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Société - Immigration clandestine

Après un nouveau drame, les autorités libanaises se mobilisent

L'ONU appelle à s'attaquer à la racine du problème, à savoir "la pauvreté et le manque d'opportunités économiques".

Après un nouveau drame, les autorités libanaises se mobilisent

Photo Ani prise le 18 septembre 2020 lors des funérailles à Tripoli de Mohammad Hosni

Les autorités libanaises ont sonné vendredi la mobilisation face à plusieurs tentatives d'émigration clandestine au large des côtes, qui ont fait plusieurs morts, après la découverte d'un nouveau corps dans la matinée. L'ONU a fait part de sa profonde inquiétude et appelé à s'attaquer à la racine du problème.

Le 14 septembre, la Force opérationnelle maritime de la Finul a secouru un bateau au large des côtes libanaises avec 37 personnes à bord, dont 12 enfants. Plusieurs passagers sont décédés au cours des sept jours de voyage en mer dont des enfants et une femme. Lorsque le bateau a finalement atteint Beyrouth, plusieurs des autres passagers étaient dans un état critique et ont dû être transportés d'urgence à l'hôpital.

Et dans la matinée, la dépouille d'un habitant de Tripoli qui tentait de fuir le Liban à partir de Minié (Liban-Nord) pour Chypre dans une embarcation de fortune avec d'autres migrants, avait été retrouvée au large de Saadiyate, dans le Chouf, au sud de Beyrouth. Pour ajouter à la tragédie, une femme a été blessée à la tête par une balle perdue dans le quartier de Mina à Tripoli durant les funérailles de Mohammad Hosni.

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Face à ces drames, les autorités se sont mobilisées aujourd'hui. Dans la soirée, le Premier ministre sortant Hassane Diab a chargé le ministre des Affaires étrangères, Charbel Wehbé, d’établir les contacts nécessaires avec les autorités chypriotes pour suivre ce dossier, et le ministre de l'Intérieur Mohammad Fahmi de suivre l'affaire auprès des services de sécurité. M. Diab a également demandé au secrétaire général du Haut comité de secours, le général Mohammad Kheir, qui a pris la parole sur ce sujet dans la matinée, d'examiner la possibilité d'aider les familles des victimes.

Dans ce cadre, le ministre sortant des AE s'est entretenu avec les autorités chypriotes et la Finul. Il a également chargé l'ambassadrice du Liban à Chypre, Claude Hajal, de prendre contact avec Nicosie pour indiquer aux autorités que le Liban était prêt à fournir toute aide nécessaire, alors que les recherches des disparus se poursuivent.

"Inquiétude profonde"
De leur côté, le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) ont fait part  "leur inquiétude profonde face aux mouvements d'émigrations par bateaux organisés ces dernières semaines", se disant "bouleversés par les décès survenus et les situations dangereuses que connaissent les hommes, femmes et enfants qui cherchent désespérément un moyen de survie" en émigrant par la mer. "Dans des situations désespérées, les gens partiront quel que soit le danger encouru. Il est essentiel de s'attaquer aux raisons de ces départs désespérés et d'assurer un sauvetage collectif rapide des personnes en détresse en mer", a déclaré Mireille Girard, représentante du HCR au Liban. Même son de cloche du côté de l'Unicef, dont la responsable au Liban Yukie Mokuo s'est dite "extrêmement préoccupée par les risques auxquels les enfants sont confrontés lorsqu'ils émigrent dans de telles conditions". Elle a appelé à "s'attaquer aux causes de la migration, notamment la pauvreté et l'absence d'opportunités économiques". "Si ces causes ne sont pas traitées de manière sérieuse et sur le long terme, des familles et des enfants continueront de quitter leurs foyers à la recherche d'un avenir plus prometteur, notamment à travers des voies de migration illégales", prévient Mme Mokuo.

Au cours de la période de juillet à septembre, 21 tentatives de migration clandestine vers Chypre, principalement de la part de Syriens, mais aussi Libanais et travailleurs étrangers, ont été signalées, rappelle l'ONU. Ces traversées ont lieu principalement d'août à novembre, avant le début des tempêtes hivernales.

Depuis plusieurs semaines, des tentatives de quitter clandestinement le Liban par la mer ont été avortées, notamment par l'intervention de l'armée libanaise, alors que le Liban traverse depuis l'an dernier sa pire crise économique et sociale depuis des décennies, amplifiée par la pandémie de Covid-19 et l'instabilité politique. La situation s'est encore aggravée dans le pays après l'explosion au port de Beyrouth le 4 août qui a fait plus de 190 morts et plus de 6.500 blessés.

Les autorités libanaises ont sonné vendredi la mobilisation face à plusieurs tentatives d'émigration clandestine au large des côtes, qui ont fait plusieurs morts, après la découverte d'un nouveau corps dans la matinée. L'ONU a fait part de sa profonde inquiétude et appelé à s'attaquer à la racine du problème.Le 14 septembre, la Force opérationnelle maritime de la Finul a secouru un...

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