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L’autre vie d’Ann Dunham, mère de Barack Obama

Récemment numérisés, les travaux d’Ann Dunham révèlent une anthropologue et une femme de science accomplie, ayant œuvré en solitaire tout en étant, néanmoins, la mère du 44e président des États-Unis.

L’autre vie d’Ann Dunham, mère de Barack Obama

Avec son premier mari, le père du président Obama. Photo tirée du compte Instagram anndunham1

Les archives de l’étude immersive effectuée par Ann Dunham sur les industries artisanales et le rôle des femmes en Indonésie et au Pakistan viennent d’être ouvertes au public. Elles se trouvent aux Archives anthropologiques nationales du Musée national d’histoire naturelle relevant du Smithsonian Institution qui, en les mettant en circulation, a voulu jeter la lumière sur les grandes qualités référentielles de ces réalisations. Jusqu’à présent, la notoriété de Mme Dunham (1942-1995) relevait de sa relation avec un seul homme, son fils, le président Barack Obama. À présent, c’est un autre aspect de sa vie qui est mis en lumière, puisque ses recherches et leurs applications vont révéler au grand public la scientifique qu’elle était, ayant accompli un travail d’anthropologue en solitaire (de 1965 à 2013), avec en point d’orgue l’intégration. Un concept dans les gènes de son fils, le premier président noir de l’histoire des États-Unis. Se référant à sa mère lors d’une interview, Barack Obama a confié : « Elle est la figure dominante de mes années de formation. Les valeurs qu’elle m’a enseignées continuent d’être la pierre de touche quand il s’agit de mon approche du monde politique. »

Selon l’écologiste et sociologue Michael R. Dove, « les efforts de Dunham avaient défié la perception populaire des groupes économiques et politiques marginalisés. Elle a montré que les gens vivant à l’écart de la société n’étaient pas aussi différents que les autres, comme on le suppose souvent. Elle était critique de la notion pernicieuse que la pauvreté avait ses racines chez les pauvres eux-mêmes et que les différences culturelles étaient responsables du fossé existant entre les pays les moins développés et l’Occident industrialisé ».


Ann Dunham en Indonésie. Photo tirée du compte Instagram anndunham1


Naissance de Barack Obama en 1961

Ann Dunham, Américaine de souche irlandaise, née à Wichita (État du Kansas), a été diplômée d’un PhD en anthropologie de l’université de Hawaï en 1992. Auparavant, elle avait fréquenté l’université de Washington à Seattle, avec un focus sur le rôle des femmes dans les industries artisanales. C’est au début de ses études à l’université de Hawaï qu’elle rencontre un étudiant, Barack Obama Sr., venu de son Kenya natal parfaire son éducation. Ils convoleront en février 1961, malgré l’opposition de leurs familles respectives. Ann était déjà enceinte de trois mois de leur enfant qui naîtra le 4 octobre 1961 et portera le nom de Barack Obama II. Le couple divorce en 1964 après des divergences sur le choix de leurs lieux de vie et d’études et surtout après qu’Ann a découvert que son mari avait déjà une épouse ainsi qu’un enfant au Kenya. Les parents de la jeune femme l’aident à élever son fils Barack Obama pour qu’elle puisse poursuivre ses études.

En 1965, elle épouse, en secondes noces, Lolo Soetoro, un géographe javanais venu compléter sa spécialisation à l’université de Honolulu. Elle le rejoindra en Indonésie en 1967, accompagnée de son fils alors âgé de six ans. Là, elle enrichit son éducation grâce à des cours d’anglais par correspondance et en lui faisant écouter les disques de la chanteuse de gospel Mahalia Jackson ainsi que les discours de Martin Luther King Jr. Puis elle renvoie Barack Obama à Hawaï pour qu’il intègre une école américaine et viendra le visiter à plusieurs reprises. Quand elle lui propose de revenir vivre avec elle en Indonésie, son fils choisit de rester à Hawaï avec ses grands-parents. De son union avec Lolo Soetoro naît une fille en 1970, Maya Kassandra Soetoro, avec qui le président Obama entretient une très bonne relation jusqu’à présent. C’est cette dernière qui a fait don des papiers de sa mère aux Archives anthropologiques nationales.


Ann Dunham et son fils Barack Obama en couverture de la biographie « A Singular Woman: The Untold Story of Barack Obama’s Mother ».


Sur le terrain à Jakarta

Ann Dunham avait commencé ses travaux sur le terrain à Jakarta en 1968. De 1976 à 1984, elle s’était familiarisée avec l’artisanat du fer et du textile, alors qu’elle collaborait avec la Fondation Ford. Elle avait développé un modèle de microfinance pour transformer les industries artisanales en économies durables pouvant subvenir aux besoins des femmes et des enfants. Aujourd’hui encore, les microcrédits établis par Ann Dunham par le biais de la Banque mondiale sont appliqués dans des programmes de financement initiés par le gouvernement indonésien pour venir en aide aux défavorisés.

Après l’élection de son fils en 2009 à la Maison-Blanche, la carrière d’anthropologue d’Ann Dunham a connu un regain d’intérêt. L’université de Hawaï a d’ailleurs organisé un symposium autour de ses recherches et une exposition itinérante de sa collection de textiles batik javanais s’est retrouvée au musée des textiles à Washington.

Et, en 2011, l’auteure et ancienne reporter au New York Times Janny Scott a publié une biographie d’Ann Dunham intitulée A Singular Woman: The Untold Story of Barack Obama’s Mother, (« Une femme unique : l’histoire inédite de la mère de Barack Obama »).

Les archives de l’étude immersive effectuée par Ann Dunham sur les industries artisanales et le rôle des femmes en Indonésie et au Pakistan viennent d’être ouvertes au public. Elles se trouvent aux Archives anthropologiques nationales du Musée national d’histoire naturelle relevant du Smithsonian Institution qui, en les mettant en circulation, a voulu jeter la lumière sur les grandes...

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