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Politique - Formation du gouvernement

Raï dénonce la "campagne" lancée contre Aoun dans les médias

Le chef de l'Etat "ne semble pas attaché à obtenir le tiers de blocage", affirme le patriarche maronite de Baabda. 

Raï dénonce la

Le patriarche maronite Mgr Béchara Raï, à Baabda, le 18 décembre 2020. Photo Dalati et Nohra

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a dénoncé vendredi, la "campagne" lancée contre le chef de l'Etat, Michel Aoun, dans les médias, soulignant par ailleurs que ce dernier ne lui a pas semblé "attaché" à obtenir le tiers de blocage dans le futur gouvernement. 

Regrettant que le futur gouvernement n'ait pas encore été formé, plus de quatre mois après la démission de celui de Hassane Diab, le patriarche a souligné que "le pays ne peut plus tenir le coup et le peuple n'en peut plus, a perdu espoir". 

"Quelles que soient les circonstances, il est essentiel que le président Aoun et le Premier ministre désigné, Saad Hariri, parviennent à un accord" dans leurs tractations, a-t-il exhorté, à l'issue d'une réunion avec le président, organisée deux jours après une rencontre avec le chef du courant du Futur, sur fond de tensions politiques exacerbées entre MM. Hariri et Aoun concernant la formation du cabinet. Mgr Raï a dans ce contexte estimé que la mise sur pied d'un cabinet est "la porte d'entrée pour les réformes, à commencer par la reconstruction de Beyrouth". Il a souligné avoir demandé, lors de son entretien avec Saad Hariri, que celui-ci lui explique les raisons du retard dans la mise sur pied du cabinet. Le dignitaire maronite a encore indiqué ne pas avoir perçu, lors de sa réunion avec le chef de l'Etat, que ce dernier "tient à tout prix à obtenir le tiers de blocage", un des principaux points d'achoppement des tractations. Il a ajouté être opposé à ce qu'une partie spécifique obtienne ce tiers de blocage, qui n'est prévu "ni dans l'accord de Taëf, ni dans la Constitution et n'est pas une obligation". 

Appel au "respect"
Mgr Raï a par ailleurs souligné être "contre la campagne lancée contre le président Aoun". "On ne peut pas s'attaquer à la dignité" du chef de l'Etat "dans les médias", a-t-il souligné, appelant au "respect". Les critiques à l'encontre de Michel Aoun, déjà régulières sur les réseaux sociaux et dans les médias libanais, se sont faites particulièrement virulentes ces derniers jours, notamment dans les bulletins télévisés de la chaîne de télévision al-Jadeed, alors que des rumeurs ont couru ces derniers jours sur une éventuelle ingérence du président dans l'enquête sur les explosions du port. Baabda a démenti à plusieurs reprises toute implication dans les procédures judiciaires en cours.

Bassil à Bkerké

Le gendre du président Aoun et chef du Courant patriotique libre (CPL), le député Gebran Bassil, a dans ce contexte été reçu vendredi après-midi par le patriarche Raï à Bkerké. "Nous avons évoqué le dossier du gouvernement (...) et nous nous sommes mis d'accord sur toutes les questions ainsi que sur la nécessité de former le cabinet rapidement", a indiqué M. Bassil à l'issue de son entretien avec le chef de l'Eglise maronite. "Nous étions d'accord pour que le gouvernement soit capable de réaliser des réformes et pour que les critères dans sa formation soient unifiés. Nous n'avons posé aucune condition aujourd'hui, sauf en ce qui concerne la réciprocité dans la formation du cabinet en se basant sur la Constitution et l'entente nationale", a précisé le chef du CPL.

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Depuis sa désignation pour former le cabinet, le 22 octobre dernier, Saad Hariri et Michel Aoun peinent à trouver un terrain d'entente. Leurs négociations butent notamment sur la répartition des portefeuilles et la nomination des ministrables. Au cœur de cette polémique se trouve également le refus du chef du courant du Futur d'accorder le tiers de blocage au Courant patriotique libre (aouniste) et au chef de l'Etat. Lundi, dans un échange de communiqués acerbes, la présidence de la République et le Premier ministre désigné se sont mutuellement accusés d'être responsables du retard dans la formation du futur gouvernement. Les tensions entre les deux hommes ont encore empiré depuis la semaine dernière après l'inculpation du Premier ministre sortant, Hassane Diab, et de trois anciens ministres, dans le cadre de l'enquête sur les explosions du port. 

C'est dans ce contexte que Saad Hariri s'était entretenu mercredi avec le patriarche maronite Mgr Béchara Raï. "J'ai dit au patriarche que l'objectif n'était pas de former le gouvernement n'importe comment ou que ce soit moi qui le préside. Le but est de mettre en œuvre des réformes, stopper l’effondrement économique et reconstruire Beyrouth", avait affirmé le Premier ministre désigné à sa sortie de Bkerké. 

Au cours des derniers mois, le patriarche maronite a enchaîné les sermons virulents à l'encontre de la classe politique, fustigeant à de nombreuses reprises les dirigeants pour leur implication dans le retard dans la formation du cabinet, alors que le Liban continue de s'enfoncer dans la pire crise économique et financière de son histoire moderne, qui dure depuis des mois. La formation d'un nouveau gouvernement est essentielle pour faire face à cette crise, plus de quatre mois après la démission du gouvernement Diab, consécutivement au drame du port de Beyrouth.

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a dénoncé vendredi, la "campagne" lancée contre le chef de l'Etat, Michel Aoun, dans les médias, soulignant par ailleurs que ce dernier ne lui a pas semblé "attaché" à obtenir le tiers de blocage dans le futur gouvernement. Regrettant que le futur gouvernement n'ait pas encore été formé, plus de quatre mois après la démission de celui de...

commentaires (8)

c'est le pompom!!!mais quelle mascarade, clergé, chrétiens, Hezbollah, musulmans et politiciens, tous pareils!!! le navire Liban coule!! entrainant tout son peuple avec lui mais quelle honte....

mokpo

17 h 42, le 18 décembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • c'est le pompom!!!mais quelle mascarade, clergé, chrétiens, Hezbollah, musulmans et politiciens, tous pareils!!! le navire Liban coule!! entrainant tout son peuple avec lui mais quelle honte....

    mokpo

    17 h 42, le 18 décembre 2020

  • Cher Patriarche, on vous doit pleine obéissance et plein respect en tant que membres de votre communauté. Cependant, vous savez mieux que quiconque que la communauté maronite a oublié d’être idiote, je dirai même qu’elle est plutôt composée de personnes intelligentes, objectives et clairvoyantes tout comme les membres des autres communautés. On n’a donc pas besoin de nous dire qui est à l’origine de la destruction systématique de notre pays, c’est clair comme l’eau de roche qui en est le premier responsable

    Lecteur excédé par la censure

    17 h 30, le 18 décembre 2020

  • Vous demandez maintenant au peuple de respecter ceux qui ont vendu et trahi le Liban? Le peuple ne vous demande que de prier pour lui, si vous en êtes capable et de ne pas faire de la politique car vous en êtes incapable.

    Achkar Carlos

    16 h 47, le 18 décembre 2020

  • Pourquoi faire le bouc émissaire ? Il n'est pas tellement naïf notre président.

    Esber

    15 h 55, le 18 décembre 2020

  • KIF BI GHAYIR ABOU AYOUB ? BYELBOSS KEL MARRA TYEBOU BEL MA2LOUB !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 13, le 18 décembre 2020

  • JE N'AI JAMAIS COMPRIS CE QU'IL DIT LE PATRIARCHE, LUI N'EN PLUS JE CROIS. QUAND IL ATTAQUE, IL DIT "EUX. EUX CECI ET EUX CELÀ. QUI SONT CES EUX ? HARIRI EST UN BON D'APRÈS LE PATRIARCHE ET AOUN EST BON AUSSI. ON DIRAIT QU'IL DONNE RAISON AU DERNIER QU'IL RENCONTRE. SI AOUN EST BON, JE VOIS PAS QUI EST LE MÉCHANT.

    Gebran Eid

    14 h 58, le 18 décembre 2020

  • Le patriarche maronite, Béchara Raï, et Saad Hariri, semblent être de plus en plus sur la même longueur d’onde et convergent sur les mêmes critères, mais ça il semble que c'était hier !! Aujourd'hui, le patriarche déclare que le chef de l'Etat "ne semble pas attaché à obtenir le tiers de blocage". Cette situation inextricable semble partie pour durer...Quant au patriarche qui dénonce une campagne contre le chef de l'état il devrait, à minima, comprendre la douleur des gens, exprimée à travers les médias, parce que ce président aujourd'hui vilipendé à été en son temps, encore récent, porté au pinacle... là il récolte les fruits de son incompétence et de son obstination à vouloir à tout prix défendre l'indéfendable. Combien de temps cette situation perdurera, devra t on encore longtemps accepter ces "boutiquiers" méprisants et chimériques, qui on le voit, n'en ont cure de la souffrance des gens .... Après tout, en dépit de sa bonne volonté, il semble que le patriarche devrait simplement prêcher pour sa paroisse...

    C…

    14 h 09, le 18 décembre 2020

  • Ce n'est pas une fonction, même à la tête d'un Etat, qui peut inspirer automatiquement le respect. Si l'on veut être respecté, il faut se conduire de façon respectable...c'est très simple ! - Irène Saïd

    Irene Said

    13 h 48, le 18 décembre 2020

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