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Politique - Liban

Raï aux "politiciens influents" : Cessez de violer la Constitution

"Qu'est-ce qu'il vous prend de brandir l'initiative française tout en agissant contre elle ?", s'insurge le chef de l'Église maronite.

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Le patriarche maronite Béchara Raï, lors de son homélie dominicale, le 8 novembre 2020 à Tripoli au Liban-nord. Photo ANI

Le patriarche maronite Béchara Raï, qui ne cesse de fustiger la classe au pouvoir dans un Liban en crise, a appelé dimanche "les politiciens influents" à "cesser de violer la Constitution" dans le processus de formation du gouvernement. Le Premier ministre désigné Saad Hariri n'a toujours pas réussi à mettre sur pied son équipe ministérielle en raison des tiraillements autour de la répartition des portefeuilles.

Mgr Raï n'a toutefois pas commenté les lourdes sanctions imposées vendredi par Washington contre le leader chrétien et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil.

"Fondez une nation"

"Ce qui est désolant, c'est que la classe politique lutte contre le renouvellement dans ses pratiques et combat les réformes requises par la communauté internationale", a déploré le chef de l'Église maronite, lors de son homélie dominicale prononcée en l'église Michel-Ange à Tripoli, au Liban-Nord. "Le peuple est affamé et nous attendions un gouvernement de spécialistes qui soit à la hauteurs des défis existentiels. Mais nous voyons qu'il s'agit d'un gouvernement de partage de quotes-parts, au lieu d'un cabinet basé sur le principe de la rotation globale des portefeuilles ministériels (entre les communautés) sans exception, et sur base de compétence et d'expertise", a regretté le dignitaire religieux, dans une critique claire des deux formations chiites, le Hezbollah et le mouvement Amal, qui refusent cette rotation pour le ministère des Finances qu'ils continuent de réclamer. "Il est inacceptable qu'un parti domine le gouvernement et qu'il décide de sa forme, en choisissant les portefeuilles et les noms de ses ministres, alors que les autres partis sont marginalisés. Cessez, vous les politiciens influents, de violer la Constitution et le Pacte national. Qu'est-ce qu'il vous prend de brandir l'initiative française tout en agissant contre elle ? Jetez les fondations d'une nouvelle paix, et non d'une nouvelle révolution ! Fondez une nation, un État unique, et non une nation de mini-États", a martelé le patriarche.

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Le 22 octobre, Saad Hariri, qui a déjà été trois fois Premier ministre, s'était engagé à former "rapidement" un "gouvernement d'experts" pour lancer "des réformes économiques, financières et administratives" en accord avec "l'initiative française". Cette dernière avait été lancée par le président français Emmanuel Macron qui s'est rendu à Beyrouth deux jours après l'explosion dévastatrice du 4 août au port de Beyrouth, puis y est retourné un mois plus tard. Le chef de l'Élysée avait ensuite fustigé la "trahison" de la classe politique libanaise, au lendemain de l'échec d'une tentative de former un gouvernement fin septembre.

Mais jusqu'à présent, M. Hariri n'a toujours pas réussi à mettre sur pied son équipe, en raison des traditionnelles et interminables tractations politiques autour du partage des portefeuilles ministériels.

Vendredi, le Premier ministre désigné s'était rendu une nouvelle fois au palais présidentiel, afin d'y évoquer le dossier de la formation du gouvernement avec le chef de l'État. Un énième tête-à-tête, qualifié encore une fois de "positif" par la présidence, mais qui n'a toujours pas réussi à faire avancer ce dossier. Le jour-même Emmanuel Macron avait insisté auprès de son homologue libanais Michel Aoun sur le "besoin urgent" que le Liban s'engage sur la voie des réformes avec la "formation rapide" d'un gouvernement

Le patriarche maronite a enfin profité de son homélie pour féliciter le candidat démocrate Joe Biden pour son élection à la présidence américaine face à Donald Trump.

Le patriarche maronite Béchara Raï, qui ne cesse de fustiger la classe au pouvoir dans un Liban en crise, a appelé dimanche "les politiciens influents" à "cesser de violer la Constitution" dans le processus de formation du gouvernement. Le Premier ministre désigné Saad Hariri n'a toujours pas réussi à mettre sur pied son équipe ministérielle en raison des tiraillements autour de la...

commentaires (2)

L'impossibilité actuelle de former un gouvernement et pourtant la nécessité pour un peuple uni d'avoir un gouvernement, ne vient pas de l'incapacité d'un Premier ministre désigné ou de quelque article de la Constitution, mais de l'unité naturelle du peuple, fondée sur la transcendance du vrai Dieu reconnu par tout le peuple, au moins virtuellement, sans se limiter à une démagogie ou verser dans une dictature.

dintilhac bernard

16 h 11, le 08 novembre 2020

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Commentaires (2)

  • L'impossibilité actuelle de former un gouvernement et pourtant la nécessité pour un peuple uni d'avoir un gouvernement, ne vient pas de l'incapacité d'un Premier ministre désigné ou de quelque article de la Constitution, mais de l'unité naturelle du peuple, fondée sur la transcendance du vrai Dieu reconnu par tout le peuple, au moins virtuellement, sans se limiter à une démagogie ou verser dans une dictature.

    dintilhac bernard

    16 h 11, le 08 novembre 2020

  • Monseigneur sur , ceux dont vous parlez sont des faux-jetons , des faussoyeurs...! Voyons jusqu’où ils vont poursuivre leur jeu..!

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 42, le 08 novembre 2020

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