Rechercher
Rechercher

Culture

Comment lire sans se ruiner ?

En période de vaches maigres (bientôt squelettiques ?), il est normal que les foyers consacrent la majeure partie du budget familial aux denrées de première nécessité. La partie consacrée aux loisirs se réduit par conséquent comme peau de chagrin. Alors, comment faire pour continuer à se cultiver et offrir aux petites têtes brunes les bédés ou autres lectures d’été nécessaires à la nourriture de l’esprit ? Nous vous proposons ici cinq façons de (continuer à) bouquiner sans (trop) se vider les poches.
Comment lire sans se ruiner ?

Lecture pour tout petits à l’Institut culturel français du Liban. Photo DR

Aux bibliothèques municipales Assabil, tu t’abonneras

Les étagères bien achalandées de la bibliothèque publique Assabil de Monnot. Photo DR

Après une fermeture temporaire pour cause de pandémie du Covid-19, les bibliothèques municipales d’Assabil reprennent lentement leurs activités. Si les centres de Bachoura, Monnot et Geitaoui sont désormais ouverts du lundi au vendredi selon un horaire modifié (de 9h à 16h) et avec une capacité de 30 % seulement, le kotobus, sorte de bibliothèque ambulante qui avait l’habitude de se balader dans Beyrouth, ne reprendra la route que plus tard au courant de l’été. Les autres programmes fréquemment organisés par Assabil – séances d’orientation, ateliers d’écriture, cours de photo et projections de films – sont également en suspens jusqu’à nouvel ordre. Cela dit, entre-temps, les amoureux du livre, sans avoir à débourser des fortunes pour se procurer les lectures qu’ils désirent, peuvent se rendre aux trois centres d’Assabil pour souscrire gratuitement à un abonnement leur permettant d’emprunter sept livres toutes les trois semaines, entre classiques et nouveautés qui continuent d’arriver, quoique difficilement avec les circonstances actuelles, sur les étagères de ces bibliothèques municipales. Plus encore, c’est dans une riche collection comprenant plus de 45 000 ouvrages, magazines, films, mais aussi la presse quotidienne que les visiteurs d’Assabil peuvent aussi se plonger pour une parenthèse loin du chaos ambiant…

À l’Institut français du Liban, tu te cultiveras

Lecture pour tout petits à l’Institut culturel français du Liban. Photo DR

Créée en 1993 et réaménagée en 2008, la médiathèque est ouverte à tout le monde (Français et Libanais). Elle accueille aujourd’hui un large public. Si elle a connu une baisse de régime durant le confinement, elle attire, par contre, aujourd’hui plus de 150 visiteurs par jour et près de mille abonnés à cause de la hausse des devises étrangères qui entrave l’achat en librairie. Le choix des ouvrages (pour enfants, adolescents et adultes) : 25 000 livres (romans, bandes dessinées, albums jeunesse, documentaires, dictionnaires et encyclopédies) est très souvent revitalisé. Ainsi, au rez-de chaussée et au premier niveau, un espace multimédias de consultation permet la recherche et la lecture sur place à partir des collections audiovisuelles (DVD, CD musique, textes lus et cédéroms), les bandes dessinées et une grande sélection des titres de la presse française et francophone locale. Au 2e niveau, la littérature francophone, les beaux-arts, la collection libanaise, les documents en sciences humaines et sociales et d’autres ouvrages sont accessibles à tous. Mais la médiathèque offre également d’autres services : outre l’abonnement pour les écoles, un autre, annuel, est mis en place pour la somme de 100 000 livres. Il permet à toute personne d’emprunter 8 documents pendant 14 jours renouvelables. Avec ce service, l’abonné pourra aussi profiter d’un abonnement sur « Culture tech », qui permet la consultation de la presse française ett de visionner les bandes dessinées en ligne, mais aussi le catalogue des ouvrages récemment mis en place. Un espace ouvert également à l’Institut français du Liban à Jounieh, Tripoli, Baalbeck, Deir el-Qamar, Zahlé et Tyr.

Les nouveautés en librairie, tu écouteras

Une illustration de livres audio chez Audible. Photo DR

Dans l’effort de protéger les droits et les œuvres des écrivains, de toute évidence il n’est pas possible d’avoir accès, en ligne et gratuitement, à des livres dans leurs versions numériques ou audio. Cela dit, certaines plateformes, comme Audible, dont l’abonnement low cost se fait via le site Amazon, permettent de déboucher sur tout un univers littéraire en un simple clic. Une fois souscrit (à 9 euros par mois environ) et l’application téléchargée sur smartphone, celle-ci agit littéralement comme un moteur de recherche pour livres en proposant les nouveautés ou des ouvrages rassemblés par thème. De fait, Audible comprend plus de 400 000 ouvrages en version audio classés sous top ventes, nouveautés, exclusivités et thèmes allant de la politique à la philo, en passant par la science-fiction, les romans policiers, la santé et le coaching. L’avantage de cette application, c’est qu’elle permet la « lecture » auditive de chacun des livres, en voiture, au bord d’une plage, sur une terrasse de montagne ou en bruit de fond, donc plus facile pour ceux dont les emplois de temps sont chargés ou qui ont du mal à s’adonner à une lecture traditionnelle. La loi du moindre effort peut-être, mais qui permet au moins de continuer à lire et surtout de s’évader en dépit de la paresse qui s’empare de nous en ces temps délétères.

Une seconde vie au livre, tu donneras

Dans le Book Bazaar, des livres en toutes langues. Photo Michel Sayegh

À Rachana, dès son retour du Canada, un amoureux du livre a créé il y a trois ans un « bazar » où il vend toutes sortes d’ouvrages livresques pour la somme de 2 000 livres libanaises seulement. Et cela jusqu’à ce jour. « J’ai été inspiré par une ONG canadienne et son logo “Donnez une seconde vie au livre” , dit Maroun Béchara . J’ai ainsi démarré avec cinquante livres tirés de ma propre bibliothèque, et aujourd’hui, j’en ai 15 000. » Ce docteur en toxicologie pense que le livre n’est pas un produit commercial mais un besoin. C’est pourquoi il continue à faire accroître son bazar de ces nourritures non terrestres et toujours au même prix. On peut trouver chez lui des ouvrages écrits en anglais, français et allemand, mais aussi en russe, italien, arménien et espagnol. Il aurait même quatre livres en syriaque dont il est tout fier.

À l’intersection des rues Jeanne d’Arc et Sidani, un ancien officier de l’armée, aujourd’hui à la retraite, a installé son bazar de livres Book Bazaar et y vend des livres usagés selon une autre échelle de tarification. Omar Sleiman, qui a été amené à aimer le livre – parce qu’il était admiratif de Jacques Chirac et qu’il lisait toujours des écrits à son propos –, explique que l’ouvrage peut être « réduit de 10 à 50 %. Cela dépend de la rareté de l’ouvrage et de son état. « J’ai une grande quantité de livres en allemand, français et anglais. J’accepte tout ce dont on me pourvoie, pourvu que l’ouvrage soit intéressant et attirant. » Les gros lecteurs également !

Un grand classique en e-book, tu parcourras

Des nouveautés en format numérique. Photo AFP

En option un peu plus coûteuse de lecture, voici sa majesté le livre numérique, star de débats sempiternels sur sa viabilité face au livre papier. Ou vice versa. Le e-book propose des avantages multiples, certes, comme ceux de pouvoir choisir sa lecture en toute tranquillité via l’écran de l’ordinateur, de la tablette ou du téléphone ; d’acheter à distance ou d’avoir accès à des ouvrages ou nouveautés non disponibles en librairie au Liban.

À signaler que les œuvres du domaine public (grands classiques de la littérature française et internationale – Baudelaire, Flaubert, les sœurs Brontë, Dickens, Hugo, Maupassant, Vallès, Jack London, Shakespeare, Mark Twain, Mary Shelley, …) sont toutes gratuites en version numérique. Vous en trouvez plus de 5 000 sur Livrespourtous.com, ou sur la FNAC et Amazon. Sur votre tablette, des applis comme ebooksearch pour l’iPad recherchent et répertorient pour vous les e-books gratuits. De plus, les applis de lecture comme Moon+reader incluent elles aussi un catalogue de livres gratuits à télécharger.

Et pour ceux qui aiment lire des livres en anglais : l’inégalable Open Culture (openculture.com), un site qui propose 800 livres numériques sous plusieurs formats.

Quant aux livres numériques payants, ils sont proposés « 5 à 7€ moins cher que le livre papier », notent les sites de référence.








Aux bibliothèques municipales Assabil, tu t’abonnerasLes étagères bien achalandées de la bibliothèque publique Assabil de Monnot. Photo DRAprès une fermeture temporaire pour cause de pandémie du Covid-19, les bibliothèques municipales d’Assabil reprennent lentement leurs activités. Si les centres de Bachoura, Monnot et Geitaoui sont désormais ouverts du lundi au vendredi selon un...

commentaires (2)

Merci pour ces informations....un livre de poche chez Antoine coute minimum 40000 livres !!!!!

Houri Ziad

09 h 52, le 25 juillet 2020

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Merci pour ces informations....un livre de poche chez Antoine coute minimum 40000 livres !!!!!

    Houri Ziad

    09 h 52, le 25 juillet 2020

  • Bravo pour cet article qui est une mine de ressources culturelles.

    Christine KHALIL

    00 h 28, le 25 juillet 2020

Retour en haut