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Société - Crise

Face à la plongée de la livre, la rue laisse éclater sa colère

Face à la plongée de la livre, la rue laisse éclater sa colère

Devant le siège de la Banque du Liban à Hamra, des protestataires en colère ont mis le feu aux bennes à ordures. Photo Hussam Shbaro

Un jeune tentant de se suicider, des routes coupées, des supermarchés, boulangeries et stations-service pris d’assaut, des mobylettes sillonnant plusieurs régions… La colère était intense hier face à la nouvelle dégringolade de la livre sur le marché parallèle, le dollar dépassant le cap des 15 000 livres. À Chtaura, dans la Békaa, le taux atteignait jusqu’à 15 200 livres pour un dollar en début d’après-midi, selon notre correspondante Sarah Abdallah.

Comme les jours précédents, la rue s’est vite enflammée. Du nord au sud, des protestataires en colère ont coupé les routes. À Beyrouth, quartier Hamra, un sit-in a été organisé devant le siège de la Banque du Liban. Les manifestants ont bloqué l’entrée de la rue avec des bennes à ordures enflammées. Ailleurs dans la capitale, les routes de la Cité sportive, Corniche Mazraa, Barbir, Chatila, Koraytem, le carrefour dit de Rachidine et le rond-point de Tayyouné ont été verrouillés. En début de soirée, des protestataires ont coupé la route Bir Hassan-Jnah à l’aide de pneus. L’autoroute de Dora a également été coupée dans ses deux directions.

Les mêmes images de colère ont été observées dans la Békaa, au Liban-Nord et au Liban-Sud, où plusieurs axes routiers ont aussi été coupés par des foules en colère. À Zahlé également, dans la Békaa, un jeune a tenté de mettre fin à ses jours devant un magasin. Les forces de l’ordre sont vite intervenues et le malheureux, toujours en vie, a été transporté à l’hôpital.

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Face à cette hausse vertigineuse du dollar, plusieurs commerces ont fermé leurs portes en signe de protestation. Face au décrochage de la livre, nombre de commerçants ne savent tout simplement plus quels prix afficher. À Saïda, au Liban-Sud, on pouvait lire sur des pancartes collées sur les devantures des magasins : « Fermé jusqu’à ce que la livre soit sauvée. »

« Quelque 900 commerces du caza de Saïda risquent de mettre la clé sous la porte si la situation persiste », a confié le président du rassemblement des commerçants de la ville, Ali Charif, à notre correspondant Mountasser Abdallah. « L’activité commerciale a régressé de près de 80 %, en raison de la baisse du pouvoir d’achat des habitants de la ville », a-t-il ajouté.

À Nabatiyé, des mères de famille ont observé un sit-in devant le sérail de la ville. « Nous sommes incapables d’acheter des médicaments et du lait », ont-elles déploré, scandant des slogans contre la cherté de vie, la hausse du dollar et la faim qui gagne.

La colère était telle hier que des protestataires sillonnant les rues de Tripoli se sont arrêtés devant les domiciles de plusieurs responsables politiques réclamant leur démission et la formation rapide d’un gouvernement.

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Dans plusieurs régions, des accrochages ont été signalés à l’intérieur de certains supermarchés, tandis que dans d’autres, les clients se massaient pour constituer des stocks de crainte d’une flambée des prix.

Des jeunes à bord de mobylettes ont également circulé dans les quartiers de Beyrouth, notamment à Mar Élias et Hamra, pour réclamer la fermeture des commerces. À Batroun, et dans d’autres villes du pays, plusieurs commerces, dans l’incapacité de définir les prix des biens proposés à la vente, ont carrément baissé leurs rideaux.

Un jeune tentant de se suicider, des routes coupées, des supermarchés, boulangeries et stations-service pris d’assaut, des mobylettes sillonnant plusieurs régions… La colère était intense hier face à la nouvelle dégringolade de la livre sur le marché parallèle, le dollar dépassant le cap des 15 000 livres. À Chtaura, dans la Békaa, le taux atteignait jusqu’à 15 200...

commentaires (2)

Certaines nations ont été anéanties par l'entêtement et l'orgueil démesuré de leurs dirigeants...Le Liban fera-t-il partie de celles-ci dans les livres d'histoire ? - Irène Saïd

Irene Said

09 h 26, le 17 mars 2021

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Commentaires (2)

  • Certaines nations ont été anéanties par l'entêtement et l'orgueil démesuré de leurs dirigeants...Le Liban fera-t-il partie de celles-ci dans les livres d'histoire ? - Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 26, le 17 mars 2021

  • HIER J,AI ANNONCE DANS DEUX INTERVENTIONS QUE JE M,ARRETAIS DE COMMENTER DANS LE FORUM A CAUSE DES CENSURES DONT MES ECRITS SON SUJETS. ETANT DONNE QUA CA N,A PAS ETE PUBLIE JE PRESUME QU,ON VEUT QUE JE CONTINUE A COMMENTER DANS LE FORUM VU LA SITUATION TRES DELICATE DANS LE PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    05 h 12, le 17 mars 2021

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