Un bilan quotidien toujours aussi élevé : 12 décès et plus de 1.300 cas en 24h

A la veille du confinement de 111 localités libanaises dans une énième tentative de contenir la propagation du coronavirus, le Liban a enregistré 1.321 nouveaux cas de Covid-19 (dont 11 en provenance de l'étranger) et 12 décès supplémentaires au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié samedi. Le nombre de décès cumulés depuis l'apparition de la pandémie au Liban est désormais de 398. Au total, 19.259 patients se sont rétablis, alors que 533 personnes sont encore hospitalisées, dont 161 en soins intensifs.

Pour tenter d'enrayer la propagation du virus, le ministère de l'Intérieur avait annoncé vendredi le confinement de 111 localités disséminées dans plusieurs régions du pays pendant une semaine à partir de dimanche. Cette décision fait polémique depuis hier, notamment au sein des localités visées. Certains experts, comme l'épidémiologiste Salim Adib, estiment que cette décision du ministère de l’Intérieur est "illogique, d’autant que le nombre des personnes contaminées va augmenter sans aucun doute, le SARS-CoV-2 étant devenu endémique, c’est-à-dire qu’il se dissémine à l’échelle nationale et va faire partie de la faune normale du pays". Ces derniers jours, plusieurs villages avaient déjà été isolés pour contrer la propagation du virus.

Le billet de Médéa AZOURI

La mort au temps du corona

Dans ce contexte, le premier président des tribunaux d'appel du Mont-Liban, le juge Raja Khoury, a annoncé samedi que les tribunaux situés dans les localités bouclées seront "naturellement fermés". "Concernant les régions où résident certains juges et fonctionnaires, il leur revient de tenter de se rendre aux tribunaux situés dans des villes non bouclées".

Arrêt de livraisons d'équipements médicaux à l'hôpital Hariri
Sur un autre plan, Firas Abiad, directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, en première ligne de la lutte contre le Covid-19, a annoncé samedi que les fournisseurs d'équipements médicaux destinés à l'établissement allaient cesser leurs livraisons, en raison de la forte dépréciation de la monnaie nationale. 

"L'hôpital universitaire Rafic Hariri a été informé par les distributeurs qu'ils cesseront de livrer du matériel médical, en conformité avec la décision de leur syndicat. Ceci peut avoir de graves conséquences. La plupart des hôpitaux, déjà saturés, fonctionnent avec un un inventaire réduit. Le coronavirus se propage. Les patients ne devraient pas être pris en otage", a-t-il prévenu.

Mettant leur menace à exécution, les importateurs de matériel médical et de laboratoire avaient suspendu vendredi la livraison de leurs produits « sauf pour les cas urgents », une manière de dénoncer la décision de la Banque du Liban (BDL) de ne couvrir qu’un pourcentage réduit de leurs achats en devises.