Après avoir tergiversé au sujet de l’initiative du leader du Futur, Saad Hariri, en sa direction – dans le cadre de laquelle il avait accepté que le portefeuille des Finances soit exceptionnellement attribué à un chiite choisi par le Premier ministre désigné –, le tandem Amal-Hezbollah multiplie les manœuvres afin de vider cette initiative de sa substance.
Les deux partis chiites se sont certes félicités du fait que « le principe » de la désignation d’un chiite aux Finances soit acquis. Mais cela ne signifie pas que le gouvernement verra le jour incessamment. Le tandem formule désormais une nouvelle demande : de pouvoir nommer lui-même les ministrables chiites, alors que le chef du Futur avait tranché la question en renvoyant la balle dans le camp du Premier ministre désigné Moustapha Adib, comme le prévoit la Constitution.
C’est sur ce nouvel obstacle que la rencontre tenue hier entre M. Adib et les « deux Khalil » (le conseiller politique du secrétaire général du Hezbollah, Hussein Khalil, et Ali Hassan Khalil, bras droit du président de la Chambre, Nabih Berry) a buté.
Il s’agit de la toute première rencontre entre les trois hommes depuis que Saad Hariri a lancé la patate chaude en direction du tandem chiite.La seule concession obtenue jusqu’ici de leur part se résumait au fait qu’ils acceptent de discuter avec le Premier ministre d’une liste d’une dizaine de noms de ministrables chiites pour le portefeuille des Finances qu’eux-mêmes établiraient, à charge pour M. Adib d’en choisir qui il souhaiterait.
On s’attendait donc à ce que durant la rencontre avec les « deux Khalil », cette discussion soit engagée. Mais on n’en est même pas là. Selon notre correspondante Hoda Chédid, Ali Hassan Khalil a présenté à Moustapha Adib la liste, établie par Nabih Berry, afin qu’il en sélectionne un. Mais le chef du gouvernement désigné a préféré temporiser. Il devrait s’entretenir à nouveau avec eux prochainement. Sans confirmer ces informations, une source proche du Hezbollah déclare à L’Orient-Le Jour que la réunion avec le chef du gouvernement « était positive ». Mais elle s’empresse de préciser qu’aucune brèche n’a été ouverte. « Pratiquement, rien n’a changé. Nous sommes toujours attachés à notre » droit « à nommer les ministres chiites, contrairement à la volonté de M. Adib, qui insiste pour les choisir lui-même », explique cette source. Et d’ajouter : « Avec l’initiative de M. Hariri, le principe de l’attribution des Finances à un chiite est acquis. L’obstacle s’articule désormais autour des noms des ministrables et les parties qui les choisiront. C’est donc une nouvelle phase des négociations qui s’est inaugurée aujourd’hui (hier). »
La source précise, en outre, que le bras de fer portant sur les Finances n’est pas le seul nœud entravant la naissance du cabinet. Il y a aussi le reste des ministres chiites, ainsi que leurs collègues chrétiens, le chef de l’État, Michel Aoun, pouvant demander à les nommer lui-même.
« Les constantes »
Non seulement l’entretien entre M. Adib et les « deux Khalil » n’a pas ouvert la brèche attendue, il a compliqué les choses, dans la mesure où le tandem a reformulé ses « constantes » sur la manière dont il entend former les gouvernements, notamment sur le « droit » d’y disposer de garanties politiques. Tout en se félicitant en apparence de l’initiative Hariri, il est cependant clair que le tandem chiite cherche à en ignorer les dispositions, ce qui n’est pas pour renforcer la confiance de la communauté internationale dans le futur gouvernement. Selon notre correspondant politique Mounir Rabih, le tandem a insisté sur l’importance qu’aucune partie libanaise ne soit écartée du processus de prise de décision. Il donne ainsi le coup d’envoi de la bataille autour du tiers de blocage qui devrait se jouer prochainement.
Sur un autre registre, Ali Hassan Khalil et Hussein Khalil ont exhorté le Premier ministre désigné à tenir le chef de l’État au courant de ses contacts. Moustapha Adib est d’ailleurs attendu aujourd’hui à Baabda. Le président Aoun s’était plaint, lors de son discours lundi dernier, du fait que M. Adib se soit rendu quatre fois au palais présidentiel sans une mouture gouvernementale. Et rien ne prête à croire qu’il n’en sera pas de même aujourd’hui.
Le contexte régional
Ces manœuvres du Hezbollah et du mouvement Amal pourraient s’expliquer par le contexte géopolitique tendu autour du Liban. En témoigne le discours incendiaire du roi Salmane d’Arabie devant l’Assemblée générale des Nations unies, mercredi. Il avait accusé le Hezbollah d’« exercer son hégémonie sur la prise de décision au Liban », et lui avait fait assumer la responsabilité de la tragédie du 4 août au port de Beyrouth. En face, le chef de diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, en visite à Moscou, a déclaré hier que Téhéran « pourrait discuter avec (ses) amis russes du dossier libanais ». « Mais cela ne figure pas parmi les priorités sur notre ordre du jour », a-t-il lancé, laissant entendre que la solution au Liban peut se faire attendre.
De son côté, Washington continue de presser pour que le cabinet soit mis sur pied rapidement. S’exprimant devant la commission des Affaires étrangères au Sénat hier, le secrétaire d’État adjoint américain, David Hale, a réaffirmé que les États-Unis et leurs partenaires seront prêts à aider le Liban à entreprendre les réformes nécessaires « lorsque les dirigeants libanais s’engageront pour un véritable changement ». « L’Amérique est solidaire de ceux qui réclament depuis longtemps des réformes tangibles et un gouvernement qui réponde à leurs demandes légitimes », a-t-il encore dit.
commentaires (17)
M ADIB PUISQU'IL SEMBLE QUE VOUS N'AYEZ PAS ASSEZ DE FORCE POUR IMPOSER VOS IDEES ET DONNER AU PRESIDENT UN MINISTERE A PRENDRE OU A LAISSER , PUIS EVENTUELLEMENT AU PARLEMENT DE MEME, JE VOUS SUGGERE LE SUIVANT ANNONCER CLAIREMENT A TOUS LES LIBANAIS QUE VOUS N'ACCEPTEREZ QUE VOTRE SOLUTION ( meme sans la solution de Harriri ) ET AU CAS OU ELLE N'EST PAS ACCEPTEE PAR LE PRESIDENT VOUS RESTEZ UN PREMIER MINISTRE DESIGNE ET VOUS NE VOUS RECUSER PAS ET VOUS NE FAITES RIEN DE PLUS, RIEN JUSQU'A CE QUE CES POLITICIENS VIENNENT A PLAT VENTRE VOUS SUPPLIER DE REPRENDRE DU SERVICE SUIVANT VOTRE SOLUTION CAR LES SANCTIONS FRANCAISES ET AMERICAINES QUI SUIVRONT VOTRE IMMOBILISME LEUR DONNERONT DES SUEURS FROIDES SURTOUT A BERRY ET SES ENFANTS AUX ETATS UNIS , A BASSIL ET LE CPL DANS SON ENSEMBEL PUIS MEME A HARRIRI ET A TOUS LES POLITICIENS QUI PREUVES A L'APPUI ONT VOLE TOUT CE TEMPS LE PEUPLE RESTEZ SUR VOS POSITION TOUT LE TEMPS QU'IL FAUT RESISTER A TOUS C'EST COMME CELA QUE VOUS SAUVEREZ LE LIBAN LA VERITE ACCROCHEZ VOUS A VOTRE SOLUTION N'ECOUTEZ PLUS PERSONNE ATTENDEZ QU'ILS REVIENNENT A VOUS , POUR VOUS SUPPLIER DE FAIR ELE GOUVERNEMENT DE VOTRE CHOIS N'OUBLIEZ PAS QUE DE PAR LA CONSTITUTION UNE FOIS NOMME RIEN NI PERSONNE NE PEUT VOUS DEMETTRE VOUS ETES LE SEUL A POUVOIR LE FAIRE ET PLEASE NE LE FAITES PAS POUR L'AMUR DU LIBAN
LA VERITE
01 h 32, le 26 septembre 2020