Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, devrait se rendre lundi au palais présidentiel de Baabda afin d'y présenter une mouture gouvernementale au chef de l'État Michel Aoun, rapporte notre correspondante à la présidence, Hoda Chédid. Il s'agira de la première réunion depuis trois semaines entre les deux hommes chargés de la mise sur pied du cabinet.
La composition de gouvernement prévue par Saad Hariri comprend 18 ministres parmi lesquels sont répartis les différents portefeuilles. Les candidats suggérés ne sont pas partisans, précise notre correspondante. Cette mouture correspondrait ainsi à l'esprit de l'initiative française, présentée le 1er septembre par le président français Emmanuel Macron et préconisant la formation d'un "cabinet de mission".
Selon des sources citées par notre correspondante, Saad Hariri souhaite former son équipe le plus rapidement possible sans lier cette mission à des "échéances extérieures", comme il en avait été notamment accusé samedi par le Courant patriotique libre. La formation aouniste avait en effet estimé hier qu'il était "inacceptable" que la formation du cabinet soit tributaire "de pressions et conditions externes".
La réunion qui devrait avoir lieu demain entre MM. Aoun et Hariri est la première depuis celle tenue il y a trois semaines et à l'issue de laquelle tous les contacts s'étaient interrompus entre les deux hommes, sur fond de divergences concernant notamment la distribution des portefeuilles et le choix des ministres. Lors de cet entretien, le chef du Courant du Futur avait présenté une liste de personnalités pour occuper les 18 sièges de son cabinet, mais le chef de l'État avait fait valoir qu'il ne connaissait pas certains des noms proposés, entre autres parmi les chrétiens, alors qu'une partie d'entre eux devrait relever de son camp politique.
Le nouveau cabinet est attendu depuis la démission il y a plus de trois mois du Premier ministre sortant Hassane Diab, dans la foulée des explosions meurtrières du 4 août au port de Beyrouth. Les autorités doivent lancer sans tarder une série de réformes qui permettraient de débloquer des aides internationales substantielles, permettant au Liban de surmonter la pire crise économique et financière de son histoire moderne.
commentaires (3)
"Les candidats suggérés ne sont pas partisans". Il s'agit d'un jeu de mots: ils ne sont pas membres d'un parti. ils n'en ont pas la carte, mais sont tout de même dépendants du parti qui les a nommés. On ne voit guère la différence!
Yves Prevost
07 h 23, le 07 décembre 2020