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Politique - Liban-USA

La tournée de Haniyé à Beyrouth perçue comme une « provocation »

Washington envisagerait de prendre des sanctions contre des personnalités libanaises de « second rang ».

La tournée de Haniyé à Beyrouth perçue comme une « provocation »

David Schenker avec le chef de l’État lors d’une visite en septembre 2019. Photo Dalati et Nohra

C’est hier matin que le secrétaire d’État adjoint américain chargé du Proche-Orient, David Schenker, a quitté le Liban, achevant ainsi une tournée dans la région avec une escale à Beyrouth où il a rencontré quasi exclusivement des représentants de la société civile et des députés démissionnaires. Le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun était, rappelons-le, le seul officiel à s’entretenir avec le responsable américain qui a boudé, lors de cette visite, la classe politique. Une omission que le responsable a mis sur le compte de ses priorités qui, a-t-il dit dans un entretien accordé au quotidien an-Nahar sont, pour l’heure, le « peuple libanais ». Certains analystes ont toutefois expliqué ce geste fort visiblement adressé aux leaders politiques comme étant en même temps une manière de laisser le champ libre pendant un laps de temps à l’initiative française, et à la naissance du futur gouvernement que Washington observe de près.

C’est ce qui fera dire à l’un des interlocuteurs qui ont rencontré M. Schenker que « les Américains attendent de voir ce que l’initiative française donnera au Liban. Si Emmanuel Macron réussit, Washington voudrait partager avec Paris la paternité de cette réussite. S’il échoue, il devra en assumer seul les conséquences ». Selon cette source, les échanges que M. Schenker a eus avec les personnalités libanaises qu’il a rencontrées, dont des personnalités chiites hostiles au Hezbollah, ne consistaient aucunement à évoquer les points d’entente ou de divergence entre Paris et Washington, un sujet qui semble préoccuper au plus haut point les analystes libanais, dit-il, mais plutôt le contexte général de la politique de « pacification » qui a actuellement lieu dans la région et qui « se trouve au centre des intérêts américains ».

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Une des questions que le responsable américain a posées à ses interlocuteurs libanais dans le cadre d’une sorte de « brainstorming » était de savoir comment, dans le bras de fer qui a actuellement lieu autour du « processus de paix » que parrainent les États-Unis et la normalisation des relations avec Israël, se positionnera le Liban et quels seront les moyens pour faire face à la politique d’obstruction menée par le camp de la Moumanaa, rapporte la source.

La réponse à cette interrogation est venue sur-le-champ de la part du Hezbollah, « qui organisait en même temps une tournée touristique dans Beyrouth à Ismaïl Haniyé ». Arrivé mercredi au Liban pour une visite de quelques jours, le dirigeant du mouvement Hamas s’y trouvait toujours hier. « Les Américains y ont vu un véritable acte de provocation de la part du Hezbollah », commente encore l’interlocuteur.

Les échanges avec certaines personnalités qu’il a rencontrées ont également porté sur la question des sanctions que Washington brandit comme une épée de de Damoclès au-dessus de la tête de la classe politique.

« Un nouveau train de sanctions sera annoncé de manière imminente. Elles ne toucheront pas directement des personnalités de premier rang mais de second rang. L’idée est d’envoyer un message fort à leurs parrains politiques respectifs », assure encore l’interlocuteur.

C’est hier matin que le secrétaire d’État adjoint américain chargé du Proche-Orient, David Schenker, a quitté le Liban, achevant ainsi une tournée dans la région avec une escale à Beyrouth où il a rencontré quasi exclusivement des représentants de la société civile et des députés démissionnaires. Le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun était,...

commentaires (6)

Waw , ils ont été jaloux de Macron et tous viennent au Liban , un petit , grand pays .

Eleni Caridopoulou

20 h 42, le 06 septembre 2020

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Commentaires (6)

  • Waw , ils ont été jaloux de Macron et tous viennent au Liban , un petit , grand pays .

    Eleni Caridopoulou

    20 h 42, le 06 septembre 2020

  • Les américains portent de sombres desseins envers le Liban

    Chucri Abboud

    17 h 11, le 06 septembre 2020

  • Ce pays est devenu un moulin sans porte d’entrée. N’importe qui reçoit n’importe quoi et fait sa cuisine selon ses convictions et ses buts qui ne vont pas toujours dans le sens de celui des libanais en général. En qualité de quoi Hezbollah reçoit le leader palestinien pour affiner ses projets de destructions? Il est capable de faire des accords avec ses plus farouches ennemis pour plonger ce pays dans une guerre sanglante comme a fait avant lui son ami Assad et regarder depuis son trou le résultat de ses manœuvres. Les libanais ont le devoir de s’unir et de saboter tous les accords de toute part pour en finir avec les messes basses et les complots contre eux. Nous sommes et resterons les victimes de tous ces vendus qui n’ont d’autres ambitions pour le Liban que sa destruction et sa mort et nous avec. Nous attendons quoi pour réagir? Rien de plus grave que ce qu’ils mijotent ne peut nous arriver, et si par malheur les choses tourneraient mal, on aurait au moins l’honneur d’avoir choisi notre mort pour une bonne cause et non la subir pour rester sous leur domination.

    Sissi zayyat

    11 h 12, le 05 septembre 2020

  • "... Elles ne toucheront pas directement des personnalités de premier rang mais de second rang ..." - La double gifle quoi. Non seulement ils seront sanctionnés, mais en plus ils auront la confirmation qu’ils ne sont que de "second rang", eux qui se croyaient sortis de la cuisine à Jupiter...

    Gros Gnon

    08 h 47, le 05 septembre 2020

  • Le Hamas est certes critiquable mais n'est pas comme le Jihad islamique ou le FPLP-CG inféodés à l'axe de l'imposture. Les uisraéliens en mettant tout le monde dans le même sac font le jeu de l'Axe des feux d'artifices illégaux et forcent le rapprochement entre le Hamas et cet Axe. En 2013 même Antoine Zahra député FL qui n'a aucune raison d'avoir une sympathie particulière envers le Hamas avait déclaré à l'issue d'une visite à Gaza et d'une rencontre avec Ismail Hanniyé que le Hamas est une résistance authentique contrairement aux imposteurs de chez nous.

    Citoyen libanais

    08 h 04, le 05 septembre 2020

  • Pour l'instant nous avons surtout des agents Iraniens au Liban. Nous ne voulons pas d'agents Israéliens, Américains ou autre.

    En Attendant Godot

    00 h 22, le 05 septembre 2020

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