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Société

En boîte mais sans danser : les fêtes de fin d’année en mode Covid

En boîte mais sans danser : les fêtes de fin d’année en mode Covid

Une boîte de nuit au Liban. Photo d’archives L’OLJ

Les boîtes de nuit peuvent rouvrir, mais il est interdit de danser ! Le ministère de l’Intérieur et des Municipalités, suivant les conseils du comité scientifique, a annoncé dimanche dans une circulaire que les boîtes de nuit peuvent ouvrir à nouveau jusqu’à 23h30 et à 50 % de leur capacité, mais qu’il sera interdit d’y danser. « C’est la blague du siècle », « ridicule », « c’est comme si on nous demandait de ne pas manger dans les restaurants », ont répondu tout de go des jeunes interrogés par L’OLJ en réaction à cette décision. Sur les réseaux sociaux, les railleries fusent. Une vidéo montrant Mohammed Fahmi, ministre de l’Intérieur, en train de se déhancher dans un clip de Lady Marmelade circule ainsi sur Twitter.

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Alors que les spécialistes craignent une flambée des cas de coronavirus à l’occasion des fêtes de fin d’année, la décision du ministère de l’Intérieur vise à limiter le contact entre les personnes, tout en permettant aux boîtes de nuit de respirer après une année particulièrement morose et coûteuse. Pour Salim Adib, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), ces moqueries sont dues au manque de communication entre le gouvernement et le public. « L’exécutif n’explique pas les raisons de ces mesures, c’est le meilleur moyen de ne pas atteindre les objectifs fixés », estime-t-il. Des décisions similaires avaient été prises à Dubaï pour favoriser la distanciation sociale sans renoncer pour autant aux activités liées à la nightlife. « Cette mesure n’est pas vide de sens. Lorsque l’on danse, on respire plus rapidement, on sue, on parle plus fort et on postillonne plus loin, cela crée une situation compliquée », estime Salim Adib.

« La danse dans les rues »

« Les clubs vont ressembler à des restaurants avec une musique plus forte », estime Michel Eleftériades, le propriétaire du MusicHall. « Les gens pourront toujours se déhancher sur place, mais pas sur les pistes. Cela permet de ne pas danser collé-serré et d’éviter les contacts », poursuit-il. Même si des consignes seront données au personnel chargé de la sécurité, Michel Eleftériades se doute bien que les débordements ne peuvent pas être évités : « Certains vont vouloir jouer au malin. »

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Les clubs ont été gravement affectés par la crise économique et la pandémie. « C’est une manière indirecte de nous dire de ne pas ouvrir », analyse, pour sa part, Ronald Hajjar, DJ et responsable artistique au Ballroom Blitz, un club détruit après l’explosion du 4 août. « Je trouve ça drôle comme décision, la culture de la nuit est oubliée. Quel club va pouvoir ouvrir jusqu’à 23h30, avec une capacité d’accueil restreinte et une interdiction de danser ? Il aurait été plus sage de rester fermé. Cette autorisation de réouverture complique en fait la prise de décision pour les gérants », lance-t-il. Dans ce contexte, le professeur Salim Adib appelle à la prudence : « On est toujours en situation de pandémie, on ne peut pas retourner à la vie normale. Cette année est fichue et bousillée, mais l’ont voit la sortie du tunnel. » En attendant, le spécialiste préconise « de promouvoir la danse dans les rues », un phénomène qui a été observé dans de nombreuses villes européennes.

Les boîtes de nuit peuvent rouvrir, mais il est interdit de danser ! Le ministère de l’Intérieur et des Municipalités, suivant les conseils du comité scientifique, a annoncé dimanche dans une circulaire que les boîtes de nuit peuvent ouvrir à nouveau jusqu’à 23h30 et à 50 % de leur capacité, mais qu’il sera interdit d’y danser. « C’est la blague du siècle »,...

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L'idée, se soûler et danser au clair de Lune.

Esber

21 h 24, le 15 décembre 2020

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Commentaires (1)

  • L'idée, se soûler et danser au clair de Lune.

    Esber

    21 h 24, le 15 décembre 2020

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