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Politique - Diplomatie

Hariri reçu à l’Élysée en toute discrétion

En l’absence de tout communiqué officiel de la présidence française, la rencontre a eu lieu hier en soirée, selon des sources concordantes.

Hariri reçu à l’Élysée en toute discrétion

Saad Hariri reçu par Emmanuel Macron à l’Élysée, le 18 novembre 2017. Photo d’archives Thomas Samson/AFP

La discrétion était de mise hier à l’Élysée, où aucun communiqué officiel n’a fait état de la visite du Premier ministre désigné, Saad Hariri, au siège de la présidence française, une visite qui n’était pas annoncée dans l’agenda d’Emmanuel Macron pour la journée. Selon des journalistes correspondants dans la capitale française, jusqu’à tard dans la soirée, aucune information officielle n’avait filtré, même s’il a été confirmé de source diplomatique que l’entretien entre Saad Hariri et le président français Emmanuel Macron a bien eu lieu en soirée, visiblement à dîner. Si au menu des discussions figurait sans nul doute la formation sans cesse reportée du gouvernement au Liban, aucun détail n’était disponible hier.

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Pourquoi tant de discrétion autour d’une visite dont on parle depuis deux jours au moins à Beyrouth ? Selon des sources concordantes, le Premier ministre désigné aurait quelque peu mis l’Élysée devant le fait accompli, sachant qu’il aurait demandé ce rendez-vous alors qu’il n’avait pas reçu d’invitation officielle. Le président français, qui avait lancé début septembre une initiative préconisant la formation d’un gouvernement de mission au Liban, un plan qui fait face, depuis, à de nombreux obstacles en raison des dissensions entre les forces politiques libanaises, serait désireux de ne pas donner l’impression de favoriser l’une de ces parties au détriment d’autres, notamment le chef de l’État, Michel Aoun, et son gendre, l’ancien ministre et chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil. Les relations entre MM. Aoun et Bassil d’une part et Saad Hariri d’autre part, excessivement tendues depuis des semaines, sont pointées du doigt comme étant le facteur principal retardant la formation d’un gouvernement pourtant tant attendu dans un pays en crise.

Selon le journaliste Élie Masboungi, président de l’Association de la presse étrangère en France, l’Élysée aurait choisi l’option de ne pas communiquer ouvertement autour de cette rencontre, d’autant plus que Saad Hariri est Premier ministre désigné non encore en exercice, et que ses relations sont notoirement mauvaises avec le président libanais. La présidence française aurait ainsi préféré ne pas risquer de froisser Baabda, alors que les efforts se poursuivent en vue de former un cabinet.

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Notre correspondant politique Mounir Rabih, qui cite des sources diplomatiques, rapporte en outre que M. Hariri a également rencontré d’autres personnalités politiques à Paris, notamment Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du président français, et Patrick Durel, conseiller du président pour les affaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, ainsi que Bernard Émié, directeur général de la Sécurité extérieure. Dans ce cadre, une éventuelle visite de Patrick Durel à Beyrouth, qui a été évoquée par des médias libanais comme devant avoir lieu cette semaine, n’a pas été confirmée hier. Le Premier ministre désigné a, en outre, appelé depuis Paris le leader druze Walid Joumblatt. Dans un bref communiqué, le Parti socialiste progressiste (de M. Joumblatt) a évoqué une « approche commune » concernant le dossier du gouvernement. Selon Mounir Rabih, Saad Hariri a également appelé l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, en vue de l’assurer du fait qu’il ne ferait pas de nouvelles concessions sur la question du gouvernement, contrairement à certaines spéculations autour de ce sujet. Le leader sunnite a aussi appelé l’ancien Premier ministre Nagib Mikati et le président du Parlement, Nabih Berry.

Geagea : L’alliance CPL-Hezbollah est « satanique »

Dans une déclaration remarquable hier, le chef des Forces libanaises Samir Geagea a qualifié de « satanique » l’alliance entre le Courant patriotique libre et le Hezbollah, scellée depuis 2006 par l’accord de Mar Mikhaël. « Leur alliance est satanique et a jeté le pays dans les flammes de l’enfer, a déclaré le leader des FL à l’agence al-Markaziya. Je ne crois pas un mot de ce qu’ils écrivent dans leurs communiqués. Ces deux parties n’ont en fait aucune intention de briser leur alliance, à travers laquelle ils œuvrent à améliorer leurs positions et préserver leurs acquis. C’est une alliance fondée sur des intérêts diaboliques devenus vitaux pour leur survie, sans laquelle ils perdraient les facteurs de leur force. »

Le chef des FL a en outre affirmé soutenir la demande du patriarche maronite Béchara Raï en faveur de la tenue d’une conférence internationale pour une sortie de crise au Liban, estimant que cette proposition « montre que le patriarche n’a plus aucun espoir dans cette classe politique ».

Le Liban condamne l’attaque d’un aéroport saoudien par les houthis

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a condamné hier l’attaque revendiquée par les rebelles yéménites houthis contre l’aéroport d’Abha, dans le sud de l’Arabie saoudite. Un avion commercial a pris feu lors de cette attaque, mais l’incendie a été maîtrisé et aucune victime n’est à déplorer pour l’instant, rapporte la télévision d’État saoudienne el-Ekhbariyah. « L’attaque contre l’aéroport d’Abha dans le royaume d’Arabie saoudite par les milices houthies est un crime de guerre sur tous les plans et indique une évolution dangereuse qui appelle une action internationale urgente pour mettre fin à ces crimes », a twitté Saad Hariri, qui a exprimé « toute (sa) solidarité avec le royaume et ses dirigeants ».

Le palais Bustros a également condamné « l’attaque terroriste contre l’aéroport international d’Abha qui a provoqué l’incendie d’un avion civil ». Dans un communiqué, la diplomatie libanaise a exprimé sa « solidarité avec l’Arabie saoudite contre toute attaque visant sa souveraineté, ou toute tentative de porter atteinte à sa sécurité et sa stabilité ». Le texte a également condamné « avec force le fait de prendre pour cible des civils innocents », appelant à respecter les lois et les traités internationaux.

Le Futur annule les cérémonies prévues pour le 14 février

Le courant du Futur de Saad Hariri a annoncé hier l’annulation des commémorations de l’assassinat de Rafic Hariri le 14 février 2005, et ce à cause de la pandémie de coronavirus qui sévit au Liban. Seul le discours télévisé du Premier ministre désigné sera maintenu.

« En raison de la pandémie de coronavirus, le courant du Futur a décidé d’annuler les commémorations du seizième anniversaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et de ses compagnons à Beyrouth », a annoncé le courant dans un communiqué. Il demande à ses partisans et coordinateurs de ne pas organiser de rassemblements cette année. « Seul le discours télévisé du Premier ministre désigné Saad Hariri est maintenu à cette occasion », précise le parti.

L’ancien Premier ministre Rafic Hariri a été tué avec 21 autres personnes dans une énorme explosion au camion piégée à Beyrouth le 14 février 2005. En décembre dernier, le Tribunal spécial pour le Liban, mis en place par les Nations unies pour juger les responsables de cet attentat, a rendu son verdict et condamné par contumace Salim Ayache, membre présumé du Hezbollah.

La discrétion était de mise hier à l’Élysée, où aucun communiqué officiel n’a fait état de la visite du Premier ministre désigné, Saad Hariri, au siège de la présidence française, une visite qui n’était pas annoncée dans l’agenda d’Emmanuel Macron pour la journée. Selon des journalistes correspondants dans la capitale française, jusqu’à tard dans la soirée, aucune...

commentaires (2)

L'ALLIANCE CPL-HEZBOLLAH SATANIQUE SELON S GEAGEA ! CA S'APPELLE LE SCOO[ DU SIECLE. C MAINTENANT SEULEMENT QUE GEAGEA S'EN REND COMPTE? PAS DEPUIS 2006? PAS LORS DE SES 2 ACCORDS HONTEUX A MEERAB AVEC CE MEME CPL ? NON ?DIABLE, 2006-2016..10 ANNEES SANS QU'IL NE LE REALISE? C SOIT UN MENSONGE SOIT UNE INCAPACITE A DIRIGER LES FL ENCORE MOINS LE PAYS.

Gaby SIOUFI

11 h 31, le 11 février 2021

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Commentaires (2)

  • L'ALLIANCE CPL-HEZBOLLAH SATANIQUE SELON S GEAGEA ! CA S'APPELLE LE SCOO[ DU SIECLE. C MAINTENANT SEULEMENT QUE GEAGEA S'EN REND COMPTE? PAS DEPUIS 2006? PAS LORS DE SES 2 ACCORDS HONTEUX A MEERAB AVEC CE MEME CPL ? NON ?DIABLE, 2006-2016..10 ANNEES SANS QU'IL NE LE REALISE? C SOIT UN MENSONGE SOIT UNE INCAPACITE A DIRIGER LES FL ENCORE MOINS LE PAYS.

    Gaby SIOUFI

    11 h 31, le 11 février 2021

  • Nous adressons un message clair à M. Macron pour lui signifier qu’il n’a pas à craindre la réaction de chef d’état et encore moins celle de ce gendron puisque ce dernier n’est autre qu’un ancien ministre et en l’occurrence corrompu qui a toujours manœuvré pour l’anéantissement du pays pour se donner de l’importance. Il faut que tous les dirigeants des pays amis leur montrent à tous deux qu’ils ne pèsent aucun poids dans les discutions en les écartant définitivement des discutions et en les isolant avec leurs alliés de toujours pour leur couper l’herbe sous les pieds dans leurs manigances sataniques contre notre pays et enfin sortir le pays de son marasme sans leur approbation. C’est la seule méthode qui sied au blocage. Ainsi ces chefaillons comprendront qu’ils pourront prendre des postures honorifiques et ridicules comme d’habitude et rester isolés aux ordres des fossoyeurs puisqu’ils ne veulent pas renoncer à leur alliance mais qu’ils seront empêchés de parvenir à leur but unique de détruire complètement le pays pour rester coqs sur le poulailler et étendre le pouvoir des vendus qui les ont achetés. Isolés et ignorés, ils finiront par déguerpir.

    Sissi zayyat

    11 h 08, le 11 février 2021

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