Le Liban s’apprête à recevoir son premier lot de vaccins via le mécanisme Covax

La campagne de vaccination devrait passer à la vitesse supérieure avec l’arrivée sous peu d’un premier lot de 96 000 doses du vaccin AstraZeneca/Oxford, à travers le mécanisme Covax mis en place par l’Alliance pour les vaccins (Gavi), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), pour garantir l’accès équitable aux vaccins aux pays qui s’y sont inscrits. À ce jour, quatre vaccins ont été homologués par l’OMS, ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca/Oxford et Johnson’s and Johnson.

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« Vers la mi-avril, nous réceptionnerons également à travers le mécanisme Covax une seconde livraison de 196 800 doses », explique à L’Orient-Le Jour Randa Hamadé, chef du département de soins de santé primaires et directrice du programme national de vaccination au ministère de la Santé et coordinatrice du Liban auprès du mécanisme Covax. Elle souligne que conformément au mécanisme, les vaccins devaient être acheminés vers le Liban à partir du 15 mars (hier) et vers le 15 avril. « Mais vu la grande demande à l’échelle mondiale sur ce vaccin et la grande pression sur le transport des vaccins en général, un petit retard pourrait être enregistré dans leur livraison, poursuit-elle. Par ailleurs, le Liban a conclu un accord bilatéral avec le représentant d’AstraZeneca à Beyrouth dans le cadre duquel environ 150 000 doses seront accordées d’ici à la mi-avril. » Le Liban devra également recevoir, à travers la plateforme Covax, d’autres vaccins homologués par l’OMS. « Nous en saurons plus sur les quantités au cours des deux prochaines semaines », précise Mme Hamadé.

Les vaccins d’AstraZeneca seront administrés dans 31 nouveaux centres de vaccination inaugurés sur l’ensemble du territoire à cet effet. « Ils viennent s’ajouter aux trente centres qui administrent actuellement le vaccin de Pfizer, précise-t-elle. De plus, vingt-six centres de soins de santé primaires, un dans chaque caza, ont été équipés pour servir de centres de vaccination, au cas où un besoin se présente. » Le vaccin d’AstraZeneca bénéficiera aux personnes âgées entre 55 et 65 ans, qui seront englobées dans la prochaine phase de vaccination, « ainsi qu’à toute personne âgée de plus de 65 ans qui n’a toujours pas été inoculée, sachant que les nouvelles études menées sur vaccin montrent qu’il n’y a aucune limitation d’âge pour son utilisation, contrairement à ce qui a été énoncé il y a quelques mois », avance Mme Hamadé.

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Quid de la sécurité du vaccin, alors que plusieurs pays ont déjà suspendu par précaution son utilisation après le signalement de cas de thromboses? « Dimanche soir, l’OMS a recommandé aux pays de continuer à vacciner avec AstraZeneca », répond Mme Hamadé. Elle précise que selon l’Agence européenne du médicament (EMA), les cas de thrombose chez les personnes vaccinées « ne sont pas supérieurs à ceux observés sur l’ensemble de la population européenne ». Le 9 mars, neuf cas de thrombose ont été signalés sur 3 millions personnes vaccinées à cette date. L’OMS doit tenir aujourd’hui une réunion d’urgence pour se pencher sur la vaccination AstraZeneca. Si elle le déconseille, le Liban devrait suivre la décision.

Par ailleurs, la commission parlementaire des Droits de l’homme, réunie hier, a appelé à ajouter aux catégories prioritaires les personnes à besoins spécifiques, ainsi que les détenus, compte tenu de la surpopulation carcérale dans les prisons libanaises.