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Société - Explosions de Beyrouth

Les pompiers de Beyrouth disposaient-ils des moyens nécessaires le 4 août ?

« Nous faisions du sauvetage, tout en éteignant l’incendie et en cherchant nos camarades sous les décombres », confie un des soldats du feu.

Les pompiers de Beyrouth disposaient-ils des moyens nécessaires le 4 août ?

Des femmes pompiers portant sur leurs vestes des pins à l’effigie de leurs camarades morts dans l’explosion.

Dans la caserne de pompiers de Beyrouth, à la Quarantaine, la vie semble avoir repris son cours, un mois et demi après les explosions meurtrières qui ont ravagé le port et une partie de la ville. Mais les portraits des dix pompiers qui ont péri le 4 août dernier, accrochés à l’entrée de la caserne, rappellent l’ampleur de la tragédie vécue par les soldats du feu.Le lieutenant Michel Murr se souvient du drame avec émotion et douleur. « Le jour du sinistre, nous avons reçu un appel des Forces de sécurité intérieure qui nous informaient de l’incendie. Nous avons donc envoyé une équipe de dix personnes pour voir de quoi il s’agissait, raconte-t-il à L’Orient-Le Jour. Notre collègue, le sergent Charbel Karam, nous a appelés pour demander des renforts, quelques secondes avant les explosions. Puis il a disparu des radars », se souvient-t-il. Dépêchés sur place pour éteindre le feu qui s’était déclaré dans le port, ces dix pompiers ont été emportés par la double déflagration dévastatrice qui a fait près de 200 morts et ravagé la majeure partie de la capitale.Le lieutenant Murr fait partie des premiers arrivés sur les lieux de l’explosion. Mais une fois sur place, c’est une vision d’horreur qui l’attend. « La situation était catastrophique. Je n’avais jamais vu autant de destructions en 25 ans de métier », confie-t-il. « Il y avait des blessés sur les bateaux et sur le sol. Il y avait des cadavres partout. On couvrait les cadavres et on continuait d’avancer dans les décombres », ajoute le lieutenant qui confie avoir mis du temps « à réaliser ce qui s’était vraiment passé ».

« On aurait eu besoin de plus de matériel »

Interrogé sur l’état du matériel des pompiers avant l’explosion, le lieutenant Murr se refuse à tout commentaire, mais reconnaît que la caserne de Beyrouth était incapable d’éteindre à elle seule un incendie d’une telle ampleur. « Nous aurions eu besoin de plus de matériel et de plus de renforts le 4 août, et de pouvoir tout coordonner. Mais nous faisions du sauvetage, tout en éteignant l’incendie et en cherchant nos camarades sous les décombres. Notre position n’était pas du tout enviable », déplore-t-il. L’équipe a perdu du matériel à cause des explosions, notamment des combinaisons et des casques. Certains de ses véhicules ont été endommagés, mais elle a reçu dernièrement des équipements en provenance d’Italie et de France.Le lieutenant ne pouvait révéler rien de plus, ayant été habilité par le mohafez de Beyrouth à s’exprimer devant la presse uniquement sur les circonstances du drame. Tous les autres membres de la caserne n’étaient pas autorisés à s’exprimer.

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Si les pompiers de Beyrouth reconnaissent leurs limites, cela voudrait-il dire qu’ils étaient sous-équipés au moment des faits ? Les dix soldats du feu dépêchés sur place en éclaireurs ont-ils été envoyés à une mort certaine ? Interrogé sur la question, Élie Andrea, vice-président de la municipalité de Beyrouth, à laquelle la caserne est rattachée, estime que les pompiers de la capitale disposaient de l’équipement nécessaire pour mener à bien leur travail. « S’il leur manquait du matériel, pourquoi les pompiers ne l’avaient-ils pas dit ? » se défend-il. « Nous sommes prêts à leur fournir tout ce qui pourrait leur être utile », ajoute M. Andrea.

Il rappelle par ailleurs que le port est supposé disposer de sa propre unité de pompiers. Sauf que cette dernière était introuvable au moment du sinistre. « La question que l’on se pose est de savoir pourquoi les pompiers du port ne sont pas intervenus », souligne-t-il. « Quant aux 10 victimes parmi les pompiers de Beyrouth, Élie Andrea assure que leurs familles seront dédommagées, tel que stipulé par la loi.

Brandissant les restes calcinés de la tenue d’un de leurs camarades tués dans la double explosion au port, le 4 août, les pompiers ont manifesté hier devant le siège de la municipalité de Beyrouth contre les conditions déplorables dans lesquelles ils travaillent. Photos Marc Fayad

Ce jour-là...

Élie Yahchouchi, autre membre du conseil municipal de Beyrouth, dénonce pour sa part le flou qui entoure l’intervention des pompiers le jour du sinistre et appelle à faire la lumière sur ce qui s’est vraiment passé sur le terrain. « Nous avons adressé une demande au mohafez de la capitale (détenteur du véritable pouvoir exécutif à Beyrouth) pour comprendre ce qui s’est passé ce jour-là », indique M. Yahchouchi, qui appelle à l’ouverture d’une enquête « pour déterminer les manquements ». « Les pompiers de Beyrouth ont-ils suivi la bonne procédure ? Le port a normalement ses propres pompiers, où étaient-ils ? La municipalité soutient les pompiers de Beyrouth, car nous estimons qu’ils sont victimes d’injustice. Nous avons vu sur les vidéos des pompiers descendus sur place après l’explosion sans protection », déplore-t-il.

« Les pompiers de Beyrouth ont le minimum requis de matériel, mais il peut toujours être amélioré, on aurait pu mieux les équiper auparavant », reconnaît M. Yahchouchi, qui rend hommage aux victimes et souhaite une indemnisation rapide à leurs proches.

« Certaines familles refusent de voir le chef de la caserne, car elles lui font porter la responsabilité du décès des pompiers. Elles lui demandent des explications », raconte Élie Yahchouchi à L’OLJ. « Le problème c’est le partage d’influence. Le chef de la caserne doit être un sunnite, même si ce n’est pas un spécialiste du secteur. C’est une grave erreur », déplore-t-il.

Dans la caserne de pompiers de Beyrouth, à la Quarantaine, la vie semble avoir repris son cours, un mois et demi après les explosions meurtrières qui ont ravagé le port et une partie de la ville. Mais les portraits des dix pompiers qui ont péri le 4 août dernier, accrochés à l’entrée de la caserne, rappellent l’ampleur de la tragédie vécue par les soldats du feu.Le lieutenant...

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Même quand il s’agit de la sécurité du peuple il est question de quotas confessionnels. Quant à l’équipement et les engins nécessaires pour face à une catastrophe quelle qu’elle soit, le gouvernement n’a pas les moyens puisque toutes les aides qui se comptent par Milliards de dollars ont disparues dans les projets de destructions de forage de tunnels et d’achats d’armes et de produits explosifs pour piéger tout le pays et sa population qui continue à honorer ses factures et impôts pour des infrastructures qui n’existent pas. Même si on oublie les bombes à retardements placées pour terroriser, on doit savoir que le Liban est un pays sismique et que si une secousse a lieu aucun des citoyens ne pourrait être secouru faute de moyen, et si on veut aller plus loin et prétendre être civilisé et vivant au XXI siècle, aucune étude n’est là pour prévoir les secousses probables pour protéger le peuple. C ‘est dire les ambitions de ceux qui tiennent ce pays depuis des décennies et qui n’ont comme objectif que de le mener à l’enfer au lieu de le laisser s’émanciper et avancer avec le monde actuel. Leur seule ambition étant de s’armer et de s’armer encore pour on ne sait quelle bataille où ils n’utiliseront que nos corps pour se protéger avec, car, malgré tous les milliards volés où une partie a servi à acheter des armes pour semer la terreur ne tiendront pas deux heures face à leur soit disant ennemi qui se retient pour épargner les vies libanaises. Mais jusqu’à quand?

Sissi zayyat

21 h 11, le 18 septembre 2020

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  • Même quand il s’agit de la sécurité du peuple il est question de quotas confessionnels. Quant à l’équipement et les engins nécessaires pour face à une catastrophe quelle qu’elle soit, le gouvernement n’a pas les moyens puisque toutes les aides qui se comptent par Milliards de dollars ont disparues dans les projets de destructions de forage de tunnels et d’achats d’armes et de produits explosifs pour piéger tout le pays et sa population qui continue à honorer ses factures et impôts pour des infrastructures qui n’existent pas. Même si on oublie les bombes à retardements placées pour terroriser, on doit savoir que le Liban est un pays sismique et que si une secousse a lieu aucun des citoyens ne pourrait être secouru faute de moyen, et si on veut aller plus loin et prétendre être civilisé et vivant au XXI siècle, aucune étude n’est là pour prévoir les secousses probables pour protéger le peuple. C ‘est dire les ambitions de ceux qui tiennent ce pays depuis des décennies et qui n’ont comme objectif que de le mener à l’enfer au lieu de le laisser s’émanciper et avancer avec le monde actuel. Leur seule ambition étant de s’armer et de s’armer encore pour on ne sait quelle bataille où ils n’utiliseront que nos corps pour se protéger avec, car, malgré tous les milliards volés où une partie a servi à acheter des armes pour semer la terreur ne tiendront pas deux heures face à leur soit disant ennemi qui se retient pour épargner les vies libanaises. Mais jusqu’à quand?

    Sissi zayyat

    21 h 11, le 18 septembre 2020

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