Fidèle au rendez-vous malgré une conjoncture peu favorable, la sixième édition de la Semaine de l’orgue au Liban (SOL) a démarré son programme le 13 avril dans différentes églises du Liban. Les concerts, échelonnés jusqu’au 18 avril, seront retransmis en direct sur la page Facebook du festival (https://www.facebook.com/
solorganfestival). Après des performances réalisées par des étudiants de Notre Dame University, le festival SOL accueille trois organistes haut de gamme, Eugenio Maria Fagiani, Karel Martinek et Edmond Voeffray, pour des œuvres brillantes et virtuoses dans des lieux sacrés. Après s’être produit le 14 avril au monastère de Saint-Antoine de Padoue, à Harissa, Eugenio Maria Fagiani jouera à Notre-Dame de Louaïzé, à Zouk Mosbeh, ce soir, vendredi 16 avril, à 19h30, en collaboration avec l’Institut culturel italien. À 59 ans, aussi bien interprète qu’improvisateur, Eugenio Maria Fagiani est ce que l’on appelle en Italie « un artiste musical ». L’organiste a déjà effectué plusieurs voyages au Liban, « d’amitié et de reconnaissance des traditions et des coutumes », mais il a aussi eu « le plaisir d’officier avec l’Orchestre philharmonique libanais ».
Dans ces circonstances exceptionnelles, entre récession, confinement et hôpitaux saturés, lot commun à notre pays et au monde entier, que représente aujourd’hui ce concert d’orgue pour l’interprète ? « Ce n’est pas un moment de prière, de méditation, d’évasion ou de divertissement, mais peut être tout cela à la fois », estime Eugenio Maria Fagiani. L’essentiel, pour lui, reste d’« écouter de la belle et bonne musique. Et expérimenter ». « Cela représente pour moi l’espoir de la plus haute normalité, de la joie de vivre, de nourrir l’esprit et pas seulement le corps. Un concert live véhicule et transmet des émotions, des sensations, des passions en fusionnant avec un groupe humain et en partageant la beauté, avoue l’organiste. En Italie, on dit d’ailleurs “la beauté sauvera le monde”. Et c’est ce que permet la musique. Alors, écouter et laisser faire, comme cela arrive aux musiciens en performance, est aussi important et nécessaire que respirer. » Au programme de ses concerts savamment dosés et minutieusement concoctés, de nombreuses partitions exclusivement italiennes comme celles de Wolf Ferrari et de Ferrata. Mais aussi du Bach inspiré des notes d’un violon de son époque, sous influence italienne, ainsi que des pages de Liszt sous le charme du pays de Dante. Sans oublier une composition pour Pâques (Victimae Paschali), écrite par Eugenio Maria Fagiani lui-même, suivie du troisième choral de Franck.
Quels mots voudrait-il adresser au public qui va l’applaudir? « D’abord le remercier. Pour le peuple libanais, que j’ai appris à mieux connaître ces dernières années, je voudrais dire qu’il n’est pas seul, répond Eugenio Maria Fagiani. Le Liban est une terre si liée à l’Italie que vous nous sentirez non seulement comme des amis, mais comme des cousins. Et je voudrais vous dire que même ces moments passent, car tout passe. On doit toujours aller de l’avant et regarder vers le haut. Car c’est vers le haut qu’est notre plus grand bien. »
Les concerts de la Semaine de l’orgue au Liban
– Vendredi 16 avril, en l’église Notre-Dame de Louaïzé, Zouk Mosbeh, à 19h30, l’organiste Eugenio Maria Fagiani.
– Samedi 17 avril, au couvent Saint-Élias, sanctuaire de l’Enfant Jésus de Prague, Maaysra, à 19h30, l’organiste Karel Martinek, en collaboration avec l’ambassade de République tchèque.
– Dimanche 18 avril, en l’Église nationale évangélique, centre-ville, 12h, l’organiste suisse Edmond Voeffray.
solorganfestival). Après des performances réalisées par des...