Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a estimé lundi que la crise gouvernementale est due à des obstacles internes, déclarant qu'"absolument personne" ne pouvait obtenir le tiers de blocage, que revendiquent selon certains observateurs le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le parti qu'il a fondé, le Courant patriotique libre (CPL).
Dans un communiqué publié "pour permettre à l'opinion publique d'être au fait des obstacles", le chef du Législatif a précisé que l'obstacle principal n'était pas externe mais qu'il était "bien de chez nous" . "L'accord était de former un gouvernement de technocrates, qui n'appartiennent à aucun parti, mouvement, courant ou liés à des personnes spécifiques. Des personnes qui ne sont +ni contre nous ni avec nous+", a-t-il souligné, affirmant que le groupe parlementaire du mouvement Amal, qu'il dirige, s'était conformé à ces critères lorsqu'il avait présenté les noms de ses ministrables. "Ce critère doit être respecté par tout le monde sans exception", a-t-il affirmé, estimant que cela était nécessaire pour mettre sur pied un cabinet "qui soit uniquement affilié à l'intérêt général du Liban".
"Nul ne peut obtenir le tiers de blocage", a poursuivi Nabih Berry, estimant que sinon, le fait de nommer des technocrates n'aurait aucun sens et le futur cabinet n'obtiendrait pas la confiance sur la scène libanaise et internationale. "J'ai fait cette proposition aux différentes parties afin d'assurer l'équité entre tous", mais cette initiative a échoué dès que la question du tiers de blocage a été évoquée, a souligné M. Berry. "Allons-nous agir avec sagesse et apprendre, ou allons-nous chercher notre nation dans les cimetières de l'histoire ? Je ne vais pas désespérer et je vais continuer !", a-t-il conclu.
Le chef du Parlement a introduit son communiqué en revenant sur le fait que beaucoup se sont interrogés ces derniers temps sur les raisons de son silence face à la crise gouvernementale, précisant qu'il prenait position "suite aux événements à Tripoli (théâtre de manifestations depuis une semaine, ndlr) et après l'appel lancé la semaine dernière par plusieurs chefs spirituels, qui appelaient à sauver le pays et les Libanais".
"Droit de nommer des ministres"
La présidence n'a pas tardé à réagir aux accusations lancées par M. Berry, affirmant ne jamais avoir voulu obtenir le tiers de blocage. "Certains milieux politiques et médiatiques s'obstinent à affirmer que le président Aoun demande à obtenir le tiers de blocage dans le prochain cabinet et que c'est cela qui provoque le retard dans sa formation", a regretté Baabda dans un communiqué. Le chef de l'Etat "n'a absolument jamais demandé ce tiers de blocage, mais il tient par contre à son droit de nommer des ministres technocrates et compétents, qui auront la confiance aussi bien interne qu'internationale", ajoute le bureau de presse de la présidence.
Le bureau politique du mouvement Amal a, quant à lui, appelé les parties concernées par la formation du cabinet à "arrêter de s'accuser mutuellement du blocage" et à mettre immédiatement sur pied une équipe "de sauvetage et de réformes". "Il s'agit d'une responsabilité constitutionnelle, nationale et morale", a ajouté le mouvement Amal qui a déploré la volonté de certaines formations d'améliorer leur "quote-part" gouvernementale.
Le Liban est sans gouvernement depuis le 10 août et la démission du cabinet de Hassane Diab suite aux explosions du port de Beyrouth. Depuis, Saad Hariri a été désigné en octobre pour mettre sur pied une équipe ministérielle mais sa mission est entravée par les profondes divergences l'opposant au chef de l'Etat. Le président Aoun reproche entre autres à Saad Hariri de vouloir nommer lui-même les ministrables chrétiens alors qu'il a permis au tandem chiite (Amal et Hezbollah) de nommer ses ministres. Les contacts sont au point mort entre les deux hommes depuis décembre et leurs formations respectives s'accusent mutuellement du blocage. Cette crise politique intervient alors que le pays traverse depuis plus d'n an une crise économique et financière aiguë, marquée par une inflation galopante, qui a poussé plus de la moitié de la population sous le seuil de pauvreté.
commentaires (8)
Le troisième vaccine prioritaire s’est réveillé. Au fait ce n’est pas le vaccin anti Covid qui doit leur être administré mais un vaccin contre la mouche Tsé-tsé... qu’il retourne roupiller comme ses pairs l’un immobile et momifié et l’autre éternel voyageur et qu’ils arrêtent tous les trois et les autres membres de la crasse politique de nous débiter des âneries à longueur de journée
Lecteur excédé par la censure
08 h 32, le 02 février 2021