L'armée israélienne a diffusé vendredi une série de vidéos pour tenter de prouver la présence dans la banlieue de Beyrouth d'usines de missiles appartenant selon elle au Hezbollah, malgré les démentis du parti chiite.
Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accusé le mouvement chiite d'avoir une usine d'armes à proximité de "dépôts" de carburant à Beyrouth, qui pourrait, d'après lui, causer une "nouvelle tragédie" en cas d'explosion.
Le 4 août, une explosion, causée par plusieurs centaines de tonnes de nitrate d'ammonium stockées depuis six ans dans un entrepôt du port de Beyrouth, avait fait plus de 190 morts et plus de 6.500 blessés.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé M. Netanyahu, en lutte ouverte contre l'Iran et son allié au Liban, de "chercher comme d'habitude à retourner le peuple libanais contre le Hezbollah". Le Hezbollah n'entrepose pas "de roquettes dans le port de Beyrouth ni à proximité de stations de carburant", avait-il dit. Des dizaines de journalistes, dont une équipe de l'AFP, s'étaient alors rendus sur le site situé dans un quartier de Jnah, dans la banlieue de Beyrouth près d'habitations et de commerces. "C'est un site industriel ordinaire", a déclaré le responsable des relations médias du Hezbollah, Mohamad Afif, qui les accompagnait.
Dans cette guerre médiatique que se livrent Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne a répliqué vendredi soir par une série de vidéos identifiant des machines présentes sur les lieux filmés par les journalistes. Selon l'armée, les images montrent une "machine à découper au laser" et une "découpeuse hydraulique", une "machine à enrouler" et une "machine pour plier le métal", des équipements qui permettent selon elle de fabriquer des missiles de précision. Les découpeuses permettent de créer des "ogives" et des "stabilisateurs", et les deux autres machines à former des cylindres de métal entrant dans la composition de missile de précision, capables de frapper des sites stratégiques en Israël, a indiqué l'armée.
Sur Twitter, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, affirme que le propriétaire de l'usine de Jnah, qui avait été interviewé par les journalistes sur place, est en fait un membre du Hezbollah et coopère avec l'Iran. "Le dénommé Mohammad Kamel Fouad Rammal, responsable du site (l'usine, NDLR), travaille au sein de l'unité de production de missiles de précision, en coopération étroite avec les forces iraniennes. Dans le cadre de ses missions, il s'est rendu en Iran à plusieurs reprises, accompagné d'autres militants", affirme Avichay Adraee.
Laylaki et Choueifate
Outre le site présumé de Jnah, l'armée israélienne avait affirmé mardi soir avoir localisé des sites de production de missiles de précision sous un immeuble dans le quartier de Laylaki et sous un complexe résidentiel de Choueifate, au sud de Beyrouth. "C'est comme si le parking de ces immeubles était une usine de fabrication de missiles de précision", a dit à l'AFP un responsable militaire israélien requérant l'anonymat. Dans des vidéos diffusées vendredi soir, l'armée a présenté des images aériennes de ces sites au lendemain de l'annonce de M. Netanyahu et évoqué des mouvements d'un camion entre l'immeuble de Choueifate et un autre "site du Hezbollah" dans le secteur de Bourj el-Barajneh, suggérant que du matériel avait été déplacé.
Malgré ces accusations et des incidents cet été le long de leur frontière terrestre, le Liban et Israël ont annoncé jeudi la tenue de pourparlers à venir, sous médiation de l'ONU, pour régler leur différend sur leur frontière maritime. Le litige entre les deux voisins théoriquement en guerre porte sur une zone de 860 km2, liée à des projets d'exploration d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.
Le dernier grand affrontement entre le Hezbollah et Israël remonte à 2006 et avait fait en un mois plus de 1.200 morts côté libanais essentiellement des civils, et 160 côté israélien en majorité des militaires.
commentaires (12)
Ceux qui croient que l’arsenal de HN servira un jour à défendre les intérêts du Liban se mettent le doigt dans l’oeil Il servira encore et toujours à tuer ce pays et son peuple pour la seule gloire de leurs maîtres iraniens et empocheront les recettes de out gisement pour le transférer n’importe ou pourvu que le Liban et les libanais n’en bénéficient pas.
Sissi zayyat
12 h 52, le 08 octobre 2020