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Politique - Formation du gouvernement

Nouvelle réunion Aoun-Hariri loin des feux de la rampe

Les sanctions US contre Bassil pourraient compliquer les tractations.

Nouvelle réunion Aoun-Hariri loin des feux de la rampe

Le président libanais Michel Aoun s'entretenant le 24 octobre 2020 avec le Premier ministre désigné Saad Hariri au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, s'est de nouveau réuni lundi, loin des feux de la rampe, avec le président, Michel Aoun, au palais de Baabda, alors que ses tentatives, depuis plus de deux semaines, de mettre sur pied son cabinet se heurtent aux revendications des différentes formations politiques. Un processus que les sanctions américaines annoncées vendredi contre le chef du Courant patriotique libre, le député libanais Gebran Bassil, sont venues compliquer davantage, selon notre correspondante à Baabda Hoda Chédid.

Pour mettre sur pied l'équipe ministérielle, M. Hariri s'entretient régulièrement avec le président Aoun, sans que des déclarations ne soient faites à l'issue des entretiens, les deux hommes tenant à travailler en toute discrétion et à ne révéler au public que le minimum de ce qui se déroule en coulisses. Face à cet immobilisme, alors que le pays est gouverné depuis août par le cabinet démissionnaire de Hassane Diab, le président français, Emmanuel Macron, avait insisté vendredi auprès de son homologue libanais sur le "besoin urgent" que le Liban s'engage sur la voie des réformes avec la "formation rapide" d'un gouvernement. 

Depuis sa désignation, le 22 octobre, le chef du courant du Futur cherche à former un gouvernement d'experts, capable de mener les réformes réclamées par la communauté internationale, notamment la France, dans le cadre de l'initiative lancée par Paris le 1er septembre dernier à Beyrouth et qui vise à sortir le pays de la crise aiguë qu'il traverse. Toutefois, le processus gouvernemental se heurte aux revendications des partis concernant la distribution des portefeuilles ministériels, mais surtout aux divergences dans les approches de la Maison du Centre et de Baabda de ce dossier. Et le fossé semble se creuser davantage après les sanctions US contre le chef du CPL, selon notre correspondante à Baabda. "Aux yeux de la présidence, ces sanctions visent à faire pression non seulement sur M. Bassil mais sur le mandat Aoun et l'amener à rompre son alliance avec le Hezbollah, poursuit Hoda Chédid. Le dossier gouvernemental ne sera donc pas à l'abri des répercussions de la mesure américaine, même si le président Aoun, qui veut que le cabinet soit rapidement formé dans le cadre de l'initiative française, tente jusqu'à maintenant de séparer les deux dossiers".

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Selon des sources informées citées par notre correspondante, l'accélération du processus de formation du cabinet dépend désormais de la façon dont le Premier ministre désigné aborderait les sanctions contre M. Bassil. "Si M. Hariri va s'armer de ces sanctions pour éliminer le chef du CPL de l'équation politique, la réponse du président, qui n'acceptera pas une mise à l'écart du parti qu'il a fondé, sera cinglante. Dans ce cas, les choses vont se compliquer davantage, estiment ces sources. Si, au contraire, M. Hariri n'exploite pas politiquement ces sanctions, le président pourrait en contrepartie faciliter la naissance d'un cabinet".

Notre correspondante rappelle dans ce contexte que Michel Aoun insiste sur le principe des "critères unifiés que ce soit en ce qui concerne la répartition des portefeuilles, la rotation des postes régaliens et de service et la nomination des ministres". Par ailleurs, toujours selon Hoda Chédid, le président n'a pas d'objections à ce que le cabinet soit composé de 18 ministres mais refuse une mouture de 14. En début de semaine dernière, le Premier ministre désigné et le président de la République avaient convenu de limiter le nombre de portefeuilles à 18, malgré les objections de M. Aoun, ce chiffre étant considéré comme insuffisant par certaines formations, dont le CPL.

"Il est essentiel pour la stabilité du Liban que les négociations sur la formation d'un nouveau gouvernement aboutissent rapidement, sur la base des accords déjà conclus entre Michel Aoun et Saad Hariri sur la forme du cabinet et la répartition des portefeuilles", a dans ce contexte écrit sur Twitter le coordinateur spécial des Nations Unies au Liban, Jan Kubis. "Les facteurs externes doivent être traités séparément du processus de formation du gouvernement", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, s'est de nouveau réuni lundi, loin des feux de la rampe, avec le président, Michel Aoun, au palais de Baabda, alors que ses tentatives, depuis plus de deux semaines, de mettre sur pied son cabinet se heurtent aux revendications des différentes formations politiques. Un processus que les sanctions américaines annoncées vendredi contre le chef du...

commentaires (6)

Ce sont des sessions de brainstorming

Pseudonyme

21 h 46, le 09 novembre 2020

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Commentaires (6)

  • Ce sont des sessions de brainstorming

    Pseudonyme

    21 h 46, le 09 novembre 2020

  • Le comble de la bêtise avec tous ces gens c'est qu'ils répètent les mêmes méthodes qui ont déjà échoué 10 fois et ils espèrent un résultat différent. OK ils auront leur gouvernement ..et puis quoi??Il n’y aura pas un sous qui rentre les caisses sont vides, les gens quittent le navire coule et eux s’accrochent comme des rats et vivent dans monde qui n’existe plus pas leur faute comme les nobles en France en 1789 ou les apparatchiks à la veille de la chute du mur de Berlin. Ce n’est surement pas avec des Bassil, Berri ou Nesrallah que quelqu’un nous aidera ou que les reformes seront faites

    Liban Libre

    20 h 05, le 09 novembre 2020

  • Le problème avec Harriri c'est qu'il n'apprend rien de ses erreurs passées. Il ne pourra rien changer tant que le 8 Mars gouverne .il ne fait que les couvrir. Il vaut mieux les laisser se débrouiller et trouver un autre Diab jusqu'aux prochaines législatives il est en train de bruler le peu de crédibilité qui lui reste auprès du peuple et de nos partenaires internationaux.

    Liban Libre

    20 h 02, le 09 novembre 2020

  • "... Les sanctions US contre Gebran Bassil compliquent les tractations. ..." - ?!? Je ne vois pas le rapport...

    Gros Gnon

    19 h 49, le 09 novembre 2020

  • La mission de M. Hariri devient presque une mission impossible dans un pays qui a perdu sa crédibilité

    Antoine Sabbagha

    19 h 34, le 09 novembre 2020

  • "le chef du courant du Futur cherche à former un gouvernement d'experts, capable de mener les réformes"... en demandant à chaque chef de parti combien il veut de ministres ? Drôle de méthode !

    Yves Prevost

    19 h 28, le 09 novembre 2020

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