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Société - Contestation

Pour dénoncer la crise, des routes à nouveau fermées dans tout le Liban

"Nous sommes la révolution populaire, ils (les dirigeants, ndlr) sont la guerre civile", scandent des contestataires lors d'une manifestation à Baalbeck. 

Pour dénoncer la crise, des routes à nouveau fermées dans tout le Liban

Deux enfants devant un barrage de pneus enflammés, au Liban, le 7 mars 2021. Photo Nabil Ismaïl

Pour la sixième journée consécutive, des contestataires ont bloqué dimanche plusieurs axes routiers de différentes régions du Liban, et notamment à Beyrouth, afin de dénoncer la crise économique et financière, alors que des mouvements de contestation sont organisés dans tout le pays après que la monnaie nationale a atteint 10.000 livres libanaises pour un dollar et a continué de plonger.

Depuis mardi, des rassemblements drainent des milliers de protestataires dans tout le pays, alors que le taux de change de la livre libanaise face au dollar atteint des records. La monnaie nationale s'échangeait entre 10 650 et 10 700 L.L. contre un dollar ce dimanche matin, avant de retomber à 10 400 dans la journée. Le Liban connaît depuis l'été 2019 une grave crise économique et financière, marquée par la dépréciation de la monnaie nationale et une inflation galopante. Un marasme aggravé par les mesures de confinement sanitaire mises en place pour lutter contre la pandémie de coronavirus et la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, en août de l'année dernière. A ces crises s'ajoute un blocage politique avec l'incapacité des protagonistes à former un gouvernement, depuis près de sept mois. C'est dans ce contexte de crise aigue que le patriarche maronite Béchara Raï a à nouveau tancé les autorités dimanche matin, les estimant "incapables" de faire face aux "défis mortels" que connait le pays. De son côté, le métropolite grec orthodoxe de Beyrouth, qui s'est également emporté contre les dirigeants, s'est demandé comment ils "parviennent à dormir". 

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Sur le terrain, à Beyrouth, des protestataires ont fermé la route menant à la place des Martyrs, dans le centre-ville, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). La route longeant la Cité sportive a également été bloquée, tout comme l'avenue Béchara el-Khoury, le rond-point de Cola en direction de Corniche Mazraa, la route de Kaskas et les voies menant au rond-point de Dora, à la sortie nord de la capitale. 

Peu avant, l'autoroute reliant le Sud à Beyrouth avait été bloquée, au niveau de Jiyyé. La route de Choueifate, au sud de Beyrouth, a également été fermée. A Saïda, des protestataires ont bloqué la place Elia et coupé partiellement la circulation au moyen de pneus enflammés, rapporte notre correspondant au Liban-sud, Mountasser Abdallah. A Tyr, des manifestants ont sillonné les rues de la ville, scandant des slogans contre les dirigeants et appelant les responsables corrompus "à rendre des comptes", sous haute surveillance de la police et de l'armée.

"La décision revient au peuple"
Dans la Békaa, l'axe Chtaura-Taalabaya a été bloqué par les contestataires, ainsi que la route principale de Bar Elias, le rond-point principal de Zahlé et les routes de Tarchich et Sednayel.

A Baalbeck, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés dans l'après-midi pour protester contre la détérioration de leurs conditions de vie, l'inflation et la paupérisation d'une grande partie de la population du pays, rapporte notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah. "Nous sommes la révolution populaire, ils (les dirigeants, ndlr) sont la guerre civile", ont-ils scandé lors d'un sit-in sur la place Moutrane, avant de partir en procession dans les rues de la ville, brandissant des pancartes portant l'inscription "la décision revient au peuple". "Explosion (au port de Beyrouth), effondrement" économique : les manifestants, portant pour la plupart des masques de protection contre le coronavirus, ont énuméré les maux dont souffrent le pays.

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Depuis le matin, la mobilisation était également importante dans le Nord. Dans le Akkar, des manifestants ont fermé la route "internationale", menant vers la Syrie, au niveau de Mouhammara et la route reliant Halba à Kobeyate. Dans le Koura, c'est l'axe menant de Aaba à Dahr el-Aïn qui a été bloqué par des contestataires, tandis que dans la région de Minié-Denniyé, l'autoroute principale a été verrouillée au niveau de Bhannine. L'autoroute du Nord a été fermée au niveau de Chekka et de Anfeh, tandis des manifestants ont bloqué les voies de l'autoroute de Mina. 

Banlieue sud de Beyrouth
Samedi soir, la banlieue sud de Beyrouth, fief de partisans du Hezbollah et du mouvement Amal, avait également été témoin de plusieurs actions de contestation. D'après des informations circulant sur les réseaux sociaux, des manifestants auraient notamment bloqué la circulation au niveau du rond-point du quartier de Kafaat, dont ils auraient endommagé les décorations. C'est en réaction à ces informations que le Hezbollah et le mouvement Amal ont "démenti tout lien entre leurs partisans et ces actes de vandalisme". "Nous demandons aux forces de sécurité et à la justice de poursuivre et juger toute personne qui s'en prend aux biens publics et privés", a indiqué le tandem chiite dans un communiqué commun. Par ailleurs, un convoi de jeunes à mobylette a circulé dans les différents quartiers de la banlieue en soirée, avant d'être empêché de sortir d'un certain périmètre autour de cette région. Une vidéo montre notamment des militaires formant un cordon bloquant ces manifestants au niveau de l'entrée de l'Aéroport international de Beyrouth, tandis que la chaîne locale al-Jadeed fait état d'un autre cordon ayant empêché ces jeunes de dépasser le secteur dit de "Galerie Semaan", à Hadath. Dans des vidéos, on entend un de ces contestataires crier "direction Baabda", en allusion au palais présidentiel.

Pour la sixième journée consécutive, des contestataires ont bloqué dimanche plusieurs axes routiers de différentes régions du Liban, et notamment à Beyrouth, afin de dénoncer la crise économique et financière, alors que des mouvements de contestation sont organisés dans tout le pays après que la monnaie nationale a atteint 10.000 livres libanaises pour un dollar et a continué de...

commentaires (3)

Il faut se donner RV dans un lieu précis et se diriger vers les institutions étatiques occupées par les vendus pour les reprendre sans les brûler sauf si les occupants refusent d’en sortir puis se diriger vers leurs lieux d’habitations pour les empêcher de vivre tout comme nous jusqu’à ce qu’ils renoncent à la politique dont ils ignorent tout et se recycler dans le braquage puisqu’ils sont devenus experts en la matière. Il ne faut pas attendre leur bon vouloir de quitter le pouvoir ça n’arrivera jamais c’est plus que lucratif. Incompétents qu’ils sont ils ne peuvent pas rêver d’un travail qui leur rapporte le 1eme de ce qu’ils touchent avec leurs postes usurpés pour servir les vendus.

Sissi zayyat

12 h 47, le 08 mars 2021

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Commentaires (3)

  • Il faut se donner RV dans un lieu précis et se diriger vers les institutions étatiques occupées par les vendus pour les reprendre sans les brûler sauf si les occupants refusent d’en sortir puis se diriger vers leurs lieux d’habitations pour les empêcher de vivre tout comme nous jusqu’à ce qu’ils renoncent à la politique dont ils ignorent tout et se recycler dans le braquage puisqu’ils sont devenus experts en la matière. Il ne faut pas attendre leur bon vouloir de quitter le pouvoir ça n’arrivera jamais c’est plus que lucratif. Incompétents qu’ils sont ils ne peuvent pas rêver d’un travail qui leur rapporte le 1eme de ce qu’ils touchent avec leurs postes usurpés pour servir les vendus.

    Sissi zayyat

    12 h 47, le 08 mars 2021

  • POUR MOI, CETTE CHUTE VERTIGINEUSE DE LA LIVRE A UNE SEULE EXPLICATION. LA MAFIA RESPONSABLE SUR L'IMPRIMERIE DES BILLET EST ENTRAIN D'IMPRIMER DES BILLET LIBANAIS SECRÈTEMENT EN MASSE. QUI OSE CONTROLER ÇA ? LE PEUPLE ? PERSONNE. C'EST ENTRE LES GENS DU POUVOIR...COMME BERRY ET AUTRE

    Gebran Eid

    22 h 01, le 07 mars 2021

  • Pourquoi parler dans l'abstrait, sans nommer le seul, un seul qui est responsable du blocage. Et peu lui importe que les gens n'arrivent plus à subvenir aux essentiels comme les aliments. Beaucoup d'enfants et de parents ne trouvent plus à manger. Révolution sans arrêt.

    Esber

    17 h 11, le 07 mars 2021

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