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Société - Fête des Mères

« Je pensais à ma fille, aux couches et au lait, et j’avais envie de mourir »

Le 21 mars sera bien morose pour beaucoup de mères de famille, tombées dans la précarité.

« Je pensais à ma fille, aux couches et au lait, et j’avais envie de mourir »

Les enfants sont les premiers à souffrir des conséquences de la crise économique. Joseph Eid/AFP

Depuis qu’ils ont perdu leurs emplois à cause de la crise économique, Stéphanie, 28 ans, et son mari, la trentaine, ont déménagé, avec leur fille trisomique de 4 ans, dans une chambre de concierge à Sin el-Fil. La jeune femme, qui s’apprête à célébrer ce 21 mars une fête des Mères des plus moroses, a vu sa vie basculer en l’espace d’un an. « J’ai perdu mon emploi fin 2019 et mon mari le sien début 2020. C’est à ce moment-là que tout a changé, raconte Stéphanie à L’Orient-Le Jour. Je travaillais comme secrétaire et ma fille était inscrite dans un centre spécialisé. Mon mari était employé dans une imprimerie et on vivait normalement. Nous pouvions être considérés comme faisant partie de la classe moyenne », ajoute-t-elle. Alors qu’elle aurait dû fêter ce 21 mars comme d’autres mères, Stéphanie se trouve contrainte d’imposer de nombreuses privations à sa famille, notamment à sa petite. « Ma fille a souvent envie de chocolat, mais j’ai arrêté de lui en acheter parce que c’est très cher. Je reçois quelques donations de temps en temps, et je préfère lui acheter une boîte de céréales qu’elle pourra manger pendant plusieurs jours », soupire la jeune femme.

« Nous sommes obligés de faire le ménage »

« J’étais très déprimée pendant un moment. Je pensais à ma fille, aux couches et au lait et j’avais envie de mourir », lâche Stéphanie. Mais elle n’entend pas baisser les bras. « Certaines mères laissent tomber leurs enfants quand la situation se complique, mais il faut persévérer. C’est une phase difficile, mais je sais que ça passera », souligne-t-elle. Grâce à quelques donateurs, Stéphanie a réussi à réinscrire sa fille à l’école et son mari fait des petits boulots de temps en temps. Le couple loue, depuis plusieurs mois, une chambre de concierge à 150 000 livres libanaises par mois. « Nous sommes obligés de faire le ménage dans l’immeuble comme n’importe quel couple de concierges, sauf que nous ne sommes pas payés... Les habitants de l’immeuble considèrent qu’ils nous offrent la chambre en quelque sorte, à cause du loyer peu élevé », explique Stéphanie.

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Hala Dahrouge, fondatrice de l’ONG LibanTroc, constate au quotidien les souffrances auxquelles de nombreuses mères de famille font face. « Les mères de familles subissent une situation économique difficile. Celles qui appartiennent à la classe moyenne, et dont l’argent est bloqué en banque avec une limite de retrait hebdomadaire, doivent changer les habitudes alimentaires de leurs enfants. Il n’est plus possible de leur acheter par exemple les mêmes marques de céréales dont la boîte est passée de 20 000 LL à 120 000 LL », indique Mme Dahrouge, dont l’association vient en aide à des centaines de mères de famille dans le besoin. « Quant aux mères qui ne travaillent pas, elles ont du mal à nourrir leurs enfants, ne serait-ce qu’avec un simple sandwich de fromage », ajoute-t-elle.

Besoin d’habits et de sous-vêtements...

La situation de Nadine, 41 ans et mère de trois enfants, est tout aussi dramatique que celle de Stéphanie. Cette mère de famille est malvoyante et sans emploi depuis deux ans. Son mari, lui aussi handicapé, occupait, avant la pandémie, un emploi de journalier dans une administration publique. Nadine se retrouve donc obligée de faire de nombreuses concessions pour subvenir aux besoins de sa famille. « Mes enfants ont besoin de beaucoup de choses que je ne peux pas me permettre de leur acheter. J’arrive encore à les nourrir correctement, mais il leur faut de nouveaux habits et des sous-vêtements, car ceux qu’ils ont aujourd’hui sont déchirés », raconte cette maman de jumeaux de 10 ans et d’une fillette de deux ans et demi. La famille reçoit depuis quelque temps une aide mensuelle de 200 dollars, offerte par une Libanaise expatriée à Dubaï, ce qui lui permet de payer le loyer et d’acheter à manger aux enfants. Pour les cours en ligne, c’est la croix et la bannière pour cette mère malvoyante qui ne possède pas d’ordinateur. « Mes enfants suivent les cours sur mon téléphone et je n’arrive pas à les aider comme il se doit. Je ne peux pas savoir s’ils copient correctement leurs cours et je n’ai pas les moyens de payer une enseignante à domicile », soupire Nadine. Malgré tout, elle appelle les mères de famille « à ne pas laisser tomber leurs enfants, quelles que soient les difficultés ».

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La précarité à laquelle de nombreux enfants libanais sont désormais soumis a poussé les associations humanitaires à tirer la sonnette d’alarme. « Depuis le début du mois, nous recevons plus de 10 000 demandes d’assistance chaque semaine. Il s’agit d’une augmentation de 60 % par rapport aux deux mois précédents », indique dans un communiqué Jennifer Moorehead, directrice de Save the Children au Liban. « Ce à quoi nous assistons au Liban, c’est une crise humanitaire complexe qui s’aggrave de jour en jour, avertit la directrice de Save the Children. La nourriture est de moins en moins abordable, et si les plans de levée des subventions (assurées par la Banque du Liban sur certains produits) vont de l’avant, nous nous attendons à ce que les enfants et leurs familles souffrent davantage si un soutien urgent ne leur est pas fourni », met-elle en garde.

Depuis qu’ils ont perdu leurs emplois à cause de la crise économique, Stéphanie, 28 ans, et son mari, la trentaine, ont déménagé, avec leur fille trisomique de 4 ans, dans une chambre de concierge à Sin el-Fil. La jeune femme, qui s’apprête à célébrer ce 21 mars une fête des Mères des plus moroses, a vu sa vie basculer en l’espace d’un an. « J’ai perdu mon emploi fin...

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ICI MON COMMENTAIRE QUI SUPPORTE LA SOUFFRANCE ET LE DESIR DE MOURIR DE CERTAINS DU PEUPLE POURQUOI EST -IL CENSURE DEMOCRATES ET DEFENSEURS DE LA LIBRE EXPRESSION DE L,OLJ ?

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 21, le 20 mars 2021

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Commentaires (1)

  • ICI MON COMMENTAIRE QUI SUPPORTE LA SOUFFRANCE ET LE DESIR DE MOURIR DE CERTAINS DU PEUPLE POURQUOI EST -IL CENSURE DEMOCRATES ET DEFENSEURS DE LA LIBRE EXPRESSION DE L,OLJ ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 21, le 20 mars 2021

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