Un soignant tient la main d'un patient souffrant du coronavirus, à l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth. Photo Nabil Ismaïl
Le Liban a enregistré 45 décès et 2.957 contaminations au coronavirus au cours des dernières 24 heures, selon le bilan officiel publié samedi soir par le ministère de la Santé. Ces chiffres font grimper à 458.338 le nombre cumulé des cas depuis février 2020, au nombre desquels 6.058 décès et 360.244 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 2.300 patients sont hospitalisés, dont 978 en soins intensifs. Le taux de propagation par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est de 17,4 %.
Face au nombre d'hospitalisations qui reste élevé, le directeur de l'hôpital gouvernemental de Tripoli (Nord), Nasser Adra, a mis en garde contre une pénurie d'oxygène dans son établissement. Les hôpitaux rencontrent des difficultés pour obtenir ce produit à temps et dans les quantités requises, a-t-il déploré. Les craintes d'une telle pénurie ont poussé le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, à se rendre en Syrie pour y demander l'aide du régime de Damas, ce qui a provoqué de vives réactions au Liban. De Syrie, M. Hassan avait annoncé la livraison de 75 tonnes d’oxygène. Il avait souligné que cette pénurie était due à des problèmes de déchargement d'une cargaison en raison des intempéries. Le directeur du port de Tripoli a dans ce cadre annoncé à la chaîne locale LBCI que la cargaison attendue ne pourrait être déchargée avant demain dimanche en raison des vents violents, le navire ayant du temporairement repartir vers la Turquie.
Messes "raccourcies"
Face aux chiffres élevés et pour éviter un nouveau pic de contaminations après Pâques, comme cela avait été le cas après les fêtes de fin d'année, le comité interministériel chargé de lutter contre la pandémie de coronavirus a décidé vendredi d'appliquer un confinement total du Liban pendant trois jours à l'occasion de la fête de Pâques chez les communautés catholiques, du 3 au 6 avril.
Dans un communiqué, le président du Centre catholique d’information, le P. Abdo Bou Kasm, a toutefois annoncé que des messes "raccourcies" restaient organisées "dans le respect des mesures sanitaires" pour le dimanche des Rameaux (ce dimanche), le vendredi saint et Pâques (dimanche prochain). Les églises pourront être remplies à 30 % de leur capacité totale et la distanciation sociale et le port du masque devront y être respectés. Les processions seront, elles, annulées, a ajouté le père Bou Kasm.
Le comité interministériel a par ailleurs amendé certaines dispositions prises dans le cadre de la quatrième et dernière phase de son déconfinement progressif, entamé début février après un mois de bouclage total. Il a notamment levé le couvre-feu et amendé les horaires d'ouverture des restaurants et commerces, désormais autorisés à ouvrir jusqu'à 21h. Restaurants, garderies, clubs de sport, centres de jeux et le Casino du Liban avaient pu rouvrir selon certaines dispositions dans le cadre de la quatrième phase. Les bars et boîtes de nuit demeurent fermés et les rassemblements sociaux prohibés. Les établissements scolaires sont également fermés jusqu'à nouvel ordre et l'enseignement se poursuit en ligne. Toutes les mesures établies lors des précédentes phases de déconfinement restent en vigueur. Elles prévoient notamment l'obtention d'autorisations sur la plateforme en ligne "Impact" dans le cadre de certains déplacements, notamment pour se rendre dans des lieux considérés "à risque" comme les supermarchés, les banques et les centres commerciaux.
AstraZeneca pour les 55-65 ans
En ce qui concerne la vaccination, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le Dr Firas Abiad, a lancé samedi un vibrant plaidoyer en faveur du vaccin AstraZeneca, un produit "sûr et efficace", annonçant que, selon la stratégie modifiée du ministère de la Santé, il sera disponible à partir de lundi pour les 55-65 ans au Liban.
De son côté, le président du comité scientifique libanais de la campagne de vaccination, le Dr Abdel Rahman Bizri, a souligné que la lenteur de la campagne de vaccination était "due au manque de vaccins" disponibles dans le pays, en raison du "manque de fiabilité des sociétés les produisant et de la plateforme Covax".
Plus de 180.000 personnes ont reçu une première dose du vaccin Pfizer/BioNTech sur 224.640 doses de ce vaccin reçues depuis le 14 février, selon les chiffres du ministère de la Santé. Selon la stratégie de vaccination modifiée par le ministère de la Santé cette semaine, les personnes entre 65 et 75 ans souffrant de maladies chroniques seront vaccinées à partir de lundi prochain, en plus des personnes âgées de plus de 75 ans et des soignants.
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