Trois jours après la décision du syndicat des boulangeries du Liban de limiter la distribution du pain aux boulangeries jusqu’à nouvel ordre, un début de crise commence à se faire ressentir dans la rue. La grogne populaire se fait entendre à Tripoli, alors que dans la Békaa, de longues files d'attente devant les boulangeries ont été signalées dimanche.
Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), plusieurs villages de la Békaa-nord et du Hermel souffrent d'une "crise du pain", alors que les boulangeries continuent de refuser de distribuer leur pain aux commerces. Certaines ont vu de longues files de clients venus pour tenter de s'approvisionner, alors que d'autres boulangeries ont tout simplement fermé leurs portes, faute de farine. Les habitants réclament une solution à cette crise.
Dan le Nord, à Tripoli, ville la plus pauvre du bassin méditerranéen, plusieurs distributeurs de pain ont tenu un sit-in afin de crier leur colère. Ils se sont rassemblés devant une boulangerie du quartier. Ils affirment que "plus de 80 familles" vivent de la distribution du pain à partir de cette boulangerie vers les supérettes de la ville, tenant le ministre sortant de l'Économie Raoul Nehmé pour responsable de cette situation. Les manifestants ont mis en garde contre des mesures d'escalade si une solution n'est pas trouvée à cette crise.
Jeudi, le syndicat des boulangeries avait décidé, suite à une réunion de son assemblée générale, de limiter jusqu’à nouvel ordre la distribution du pain aux boulangeries. Il dénonce le fait que le ministre sortant de l’Économie "prend des décisions relatives au secteur sans l’avis des syndicats, notamment sur les tarifs".
Le ministère de l’Économie, qui fixe le prix du pain arabe au Liban, avait annoncé mercredi une augmentation du poids du paquet de pain (rabta) pour le même prix, soit une baisse de 5,73% du prix du grand paquet de pain, la seconde en un mois, en raison de la baisse mondiale des cours du blé. Une première baisse avait été motivée par une augmentation du taux subventionné par la Banque du Liban de 85 à 100% des importations de blé.
Au printemps 2020, le syndicat avait déjà brandi cette menace en raison d’un désaccord entre les professionnels de la filière et le ministère de l’Économie sur les prix intermédiaires facturés aux enseignes qui revendent le pain aux clients.
commentaires (1)
PAUVRES LIBANAIS. BEDDIN I CHAHDOUKON EL KHEBEZ HAL SERAIIIN.
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 39, le 11 avril 2021