Les explosions qui ont ravagé le port de Beyrouth et la capitale, faisant plus de 170 morts selon un bilan encore provisoire, ont poussé Washington à "accélérer ses efforts pour imposer des sanctions anticorruption contre d'importants responsables politiques et hommes d'affaires libanais" proches du Hezbollah, notamment Gebran Bassil, "afin de réduire l'influence" du parti chiite, rapporte le Wall Street Journal, mercredi. Le prestigieux quotidien américain cite des "responsables américains et des sources familières avec ces plans".
"L'explosion (...) a accéléré les efforts à Washington pour inscrire sur la liste des sanctions des leaders libanais alignés sur le Hezbollah (...). Les responsables américains voient une opportunité pour créer un fossé entre le Hezbollah et ses alliés, dans le cadre d'efforts plus larges pour contenir le parti chiite soutenu par Téhéran", explique le WSJ.
Le 4 août, deux explosions d'une violence inouïe ont ravagé le port de Beyrouth et de nombreux quartiers de la capitale, faisant plus de 170 morts plus de 6.000 blessés, et entre 30 et 40 disparus, selon un bilan encore provisoire. Selon la version officielle, l'explosion a été déclenchée par un incendie qui s'est déclaré à proximité d'un stock de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées au port depuis 2014, sans mesures de sécurité, de l'aveu même du Premier ministre sortant, Hassane Diab. Le président de la République, Michel Aoun, n'a pas écarté l'hypothèse d'une bombe ou d'un missile. Il a rejeté les appels à une enquête internationale, estimant qu'elle "diluerait la vérité". Les autorités s'étaient données cinq jours pour annoncer les résultats de leur enquête, mais huit jours plus tard, aucune conclusion officielle n'a été rendue publique. Toutefois, une série d'arrestations a déjà eu lieu, touchant notamment le directeur général du port de Beyrouth Hassan Koraytem, le directeur général des douanes Badri Daher, ainsi que son prédécesseur Chafic Merhi. Le gouvernement Diab a également démissionné, six jours après le drame. Plusieurs députés opposés au pouvoir ont eux-aussi rendu leur tablier.
"Corruption endémique"
"Je ne vois pas comment vous pouvez réagir à un tel événement (les explosions de Beyrouth) à part exercer une pression maximale", affirme un responsable américain au WSJ, sous couvert d'anonymat. "Certains responsables américains veulent agir vite afin que des pénalités constituent un message selon lequel le Liban doit changer de trajectoire, alors qu'il cherchent des milliards de dollars d'aide pour reconstruire Beyrouth", souligne le quotidien.
Pour les responsables américains cités par le WSJ, "sanctionner des individus méticuleusement sélectionnés vise à orienter la formation du nouveau gouvernement à travers deux objectifs : pousser la classe politique à cibler la corruption endémique (...) et s'assurer que le Hezbollah n'aura pas la main sur les décisions du gouvernement".
"Certains d'entre nous espèrent enfin pouvoir profiter de cette situation pour faire bouger les choses au niveau de l'élite politique", affirme un autre responsable US.
Gebran Bassil aurait dû être sanctionné il y a plusieurs années"
"Ces sanctions, qui doivent punir les grossiers abus contre les droits de l'Homme et la corruption, prévoient de geler tous les biens que les personnes visées auraient aux Etats-Unis (ou qui tombent sous la loi américaine) et les interdire de se rendre aux Etats-Unis", expliquent les responsables US cités par le WSJ. "L'administration cherche à déterminer les personnes ciblées, alors qu'un débat interne a lieu sur la question de savoir quelles cibles permettraient de faire avancer les objectifs américains", explique le journal. "Certains responsables américains veulent sanctionner Gebran Bassil", député et ex-chef de la diplomatie libanaise qui dirige le Courant patriotique libre, formation politique fondée par son beau-père, le président de la République, Michel Aoun.
"Gebran Bassil aurait dû être sanctionné il y a plusieurs années", affirme l'ex-ambassadeur US au Liban Jeffrey Feltman, dans un courriel adressé au WSJ. "Personne n'a fait autant d'efforts que lui pour permettre au Hezbollah d'étendre son influence politique au Liban, en accordant à une formation chiite financée par l'Iran une couverture chrétienne", ajoute-t-il. Le bureau de Gebran Bassil a refusé de commenter ces propos au WSJ. Des sources informées des discussions américaines en cours ont confirmé au journal que Washington envisage des sanctions contre des hommes d'affaires proches de M. Bassil.
Sanctions contre des proches de Hariri
En outre, les Etats-Unis cherchent à imposer des sanctions contre d'autres individus qu'ils soupçonnent de corruption, notamment des personnes proches de l'ex-Premier ministre Saad Hariri. "Nous ne frapperons pas la tête, nous ciblerons d'abord les genoux", affirme une source au WSJ.
Depuis l'an dernier, le Liban s'enfonce dans la pire crise économique et financière depuis trente ans et se retrouve de plus en plus isolé sur la scène internationale, alors qu'il réclame une aide financière du FMI. Sur le plan libanais interne, plusieurs formations, à leur tête le Hezbollah, tiennent des propos de plus en plus hostiles à l'influence américaine dans le pays et dans la région. Ils appellent les autorités libanaises à se tourner "vers l'Est", en référence à la Chine, l'Iran, et même la Syrie, alors que Washington ne cesse de renforcer ses sanctions contre le Hezbollah et laisse planer la menace de sanctions contre des alliés du parti chiites, comme le Courant patriotique libre de Gebran Bassil. Parallèlement, l'entrée en vigueur le 17 juin de la loi américaine César, qui impose des sanctions sévères contre toute personne ou entité soutenant le régime syrien, dans certains secteurs économiques, suscite des craintes sur son impact sur le Liban.
Le 26 juin, l'ambassadrice des Etats-Unis au Liban, Dorothy Shea, avait déjà affirmé que des sanctions pourraient viser des alliés non-chiites du Hezbollah, en allusion au CPL de Gebran Bassil, entre autres. Et début juillet, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, avait appelé "tous les Etats" à désigner le Hezbollah comme "groupe terroriste".
sactionner gendron ? une belle jambe que ca lui ferait. tant qu'il y a de l'espoir il y a de l'arrogance,du mensonge pour lui. l'espoir represente par baabda, appuye par nasroullah et pt't meme les americains.
14 h 49, le 13 août 2020