamné à payer une amende

Le juge d'instruction de Beyrouth, Assaad Bayram, a décidé lundi de libérer l'avocat Rami Alleik, président de l'association libanaise Mouttahidoun, de le placer sous surveillance judiciaire pendant deux mois au cours desquels il lui sera interdit d'exercer, et de le condamner au versement d'une amende, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).

L'amende à verser par Me Alleik s'élève à un million de livres libanaises et au cours des deux mois de surveillance judiciaire, il sera également interdit à l'avocat d'entrer au Palais de Justice. Le juge Bayram a décidé de ce verdict qui a été approuvé par le parquet général, à l'issue de l'interrogatoire de Rami Alleik.

Ce dernier, aux arrêts depuis jeudi dernier, faisait l'objet de poursuites engagées par le parquet général près la Cour de cassation, suite à une plainte du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour diffamation et calomnie à l'encontre du pouvoir judiciaire et pour menaces contre le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate. L'avocat était notamment apparu dans une vidéo dans laquelle il s’en prenait avec virulence au procureur de la République lors d’un sit-in.

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Lors de son interrogatoire, une poignée d'avocats s'étaient rassemblés au sein du palais de Justice de Beyrouth afin de lui exprimer leur soutien. Avant le début de la séance, l'avocat détenu avait déclaré : "La bataille vient de commencer et ce n'est que le début. 'La bataille contre la corruption sera longue". "Je ne mange pas depuis quatre jours et je ne bois plus d'eau depuis hier afin de protester contre les graves violations de la Constitution et de la charte des Droits de l'Homme", avait en outre fait savoir Me Alleik, qui se dit être "prisonnier de conscience".

Par ailleurs, plus tard dans l'après-midi, quatre personnes ont demandé au parquet général près la cour de cassation l'ouverture d'une information judiciaire pour abus de confiance et blanchiment d'argent contre Me Alleik. Les quatre plaignants, Pierre Baaklini, Pierre Hachache, Ghassan Germanos et Michel Chamoun sont connus, notamment sur les réseaux sociaux, pour être de fervents opposants du CPL.

L'avocat dirige l’ONG Mouttahidoun, proche du Courant patriotique libre (CPL) et auteure d’une plainte auprès de la procureure près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, contre le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, et le PDG de la banque SGBL, Antoun Sehnaoui. Il a été arrêté jeudi alors qu’il se rendait au bureau du bâtonnier de Beyrouth, Melhem Khalaf, qui l’avait convoqué pour être informé des détails de ses démêlés avec la justice pénale.