Les autorités judiciaires libanaises n’avaient toujours pas commenté hier le rapport d’enquête diffusé mardi soir sur la chaîne locale al-Jadeed faisant état de l’implication présumée d’hommes d’affaires syriens, proches du régime de Bachar el-Assad, dans l’importation du nitrate d’ammonium qui était stocké depuis 2016 au port de Beyrouth et dont l’explosion, le 4 août dernier, avait détruit une partie de la capitale, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et de nombreux sans-abri.
Selon l’auteur du rapport (résumé par le média électronique Mégaphone sur sa page Facebook), le journaliste Firas Hatoum, la compagnie qui serait la propriétaire de 7 000 tonnes de nitrate d’ammonium, Savaro Limited, serait en réalité une entité fictive qui servirait de couverture à une autre, Hesco Engineering and Construction, appartenant à un homme d’affaires syro-russe, Georges Haswani, qui figure depuis 2015 sur la liste des sanctions américaines à cause de ses liens et de ses activités commerciales avec le régime syrien. Georges Haswani l’aurait dissoute trois mois après l’explosion au port, soit en novembre dernier, à en croire le rapport télévisé.
Toujours selon le journaliste d’al-Jadeed, Georges Haswani avait été nommé en mars 2014 par le président syrien pour négocier avec les jihadistes de l’organisation État islamique la libération des religieuses de Maaloula, enlevées en décembre 2013. Il était également accusé d’avoir acheté auprès de l’EI du pétrole pour le compte du régime syrien.
Firas Hatoum révèle aussi que Savaro Limited partagerait en Grande-Bretagne la même adresse que IK Petroleum, une société qui aurait été fondée moins d’un mois seulement avant l’émission du manifeste d’exportation de la cargaison d’ammonium vers le Liban. IK Petroleum appartiendrait à un autre homme d’affaires syro-russe, Imad Khoury, le frère de Moudallal Khoury, qui figure également depuis 2015 sur la liste des sanctions américaines à cause de ses liens d’affaires avec le régime syrien. Il est ainsi reproché à ce dernier d’avoir assumé le rôle d’intermédiaire pour l’achat et une tentative d’importation de nitrate d’ammonium en Syrie vers la fin de 2013, deux ans après le début de la guerre dans ce pays.
commentaires (6)
Et qui soutient le régime de Bachar en envoyant ses hommes se battre auprès de lui ? ce sont peut-être les mêmes qui profitaient de ce trafic et qui le couvraient ...
Zeidan
19 h 25, le 15 janvier 2021