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Nos Lecteurs ont la Parole

Le vrai mal est ailleurs...

Le vrai mal est ailleurs...

Le gouverneur de la banque centrale n’est pas l’instigateur de la peste qui ravage le pays...

Je ne suis pas rémunéré pour défendre Riad Salamé.

Nous ne partageons pas les mêmes orientations politiques.

Il ne vote même pas à Jbeil !

Mais comme beaucoup de mes concitoyens, j’observe attentivement, depuis le début de cette crise, le déchaînement public, libéré de tout frein inhibiteur, dont il fait l’objet et auquel il répond avec une retenue frôlant la psychorigidité.

J’ai donc pris ma plume pour décortiquer, comme je l’ai si souvent fait dans ma vie de médecin, l’anatomie de ses nombreux détracteurs regroupés comme suit :

– Un premier groupe est constitué par une gauche anarchiste qui concentre son opposition contre la politique monétaire de la Banque du Liban, tout en épargnant la classe politique qui a toujours défendu les décisions de son gouverneur destinées à sauvegarder le système politique et financier mis en place depuis 1992. Ce groupe est manipulé par un autre groupe occulte, pour qui la pression exercée contre Riad Salamé sert uniquement à tirer les bénéfices nécessaires à protéger les transactions bancaires des formations politico-militaires étroitement surveillées par les instances internationales.

– Un deuxième groupe voit en Riad Salamé, maronite pour sa malchance, un candidat potentiel à la présidence de la République. Ce groupe s’engage naïvement sur une voie perdue d’avance, car les tenants et aboutissants de cette élection nationale ne relèvent aucunement de notre politique interne. Aussi, cette aversion est-elle purement et simplement gratuite.

– Un troisième groupe est formé par un rassemblement d’experts, d’hommes d’affaires et de consultants qui, par ailleurs, avaient incité le gouvernement démissionnaire de Hassane Diab à ne pas payer la dette arrivée à échéance au mois de mars dernier, et qui seraient en partie responsables de cette crise. Ce groupe très virulent est stimulé par des ambitions personnelles sur le mode « ôte-toi de là que je m’y mette ». Plutôt « francophone », il gravite entre Paris, Londres et Beyrouth, et préconise des réformes éventuellement destinées à une société qui habiterait entre la Lune et la planète Mars.

– Un quatrième groupe est représenté manu militari et sans détour par le Hezbollah. Ce dernier n’utilise aucun masque, ni à la Sainte-Barbe ni à la Saint-Sylvestre, et réclame ni plus ni moins que le retrait du système bancaire libanais du système bancaire international… pour le remplacer par une « économie de résistance ». Autant dire un suicide collectif forcé pour les Libanais.

– Un cinquième groupe est composé par les instances politiques internationales qui accusent Riad Salamé d’avoir protégé les transactions mafieuses et/ou terroristes des régimes répressifs de la région. Étonnamment, ce sont les mêmes qui, après avoir facilité pendant des décennies le transfert des fonds vers le Liban, ont décidé aujourd’hui de les bloquer.

Ce petit bréviaire est destiné à tous les Libanais qui ont le droit d’obtenir des réponses de la part de Riad Salamé concernant nos biens, nos épargnes, la sécurité et l’avenir de nos enfants.

Il incombe au gouverneur de la banque centrale de s’exprimer et de dénoncer s’il le faut, avant qu’il ne soit trop tard.

Il n’est certainement pas le seul responsable de nos déboires.

Ce bréviaire est également adressé à la classe politique avec une demande claire : si, à votre avis, Riad Salamé est le « fer de lance de la corruption », exigez immédiatement sa démission. Dans le cas contraire, cette mascarade continue au sein de l’hémicycle a suffisamment duré. Faites taire vos saltimbanques !

Vos manœuvres sont de bien mauvais goût.

Le gouverneur de la banque centrale n’est pas l’instigateur de la peste qui ravage le pays : il en est tout au plus l’une des nombreuses éminences grises désignée par l’ensemble des protagonistes pour mieux égorger la bête et se partager le butin. Ce qui en fait, de facto, un bouc émissaire de choix, dont le sacrifice fera plaisir dans les chaumières, mais ne résoudra guère le problème de fonds.

L’on ne déconstruit pas un édifice en ruine en s’attaquant au papier peint. L’on ne guérit pas une maladie en soignant ses symptômes.

Le Liban est un pays occupé. Et ce n’est pas le lynchage d’un fonctionnaire tout puissant qui le guérira de son problème immunodéficitaire : le Hezbollah.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Je ne suis pas rémunéré pour défendre Riad Salamé. Nous ne partageons pas les mêmes orientations politiques.Il ne vote même pas à Jbeil ! Mais comme beaucoup de mes concitoyens, j’observe attentivement, depuis le début de cette crise, le déchaînement public, libéré de tout frein inhibiteur, dont il fait l’objet et auquel il répond avec une retenue frôlant la...

commentaires (1)

Je rajouterai à ce que Mr Soueïd qualifie de "problème immunodéficitaire", c'est le hezbola et ses alliés "intéressés" ...

DJACK

16 h 46, le 08 décembre 2020

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Commentaires (1)

  • Je rajouterai à ce que Mr Soueïd qualifie de "problème immunodéficitaire", c'est le hezbola et ses alliés "intéressés" ...

    DJACK

    16 h 46, le 08 décembre 2020

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