Depuis presque un an, le Liban est pris dans un tourbillon cataclysmique commençant par les incendies dévastateurs, puis la révolution populaire, le Covid-19, et tout cela couronné par l’explosion tragique de 4 août.
On dirait un crescendo musical avec des montées rapides, mais la seule différence, c’est que le son entendu n’est pas celui produit par les instruments, mais hélas ce sont les cris et les pleurs des pauvres citoyens. Certes, les compositions musicales aboutissent à un dénouement et une fin, mais, malheureusement, dans notre situation, on ne fait que monter en notes depuis des années sans aboutir à la grande finale.
Après le 4 août, la fougue des jeunes et leur complicité à s’entraider m’ont fait penser qu’on avait franchi le Rubicon et atteint une nouvelle étape qui devrait être intitulée la « Nouvelle Jeunesse » en forme allégorique, mais... c’était un mirage.
Que c’est triste et écœurant de voir certains dirigeants libanais recommencer à semer le désaccord entre les citoyens et répéter les mêmes déclarations provocatrices dépassées, comme si que rien ne s’était passé durant cette année.
La réthorique négative chez certains provoque inéluctablement la montée du communautarisme, ce qui me fait penser à une destruction irrémédiable de l’unité interne si fragile, et aussi à une régression calamiteuse. De grâce, taisez-vous un peu. Nos plaies, nos blessures ne sont pas fermées, nous n’avons pas enlevé le noir. Taisez-vous car vos mensonges et votre cynisme perturbent notre deuil...
Ce que vous ignorez, peut-être, c’est que depuis longtemps l’avalanche s’est déclenchée et rien ne l’arrêtera, plus vous perdez du temps, plus l’effet final sera dévastateur.
Votre comportement me rappelle Méphistophélès dans Dr. Faustus qui était piégé dans son propre enfer en servant le diable. Dites-moi, êtes-vous les servants du diable ? L’abomination que vous étalez sous nos yeux, l’agacement et l’incrédulité que vous faites monter sans cesse confirment malheureusement que vous agissez comme étant les servants du diable.
Penser que vos décisions dérisoires et vos agissements vont renforcer les chances de la paix interne est du sophisme. Par contre, ce qui est certain, c’est que votre entêtement, votre attachement inconditionnel et absolu à vos « chaises », parlementaire ou gouvernementale, nous poussent plus dans l’abîme de l’incertitude.
Dr Vartkès ARZOUMANIAN
Abou Dhabi
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