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Nos Lecteurs ont la Parole

Entrez dans le monde merveilleux...

Tout est merveilleux au Liban. Tout! Absolument tout ! Ne lésinons pas sur les maux… pardon sur les mots !

Entrez dans le monde fantastique du Libanais basique digne des plus grands films d’Emir Kusturica. Du grand art ! À côté, Enki Bilal et ses BD d’un autre monde, c’est de la gnognote !

Entrez dans la fantasmagorie et dans le rêve ! Nous y voilà ! La Suisse de l’Orient, moyen ou pas, peu importe ! Nous le resterons…

Entrez dans les favelas de Rio et dans la pénurie de Caracas !

Entrez dans le monde fabuleux – que dis-je ? – mirifique du Liban !

Vous connaissez la dernière ? Sûrement, mais je vais me faire une joie– comme toujours – de vous la rappeler. Au ministère du Commerce, ils ont décidé de ne plus subventionner l’oignon. On va encore en avoir pour notre pomme chez les marchands de quatre-saisons.

Nous n’avons plus un radis. Nous réclamons notre oseille. Et notre blé – pas le truc tout pourri soi-disant subventionné et qui fait doubler le prix du paquet de pain, l’autre – est bien caché ! D’ailleurs, chut ! c’est pour le bien du peuple. Nous le savons. Aux dernières nouvelles, ils vont l’utiliser pour la BA annuelle. Un peu comme en ex-URSS, on ponctionne les riches pour redistribuer aux pauvres. Ah ! Robin des bois n’a qu’à aller se faire voir après ça. Et après – paraît-il –, nous allons enfin accéder au Saint-Graal, momentanément du moins, à savoir l’électricité.

Vous avez remarqué, au supermarché, on arrive, il y a Dark Vador qui attaque avec son joujou à l’écran bleu pour voir si on est clean. L’autre jour, Darcus m’a laissé entrer avec un air con… descendant, bien que je n’eusse pas le fameux sésame. Il m’a dit : « C’est bon, t’es arrivé jusqu’ici, vais pas te faire chier à demander une autorisation. » C’est qu’il est grand cœur maintenant notre bon vieux Dark ! Alors, j’allais lui dire que son excès de zèle, il peut se le mettre là où je pense (et tant pis pour la vulgarité), sachant que dans d’autres branches, tous ses acolytes de Star Trek n’apparaissent même pas sur les devantures.

Et là, et là, j’entre comme César traversant le Rubicon. C’est Alice au pays des merveilles ! Lewis Carroll aurait été fier. Des pancartes jaunes entourées de rouge flamboyant indiquaient les promotions du moment, illuminaient les lieux. On se serait cru dans le manège enchanté. J’ai commencé à chercher les enfants dans cet amoncellement de couleurs. Le problème, c’était que même les parents étaient aux abonnés absents. Pourtant, les promotions étaient alléchantes. Tellement alléchantes que je les ai laissées pour d’autres.

Je me dirige vers les produits subventionnés. À ce stade, je tiens quand même à préciser qu’une subvention, conformément au Petit Larousse, est une aide financière versée par l’État ou une personne publique à une personne privée, physique ou morale, dans le but de favoriser l’activité d’intérêt général à laquelle elle se livre.

Cela dit, l’intérêt général, j’ai eu beau le chercher, avec toute la bonne foi et la bonne volonté et le cœur que j’ai mis, rien trouvé ! Bon, je ne veux pas être injuste. J’ai trouvé l’intérêt. Le côté général reste à prouver. Tout est relatif après tout !

Étrangement, les produits que je cherchais, bien que pas subventionnés, avaient disparu. Là aussi, où est le hic ? Personne ne s’était entretué pour eux. Ils auraient dû être présents. Peut-être était-ce par souci d’équité que les commerces les avaient enlevés des rayons. Il est vrai qu’il était injuste qu’ils ne soient pas sur la liste des trésors de l’apocalypse. Car quand on entre au supermarché, on se dit qu’on va trouver la caverne d’Ali Baba avec le remake du dessin animé et la belle princesse tout sourire (cela dit, les caissières sont parfois mignonnes). Eh bien non ! Rien que du chiqué ! Nous recherchons avec avidité la fameuse étiquette rouge où il est marqué en tout petit petit petit que le produit est subventionné et qui prouve qu’elle n’est pas là pour embellir l’emballage ; autant chercher une aiguille dans une botte de foin.

Résultat des courses : quasiment tous les produits que j’ai achetés avaient augmenté de 8 000 LL minimum. Ce n’est rien, je ne vais pas être chichiteux ! Nous avons tous dépassé ça ou je me trompe ?

Ne sommes-nous pas au pays des merveilles après tout ?


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Tout est merveilleux au Liban. Tout! Absolument tout ! Ne lésinons pas sur les maux… pardon sur les mots ! Entrez dans le monde fantastique du Libanais basique digne des plus grands films d’Emir Kusturica. Du grand art ! À côté, Enki Bilal et ses BD d’un autre monde, c’est de la gnognote ! Entrez dans la fantasmagorie et dans le rêve ! Nous y voilà ! La Suisse de l’Orient, moyen...

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