
La BDL veut aménager ses mécanismes de subventions pour les faire durer. Patrick Baz/AFP
La Banque du Liban (BDL) étudie actuellement avec le ministère des Finances les moyens de réduire les montants qu’elle investit dans ses différents mécanismes de subventions à certaines importations de produits vitaux ou stratégiques (blé, carburant, médicaments, panier alimentaire élargi, etc.) de manière à pouvoir les maintenir plus longtemps possible, en plein contexte de crise. C’est ce qu’a indiqué à L’Orient-Le Jour une source proche de la Banque centrale confirmant ainsi les propos rapportés hier par le Daily Star, qui a, lui, cité une source proche du gouvernement.
Selon cette dernière, la BDL espère ainsi pouvoir faire durer au-delà des trois mois les 1,8 milliard de dollars de réserves en devises disponibles qui lui restent et qui s’ajoutent aux 17,5 milliards de dollars constitués par les réserves obligatoires des banques qu’elle ne « touchera pas ». La source n’a en revanche pas communiqué de repère temporel permettant de situer la période qu’elle a évoqué. Or c’est depuis août que les premières informations annonçant que la BDL ne pourrait pas maintenir ses mécanismes de subventions au-delà de trois mois ont commencé à être diffusés. Selon une troisième source contactée, les réserves de devises disponibles, qui ne sont pas publiées, se situeraient actuellement « entre 19 et 19,5 milliards de dollars ». Enfin, si la source à la BDL assure que « rien d’officiel n’a encore été acté », les subventions sur certains médicaments et le blé pourraient être maintenues et que celles sur le carburant devraient être progressivement abaissées.
La BDL a lancé ses premiers mécanismes de subventions des importations il y a un an, alors que le Liban avait commencé à s’enfoncer dans la crise et que la monnaie nationale, dont la parité avec le dollar était fixée à 1507,5 livres en 1997, avait commencé à se déprécier. Un premier (circulaire n° 530) permet aux importateurs de blé, de carburant et de médicaments d’obtenir une importante partie des dollars nécessaires pour payer leurs fournisseurs contre des livres au taux officiel. Un dispositif similaire a ensuite été mis en place en novembre (circulaire n° 535) pour le matériel médical, les matières premières destinées à l’industrie pharmaceutique libanaise. Enfin en mai et juillet (circulaires n° 557, puis 564) la BDL en concertation avec plusieurs ministères, a adopté un mécanisme voisin pour les importations de certains produits alimentaires ou non, en se basant sur un taux de 3 900 livres, soit le plafond imposé aux agents de change agréés.La monnaie nationale flirte aujourd’hui avec la barre des 9 000 livres pour un dollar sur le marché noir, un phénomène qui a généré une hyperinflation, qui pourrait donc brutalement s’aggraver en cas de suspension subite des mécanismes actuels de subventions. Il reste que ces dispositifs sont critiqués notamment parce qu’une partie des produits importés avec les devises de la BDL finit par alimenter la contrebande en Syrie. La BDL et le ministère de l’Économie et du Commerce envisagent de substituer ces mécanisme à un système de bons d’achats ou de cartes de soutien.
P.H.B.
commentaires (5)
CITOYEN LIBANAIS, JE T,AFFAME PAR DEGRE JUSQU,A L,AGONIE EXTREME... POUR TON BIEN !
LA LIBRE EXPRESSION
17 h 23, le 08 octobre 2020