Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, qui se trouve actuellement à Damas où il s’est entretenu avec son homologue syrien, Hassan Ghabache, a annoncé hier que la Syrie allait envoyer 75 tonnes d’oxygène au Liban afin de répondre à une pénurie dans les hôpitaux du Liban. Une annonce qui a suscité beaucoup d’inquiétude, alors qu’un nombre record de plus de 990 hospitalisations dues au Covid-19 a été enregistré ces derniers jours, mais aussi des questions puisque des responsables du secteur hospitalier ont assuré hier ne pas avoir noté de problème d’approvisionnements. « Le Liban va être approvisionné avec 75 tonnes d’oxygène au cours des trois prochains jours, sans que cela n’affecte la distribution de ce gaz en Syrie », a annoncé M. Hassan, peu après une annonce similaire faite par la télévision syrienne, qui précisait que l’envoi de 25 premières tonnes dans la journée avait été demandé par le président syrien, Bachar el-Assad. Le ministre Hassan a souligné que la demande pour ces importations avait été faite alors que « mille patients sont actuellement sous respirateur artificiel » au Liban et que les quantités d’oxygène disponibles dans le pays « ne permettent de tenir qu’une seule journée ». La réponse du ministère syrien de la Santé à cette demande a été « extrêmement rapide », a-t-il ajouté. « Malgré la hausse des besoins en oxygène pour soigner les patients syriens, la réponse a été positive (...). Compter sur son frère et son ami en temps de crise, c’est un pari gagnant », a-t-il déclaré.
Dans un communiqué publié notamment par le quotidien an-Nahar, le ministère de la Santé précise que le manque d’oxygène est dû à l’incapacité pour un navire devant approvisionner le pays de décharger sa cargaison en raison des conditions météorologiques. Mettant en garde contre la perspective d’une pénurie qui pourrait faire « des centaines de morts », le ministère a indiqué que la visite du ministre Hassan en Syrie a été « préalablement approuvée par le Premier ministre sortant, Hassane Diab ».
« Pas de pénurie » à craindre
Le Liban dispose de deux grandes usines libanaises de production d’oxygène, l’usine Chéhab et l’usine Soal-Air Liquide, indique une source au fait du dossier. La première de ces deux usines devait publier en fin de journée un communiqué explicatif justifiant le voyage du ministre. Ce communiqué affirme que l’usine « fonctionne en ce moment à plein rendement pour assurer les besoins des hôpitaux avec lesquels elle est sous contrat, ainsi que d’autres hôpitaux ». Le communiqué ajoute que « la pénurie générale d’oxygène actuelle est due au déficit de stocks, de production et d’importation enregistré par d’autres usines, les besoins en oxygène ayant décuplé par rapport au passé ». Informé de ce déficit « par les autres usines », ajoute le communiqué, et pour empêcher qu’une pénurie n’affecte un quelconque hôpital, le ministre a échafaudé un plan d’urgence qui consiste à ce que l’usine Chéhab partage son stock avec les autres usines. Il a en outre effectué une visite rapide en Syrie pour demander à son homologue la reprise de l’exportation d’oxygène par les autres usines en attendant de diversifier les pays de provenance pour combler le déficit. Faut-il, de ce fait, craindre une pénurie comme le laisse entendre le communiqué de l’usine Chéhab ?
Peu après les déclarations du ministre Hassan, le président du syndicat des hôpitaux privés Sleiman Haroun, interrogé à ce sujet par la chaîne locale MTV, a dédramatisé l’affaire, précisant que « deux grosses usines produisent de l’oxygène au Liban et répondent à la demande du marché local et qu’à sa connaissance, il n’y a donc pas de pénurie » à craindre. De hauts responsables de deux hôpitaux publics et de deux hôpitaux privés – l’hôpital Rafic Hariri, l’hôpital gouvernemental de Nabatiyé, l’Hôtel-Dieu et l’AUBMC – indiquaient, parallèlement, à notre publication sœur L’Orient Today ne pas souffrir de problèmes d’approvisionnement en oxygène.Une pénurie est d’autant moins à craindre, assure une source bien informée, qu’il existe une troisième usine de production d’oxygène au Liban. Située à Majdlaya (Zghorta), l’usine appartient à l’homme d’affaires Talal Makdessi, et son travail de distribution n’attend plus que l’asphaltage de la route qui y conduit. Interrogées par L’Orient-Le Jour, des sources au fait de ce dossier ont indiqué qu’à l’origine de l’affaire se trouverait en fait l’adoption d’une loi en Syrie, qui interdirait l’exportation d’oxygène liquide. Or une des deux unités de production de l’usine libanaise Soal-Air Liquide se trouve en Syrie. L’autre, servant au remplissage, est installée au Liban. Dans la soirée, le président du syndicat des hôpitaux allait également dans ce sens, dans un communiqué. Sans citer le nom de l’usine, ni les raisons qui ont empêché que l’oxygène liquide soit livré au Liban, M. Haroun a précisé que son propriétaire avait pris contact en soirée avec M. Hassan, qui s’était fait un devoir de réagir aussitôt et de se rendre en Syrie.
Un voyage polémique
Toujours est-il que le déplacement imprévu du ministre de la Santé à Damas et ses remerciements obligés au président Bachar el-Assad ont suscité un tollé dans l’opinion, du fait que la normalisation des relations entre le Liban et le régime syrien divise toujours la classe politique, en raison d’un passé douloureux dans les rapports entre les deux pays, de l’implication du Hezbollah à ses côtés et du fait aussi que la Syrie est mise au ban de la Ligue arabe depuis le début du conflit en 2011.
Le Liban reçoit les premières doses du vaccin AstraZeneca
Le Liban a enregistré hier 53 décès et 3 856 contaminations au coronavirus, selon le bilan officiel publié par le ministère de la Santé. Ces chiffres font grimper à 448 721 le nombre cumulé des cas depuis février 2020, au nombre desquels 5 903 décès et 350 694 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 2 415 patients sont hospitalisés, dont 991 en soins intensifs. La recrudescence des cas de Covid-19 avec le déconfinement, la saturation des hôpitaux et l’impact de la dévaluation de la livre sur le secteur médical ont été discutés hier par la commission parlementaire de la Santé. « Le secteur de la santé s’est effondré », a déploré le président de la commission, Assem Araji, dans une allocution à l’issue de la réunion. « Le président d’un des ordres du secteur médical a confié que le pays dispose d’une quantité de sérum suffisante pour un mois, a-t-il ajouté. Or le sérum est primordial dans ce secteur. » Il a appelé à la mise en place « en urgence d’un plan » pour aider au redressement du secteur, « au risque de faire face à une catastrophe sanitaire ».
Sur le terrain, la campagne de vaccination se poursuivait hier. Selon le bilan officiel du ministère de la Santé, à ce jour, 115 927 personnes ont déjà reçu leur première dose du vaccin et 54 661 la seconde dose.
Dans le cadre de la campagne de vaccination, le Liban a reçu hier une première cargaison de 33 600 doses du vaccin AstraZeneca qui seront distribuées sur 21 centres répartis sur l’ensemble du territoire. Ces centres viennent s’ajouter aux trente centres qui donnent le vaccin de Pfizer. Ce processus devra accélérer la campagne de vaccination.
Dans ce cadre, le ministère de la Santé a expliqué que le vaccin d’AstraZeneca sera administré aux personnes âgées de 55 à 65 ans. Celles appartenant à cette tranche d’âge et souffrant de maladies chroniques recevront le vaccin de Pfizer. Il en est de même pour les personnes âgées de plus de 65 ans qui continueront à recevoir le vaccin de Pfizer.
Le Liban devrait recevoir samedi un nouveau lot de quelque 28 000 doses de ce vaccin.
Vous êtes sûr que ce n’est pas du gaz sarin ? méfions-nous des Syriens ils sont revanchards et haineux, ils voudront toujours se venger d’avoir été expulsé du pays du cèdre majestueux et fier de l’être!
16 h 16, le 26 mars 2021