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Nos Lecteurs ont la Parole

Courage et abnégation

On nous a appris dans les livres d’histoire que de tout temps, notre Liban fut un pays de passage, administré par des envahisseurs qui tour à tour le prenaient par la violence. Les guerres qui se déroulaient sur son sol tuaient plus d’autochtones que de belligérants.

Un clou chassant l’autre, nous avons connu à travers les âges la lourde patte des bâtisseurs des pyramides, ceux de l’Acropole, les rejetons de Rémus et Romulus, les Babyloniens, je ne sais qui d’autre encore, pour arriver à la Sublime Porte chassée par les Gaulois, remplacés par les bâtards de Tamerlan qui ont décampé la queue entre les jambes après un assassinat de trop.

Ça fait trop de monde pour un si petit pays qui, assurément, au fil du temps, de bordel est devenu un vaste lupanar. Qui dans qui ? Qui avec qui? Pourquoi et comment ? Nul ne saurait répondre.

Nous pensions en ce jour de gloire, le 14 mars 2005, avoir fermé pour de bon la maison close qu’était notre pays. Le dernier tenancier en titre ayant fui l’ire populaire. Un million et demi de Libanais scandaient à l’unisson : Liberté, indépendance, souveraineté.

Malheureusement, les maquereaux ont la vie dure. Ils avaient juste changé de costume, troquant celui de la soumission au régime assassin syrien contre celui, immaculé, d’une honorabilité soi-disant recouvrée, nous abreuvant de discours patriotiques.

Chassez le naturel, il revient au galop.

Et ils ont repris leur sale besogne, proposant nos charmes au plus offrant. Il serait rébarbatif de les énumérer. Nos souteneurs ont pignon sur rue, ils sont connus de tous et ne s’en cachent pas.

Sous l’impulsion du plus fort d’entre eux, à la solde d’un marchand de tapis, ils ont créé un cartel, se liguant contre le peuple que sans vergogne ils ont tué, massacré, volé, pillé, appauvri, rendu miséreux et misérable par des gens fort méprisables.

Et voilà qu’à nouveau le Liban, jadis joyau du Moyen-Orient, havre de paix, de liberté, de culture, pays de tolérance et de convivialité, se retrouve à la traîne d’une nation hideuse d’où ces beaux termes sont totalement bannis, mené à la baguette par un piètre barbu.

Dans les foules du 14 mars 2005 qu’on a honteusement flouées, trahies, vendues, dans celles du 17 octobre 2019 qu’on a noyautées, égarées, déboussolées, frappées, voire tuées, se trouvent des personnes aptes à relever le défi, mettre les corrompus sous les verrous, leur faire rendre gorge pour que le Liban renaisse.

Il es devenu primordial de relever le pays de ses cendres, mettre un terme définitif à l’activité des maquereaux et autres souteneurs qui pullulent à tous les étages de la république qui n’en est plus une, mais le satellite d’un pays producteur de tapis.

Nous devons bien ceci à Beyrouth, à ses morts, à ses blessés, à ses millers de sans-abri, aux destructions sans noms qu’elle a subies.

Courage et abnégation !


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

On nous a appris dans les livres d’histoire que de tout temps, notre Liban fut un pays de passage, administré par des envahisseurs qui tour à tour le prenaient par la violence. Les guerres qui se déroulaient sur son sol tuaient plus d’autochtones que de belligérants.Un clou chassant l’autre, nous avons connu à travers les âges la lourde patte des bâtisseurs des pyramides,...

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