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Nos Lecteurs ont la Parole

Au fil de l’épée

Un goût d’amertume envahit mon palais. Eux dans leurs palais dorment tranquilles encore, et pour longtemps et pour toujours. Ils roupillent dans des lits confortables, des lits à baldaquin dans des chambres immenses, comme celles au cinéma, puis un laquais viendra pour tirer les rideaux, faire entrer le jour et le soleil.

Tout dans mon pays a changé, tout est chamboulé. Le pauvre s’est appauvri, la bourgeoisie, clé de voûte de toute nation, a disparu, a été envoyée se balader par des va-nu-pieds, voleurs à la tire, assassins patentés, affamés d’argent, avides de gloire qui d’un coup bien placé l’ont envoyée valser au fond d’un précipice dont elle ne reviendra pas.

En bandes organisées, ils ont tout chapardé, soudoyé çà et là, corrupteurs corrompus jusqu’au rebord des yeux, tout était bon à prendre, même nos vieilles chemises, les morts n’en portent pas. De nos haillons, ils font des torchons pour reluire leurs chaussures.

Beaucoup sont à leurs pieds, les adulent, les prient, les supplient pour un morceau de pain, une pittance chiche ; dans les bennes à ordures, on n’en retrouve plus.

Eux dans leur superbe se prennent pour des dieux. La vie, la mort, c’est eux, le futile, le vain, l’important, l’air que l’on respire, la lumière du jour, les étoiles de la nuit, c’est eux et toujours eux. Leur volonté prime et imprime nos jours.

Je lève, impuissant, incrédule, les yeux au ciel, les bras grands ouverts, plein d’espoir et de foi, cherchant à entrevoir un saint ou son patron, notre Père qui êtes aux Cieux, peut-être que dans ma main, tombera son épée pour qu’à son fil, je puisse les passer.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Un goût d’amertume envahit mon palais. Eux dans leurs palais dorment tranquilles encore, et pour longtemps et pour toujours. Ils roupillent dans des lits confortables, des lits à baldaquin dans des chambres immenses, comme celles au cinéma, puis un laquais viendra pour tirer les rideaux, faire entrer le jour et le soleil.Tout dans mon pays a changé, tout est chamboulé. Le pauvre...

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