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Lifestyle - Mode

Phileas Fogg de génie, Hermès danse son tour du monde en trente minutes

Samedi, dans le cadre de la Semaine parisienne du prêt-à-porter, la maison Hermès, jamais à court d’ingéniosité, traversait les fuseaux horaires en funambule pour présenter virtuellement, mais en temps réel, une collection chorégraphiée couvrant 14h et 21 000 km, de New York à Shanghai, en passant par Paris.

Phileas Fogg de génie, Hermès danse son tour du monde en trente minutes

Tryptique, un défilé en trois endroits et fuseaux horaires différents, ici à Paris. Photo Hermès

Rien de plus pertinent, pour décrire ce spectacle, que le fabuleux vers de Rimbaud : « J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse. » Lancé samedi 6 mars à New York, à 8h30 heure locale, le spectacle Hermès se poursuivait à Paris (peu de temps après 14h30 heure locale), avant de se terminer à Shanghai (vers 21h50 heure locale). Ce qui signifie que ce défilé de mode bien physique aura duré près de 14 heures (par fuseau horaire) et couvert une distance de près de 21 000 kilomètres, tout en étant entièrement agrégé en direct et en moins de 30 minutes à l’écran où que se trouve le spectateur. Un tour de force bien dans la nature de cette maison de qualité qui n’aime rien tant que défier les obstacles, réfléchir hors de la boîte, amuser avec sérieux sans jamais oublier d’honorer sa tradition horlogère. Si les défilés virtuels, lancés bien avant la pandémie comme on l’a souvent observé ces dernières années avec l’innovation See Now, Buy Now qui permettait d’acheter en direct les pièces du runway, en revanche, nul ne s’était jamais hasardé à franchir trois continents en 30 minutes. Voici donc une nouvelle première enregistrée par Hermès qui en a pourtant offert bien d’autres en 184 ans d’histoire.

Tryptique, un défilé en trois endroits et fuseaux horaires différents, ici à New York. Photo Hermès

Au cours d’un Zoom jeudi 4 mars au soir, Nadège Vanhee-Cybulski (qui, aux côtés de Véronique Nichanian d’Hermès pour l’homme, forme le premier et unique tandem de leaders du design entièrement féminin dans le prêt-à-porter de luxe de haut niveau) a fait part du cheminement qui a conduit à l’ambitieux projet intitulé Triptyque : « Le concept vient des restrictions de la pandémie, a-t-elle expliqué. Je suis très intéressée par l’idée d’ubiquité, d’être là, en même temps, en trois endroits différents. C’est une caractéristique de la nouvelle civilisation qui dépasse le Covid en soi. » Bien qu’il s’agisse d’un spectacle qui couvre le monde entier, ce ne sera pas un spectacle normalisé par la mondialisation, a-t-elle souligné : « Nous montrons un spectre, comme une palette de couleurs de différentes cultures. » Pour mettre en relief ces nuances culturelles, Vanhee-Cybulski a recruté deux cocréateurs dans le domaine de la danse. La première partie de Triptyque s’est tenue à l’Armory à New York, mettant en vedette des danseurs vêtus de pièces de la collection, chorégraphiés par l’artiste Madeline Hollander. La deuxième partie parisienne s’est tenue quant à elle à la Garde républicaine – lieu du premier défilé de Vanhee-Cybulski pour la maison en 2015, supervisée par la créatrice elle-même dans un format de défilé pur. Tout de suite après, s’enchaînait la troisième partie dans la maison phare d’Hermès à Shanghai à travers la chorégraphie du passionnant iconoclaste du classique Gu Jiani.

Vendredi, Hermès publiait une vidéo teaser qui dévoilait un peu plus la réflexion spécifique derrière ce concept unique. Celle-ci associait le plié et le plissé, textile à leur expression chorégraphiée et aux mouvements charnels de la danse, et reliait trois articulations créatives conjointes mais distinctes de l’interaction entre la collection et les corps des femmes qui la portent. Lors de cette réunion Zoom, Vanhee-Cybulski a également laissé échapper que la célèbre boîte orange Hermès – un emballage que la maison a d’abord utilisé par accident plutôt, lorsque ses fournisseurs ont manqué de carton de couleur crème qui correspondait à l’identité Hermès en 1942 – contribuera à relier dans un contexte commun les trois chapitres mondiaux du Triptyque. « Je pense que c’est bien de travailler au-delà des frontières et de ce qui nous sépare, et pour dire : écoutez, nous pouvons être résilients et garder la créativité comme un oxygène », a ajouté Vanhee-Cybulski avant de décrocher pour rejoindre sa fille.

Rendez-vous sur https://www.hermes.com/fr/fr/story/281192-defile-femme-automne-hiver-21/ pour un voyage dont beaucoup d’entre nous sont privés en ces temps douloureux.

Rien de plus pertinent, pour décrire ce spectacle, que le fabuleux vers de Rimbaud : « J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse. » Lancé samedi 6 mars à New York, à 8h30 heure locale, le spectacle Hermès se poursuivait à Paris (peu de temps après 14h30 heure locale),...

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