
La faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph. Photo d’archives L’OLJ
L'Université Saint-Joseph de Beyrouth, qui avait dans un premier temps prévu d'augmenter le taux de change de la livre par rapport au dollar applicable pour le règlement des frais universitaires des étudiants pour la rentrée d’automne 2020-2021, afin d'éviter des licenciements dans un contexte de crise économique nationale, a finalement décidé de geler cette mesure, a confirmé à L'Orient-Le Jour le père Salim Daccache, recteur de l'USJ.
"Pour le moment, la décision est gelée", a annoncé le père Salim Daccache, recteur de l’Université Saint-Joseph, à notre collègue Anne-Marie el-Hage, en marge de la conférence de presse du Rassemblement des 11 universités privées au Liban qui s'est tenue mercredi à la faculté des Lettres et des Sciences humaines de l'USJ à Beyrouth. "Nous n'allons pas prendre de décision sans nous concerter avec les étudiants", a-t-il assuré. Il semble que les 11 universités privées du pays souhaitent se concerter à ce sujet avant de prendre une décision.
Le 16 juillet, le père Salim Daccache adressait un message aux membres de la communauté de l’USJ, révélant ses plans pour la fin de l’année 2019-2020 et pour la rentrée d’automne 2020-2021. S’il avait annoncé qu’il faudrait envisager les cours en ligne et/ou en mode hybride, et le respect de la distanciation physique sur les campus, pour cause de coronavirus, il n’en reste pas moins que les frais de scolarité 2020-2021 étaient au cœur de son message, sur fond d’effondrement de la livre libanaise par rapport au dollar américain. Dans ce message, le père Daccache avait rappelé qu’en dépit des réductions importantes sur le développement de l’institution et sur les investissements, le budget prévisionnel de l’année prochaine demeure déficitaire. C’est dans ce cadre que l’institution avait prévu "des scolarités payables en quatre versements, émis chacun à 50% en livres libanaises et 50% en dollars". "Chaque versement pourra être réglé intégralement en livres libanaises", assurait alors le père recteur. "Pour le premier versement, le taux de 1 517 LL/USD sera appliqué. Mais pour les trois autres, le taux adopté sera celui affiché sur la plateforme électronique de la Banque du Liban (3 900 LL/USD pour l’heure)", expliquait-il.
Sans être augmentés par rapport à l’année précédente, les frais de scolarité devaient donc représenter un coût supplémentaire pour les étudiants qui avaient manifesté leur mécontentement sur les réseaux sociaux.
Dans ce contexte de crise, l'autre grande université du pays, l'Université américaine de Beyrouth (AUB), a dernièrement annoncé plusieurs centaines de licenciements au sein de l'institution ainsi que l'hôpital qui lui est affilié, l'AUBMC, provoquant une onde de choc dans le pays.
Cette année et les suivantes aussi, verront un appauvrissement net des libanais. Sans caisses de soutien, les universités auront du mal à continuer.
19 h 24, le 22 juillet 2020