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Économie - Transparence

Audit juricomptable : Wazni demande à Salamé de se conformer à la décision du Parlement

Audit juricomptable : Wazni demande à Salamé de se conformer à la décision du Parlement

Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. Photo d’archives AFP

Le ministre sortant des Finances, Ghazi Wazni, a demandé hier dans une lettre au gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé de se conformer à la décision prise par le Parlement vendredi, stipulant que les « comptes de la BDL (…) sont soumis à l’audit juricomptable sans entrave ni invocation du secret bancaire ». Cet audit, qui s’inscrit dans une procédure plus large, a pour objectif de déceler d’éventuels détournements de fonds par le passé, alors que le pays subit depuis un an une crise économique et financière, ainsi qu’une dépréciation de sa monnaie.

Toutefois, le cabinet américain Alvarez & Marsal, chargé de ce dossier par le gouvernement sortant de Hassane Diab, a jeté l’éponge le 26 novembre dernier, après s’être heurté au refus de la BDL de répondre à l’essentiel de ses requêtes et demandes de documents, nécessaires pour entamer sa mission. La BDL s’était alors réfugiée derrière la loi libanaise sur le secret bancaire, un argument jugé irrecevable par plusieurs juristes et financiers, ainsi que par la ministre sortante de la Justice Marie-Claude Najm, qui ont notamment réaffirmé à plusieurs reprises que ce texte ne s’appliquait pas aux comptes de l’État.

Le PDG de FFA Private Bank, Jean Riachi, est d’ailleurs revenu hier sur cette question en exposant deux cas de figure dans un message posté sur son compte Twitter : « Soit l’audit n’est pas soumis au secret bancaire et (la demande adressée par Ghazi Wazni) n’a donc aucun sens. Soit il y est soumis et la demande est insuffisante car l’audit ne porte pas uniquement sur les comptes de l’État à la banque centrale. » Plusieurs observateurs ont d’ailleurs pointé du doigt le « non-sens » de la décision du Parlement vendredi, à l’instar du financier Mike Azar qui avait réagi vendredi sur Twitter.

L’audit de la BDL – et spécifiquement son volet juricomptable – est réclamé par les membres de la communauté internationale, comme condition à toute aide financière pour entamer le redressement du pays. Mais les autorités américaines semblent, elles, voir dans cette procédure un moyen de corroborer des soupçons « de blanchiment d’argent, de corruption et liens avec le Hezbollah » de la part de la Banque du Liban, selon des sources citées par le Wall Street Journal (WSJ) lundi. L’article avait d’ailleurs cité le nom d’Ahmad Ibrahim Safa, ancien membre de la commission de contrôle des banques, qui selon des sources du journal aurait joué le rôle de « facilitateur » pour le parti soutenu par l’Iran. À noter que douze banques libanaises sont actuellement jugées pour avoir pris part au financement du Hezbollah, après que des poursuites eurent été engagées à leur encontre par des proches de victimes de l’armée américaine en Irak, ce que l’Association des banques du Liban réfute.


Le ministre sortant des Finances, Ghazi Wazni, a demandé hier dans une lettre au gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé de se conformer à la décision prise par le Parlement vendredi, stipulant que les « comptes de la BDL (…) sont soumis à l’audit juricomptable sans entrave ni invocation du secret bancaire ». Cet audit, qui s’inscrit dans une procédure plus...

commentaires (1)

On ne connaît que trop toutes ces magouilles et les noms des gens qui y ont trempé dedans. Que faut il espérer des communications de tout genre alors que ces gens sont toujours impunis et continuent à exercer leurs fonctions comme si de rien n’était et pire encore à empêcher toute loi de voir le jour et qui pourrait les incriminer? Un vide sidéral de justice a fait place dans les institutions compétentes à cause de nominations des vendus depuis des décennies pour les protéger au Liban, mais qu’en est il de la justice internationale? Pourquoi ces pays qui ont versé des sommes astronomiques ne leur réclament pas des comptes sur l’utilisation des sommes évaporées alors qu’ils sont dans leur droit le plus strict puisque c’est de leur argent et de celui de leur contribuables dont il s’agit. On ne comprend plus rien.

Sissi zayyat

12 h 53, le 02 décembre 2020

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Commentaires (1)

  • On ne connaît que trop toutes ces magouilles et les noms des gens qui y ont trempé dedans. Que faut il espérer des communications de tout genre alors que ces gens sont toujours impunis et continuent à exercer leurs fonctions comme si de rien n’était et pire encore à empêcher toute loi de voir le jour et qui pourrait les incriminer? Un vide sidéral de justice a fait place dans les institutions compétentes à cause de nominations des vendus depuis des décennies pour les protéger au Liban, mais qu’en est il de la justice internationale? Pourquoi ces pays qui ont versé des sommes astronomiques ne leur réclament pas des comptes sur l’utilisation des sommes évaporées alors qu’ils sont dans leur droit le plus strict puisque c’est de leur argent et de celui de leur contribuables dont il s’agit. On ne comprend plus rien.

    Sissi zayyat

    12 h 53, le 02 décembre 2020

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