1.264 nouveaux cas en 24h, les autorités tentent de concilier prévention et activité économique

Alors que les autorités libanaises tentent de concilier les mesures de prévention contre la propagation du coronavirus et la nécessité de ne pas étouffer ce qu'il reste d'activité économique dans un pays en crise, le Liban a enregistré 1.264 cas de Covid-19 et 13 décès au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié mardi soir. Le taux de résultats positifs par rapport au nombre de tests effectués est de 12,3%, en légère hausse par rapport au bilan de la veille. Ces chiffres font grimper à 148.877 le nombre cumulé des contaminations depuis l’apparition du virus au Liban en février, au nombre desquels 1.223 décès et 104.207 guérisons. Parmi les personnes actuellement contaminées, 990 sont hospitalisées, dont 406 en soins intensifs.

Lire aussi

En boîte mais sans danser : les fêtes de fin d’année en mode Covid

Dans les prisons, où le virus a déjà contaminé des centaines de détenus dans un contexte de surpopulation carcérale, les Forces de sécurité intérieure (FSI), ont indiqué mardi que sur un total de 622 contaminations à la prison de Roumié, la plus grande du pays, 575 détenus sont désormais guéris. Toutes les personnes contaminées au commissariat du Palais de Justice de Beyrouth sont elles aussi guéries. Par ailleurs, deux cas ont été signalés dans le commissariat de Baalbeck, dans la Békaa. Deux autres cas ont été confirmés dans le commissariat du Palais de Justice de Tripoli, cinq cas dans la prison de Jbeil, et deux cas dans la prison de Zahlé, où 237 personnes qui étaient contaminées sont désormais guéries. En outre, trois personnes ont été testées positives au commissariat de Kobé (Nord), un cas a été recensé dans celui de Ersal (Békaa), et un autre dans le commissariat de Bourj al-Moulouk (Marjeyoun). Bonne nouvelle, aucun cas n'a été signalé dans le commissariat de la police de Beyrouth. Enfin, dans les commissariats de la police judiciaire, un total de sept cas ont été recensés.

Le Liban a entamé le 30 novembre un déconfinement partiel après deux semaines de fermeture quasi-totale du pays. Ce déconfinement a été légèrement assoupli lundi, et ce jusqu'au 21 décembre, en vertu d'une décision du ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi. Le couvre-feu, initialement prévu entre 23h et 5h, est appliqué désormais de 23h30 à 5h. Et les boîtes de nuits et bars ont rouvert leurs portes, mais sous conditions.

"Harmonie"

A l'approche des fêtes de fin d'année, la crainte d'une nouvelle flambée des contaminations au coronavirus est particulièrement vive. Le ministère du Tourisme a ainsi annoncé mardi que toutes les soirées qui seront organisées dans des établissements pendant la période des fêtes devront obtenir une autorisation préalable, se terminer à 22h30 et rester, en terme de clientèle, sous la barre de 50% des capacités d'accueil. Quant aux chef de l'Etat, Michel Aoun, qui a reçu mardi une délégation des établissements touristiques et des restaurateurs, il a appelé à l'adoption de mesures préventives qui soient en "harmonie" avec l'activité économique du pays à l'approche des fêtes. Le président a ainsi insisté sur "l'importance d'obtenir une harmonie entre la prévention contre le coronavirus qui continue de se propager, et la préservation de la vie économique dans le pays dans tous les secteurs", rapporte le palais présidentiel dans un communiqué. Le chef de l'Etat a rappelé "la nécessité de prendre des mesures préventives contre la pandémie afin de protéger la société, surtout en période de fêtes avec les célébrations prévues".

Sur le terrain, plusieurs propriétaires de restaurants, bars et boîtes de nuit ont tenu un sit-in aujourd'hui devant le siège du ministère de l'Intérieur à Beyrouth pour réclamer un assouplissement des mesures de prévention. Ils demandent à ce que leurs établissements puissent rester ouverts au-delà de 22h30.