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Politique - Crise au Liban

"Il faut agir. Il faut agir sans attendre", martèle Bruno Foucher

Dans un discours prononcé à l'occasion du 14 juillet, l'ambassadeur de France fait part de la mobilisation de son pays "pour préserver le réseau des écoles francophones et soutenir un enseignement de qualité" au pays du Cèdre.

L'ambassadeur de France à Beyrouth, Bruno Foucher, s'exprimant à l'occasion de la fête nationale française du 14 juillet. Capture d'écran.

A l'occasion de la fête nationale française du 14 juillet, l'ambassadeur de France au Liban, Bruno Foucher, a prononcé un discours dans lequel il a notamment évoqué la crise libanaise, une crise "profonde" et "la plus grave depuis la fin de la guerre civile". Rappelant que les "Libanais souffrent de cette situation", il a appelé les politiques à "entendre l’appel qui leur est lancé" et à "agir sans attendre", "avant qu'il ne soit trop tard". 

Le Liban vit la pire crise économique de son histoire, marquée par une dépréciation inédite de sa monnaie, une explosion de l'inflation et des restrictions bancaires draconiennes sur les retraits et les transferts à l'étranger. Le pays en défaut de paiement a adopté un plan de relance fin avril et promis des réformes, mais les négociations, initiées mi-mai avec le Fonds monétaire international pour obtenir une aide cruciale pour la population et rétablir la confiance des créanciers, sont au point mort.

"Cette année a été particulièrement mouvementée. La crise économique et sociale qui frappe le pays depuis plusieurs mois affecte très durement les Libanais, leur vie quotidienne et leurs projets. Nous en sommes conscients et je veux vous dire combien nous ressentons dans nos cœurs cette terrible situation qui suscite l’inquiétude de nos plus hautes autorités", a déclaré M. Foucher s'exprimant lors d'une célébration virtuelle de la fête nationale française retransmise sur la page Facebook de l'ambassade.
En effet, en raison de la pandémie du coronavirus, la réception annuelle à la Résidence des pins n'a pas pu se tenir cette année. En France aussi, et pour la première fois depuis 1945, les autorités ont annulé le traditionnel défilé militaire qui descend les Champs-Élysées pour commémorer la prise de la Bastille ayant marqué, le 14 juillet 1789, le déclenchement de la Révolution française.

"La crise à laquelle sont confrontés le pays et son modèle économique et financier est profonde. Elle a des racines anciennes. Le gouvernement a tracé une voie de sortie de crise par son plan du 30 avril et des négociations avec le FMI. Le chemin est difficile et il n’y en a pas d’autres. Les premiers pas ont été encourageants, et le FMI a reconnu que le diagnostic posé était le bon", a ajouté l'ambassadeur.

Il a assuré que "la France se tiendra toujours aux côtés du Liban dès lors que les réformes nécessaires seront réalisées". "Elles sont urgentes et cruciales pour que le pays puisse renouer avec la croissance et la stabilité. J’ai eu l’occasion de le dire à de multiples reprises cette année à tous mes interlocuteurs : il faut agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard, a-t-il poursuivi. Il en va de l’avenir du Liban et des générations futures qui doivent pouvoir évoluer dans un pays où leur potentiel est mis à profit pour le bien de tous". 

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M. Foucher a assuré être"convaincu que la mise en œuvre de ces réformes par les responsables politiques libanais permettra de restaurer la confiance en premier lieu avec les Libanais, mais aussi avec la communauté internationale". "Cette confiance est indispensable pour aller de l’avant et sortir de cette crise, a-t-il ajouté. La rue le crie depuis des mois, les Libanais souffrent. Les hommes politiques, de toutes les tendances, ceux qui sont au gouvernement, ceux qui siègent au Parlement, dans la majorité ou l’opposition, doivent entendre l’appel qui leur est lancé. Le Liban traverse la crise la plus grave depuis la fin de la guerre civile. Personne ne pourra dire qu’il ne sait pas. Il faut agir. Il faut agir sans attendre".

Préserver le réseau des écoles francophones
Mais, "en dépit de ces défis, a poursuivi M. Foucher, la France est parvenue à préserver cette année les liens étroits avec le Liban dans tous les secteurs". Il a notamment évoqué le secteur éducatif francophone et le domaine sécuritaire, quelques jours avant une visite du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, à Beyrouth.
"Sur le secteur éducatif francophone, je veux vous dire la mobilisation de la France pour préserver le réseau des écoles francophones et soutenir un enseignement de qualité. Nous n’oublions pas l’enseignement supérieur, a assuré M. Foucher. Tout en continuant à soutenir les universités du pays, nous souhaitons accueillir davantage d’étudiants libanais en France". 

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"Sur le plan sécuritaire, (...) notre soutien aux forces de sécurité libanaises est permanent dans les domaines de la protection civile, de la lutte antiterroriste et de l’appui aux structures de formation notamment. Notre coopération dans le domaine de la défense vise à renforcer l’armée libanaise, élément-clé de la stabilité du Liban", a-t-il ajouté. Saluant en outre "le rôle déterminant joué par la Finul" et rappelant que la France contribue à cette mission à travers son contingent de près de 700 hommes, il a assuré que son pays fera "tout pour préserver son mandat et pour que les moyens de mener à bien sa mission soient maintenus".

M. Foucher a aussi abordé la pandémie du coronavirus au Liban, où plus de 2.400 personnes ont jusqu'ici été contaminées et 37 sont décédées. "Avec l’épidémie , l’économie mondiale s’est quasi-arrêtée et je sais que les conséquences pour le Liban ont été dramatiques. Des emplois ont été supprimés, des magasins ont été fermés, des gens se sont retrouvés dans une grande précarité. Je ne peux qu’encourager les efforts du gouvernement libanais en vue de la mise en place de filets sociaux, au profit de tous. Je sais qu’il y travaille mais les différentes crises qu’a connues le pays cette année viennent souligner l’urgence d’aider les personnes les plus précaires", a-t-il dit tout en saluant "la gestion de la crise par le gouvernement libanais et l’engagement sans relâche des personnels soignants, qu’ils soient dans le secteur public ou privé". "Le Liban a fait le choix humaniste, comme la France, de placer la santé au-dessus de l’économie en demandant à la population de rester chez elle. Il a fait preuve d’un sens des responsabilités sans faille, ce qui a permis de contenir l’épidémie", a affirmé M. Foucher. L'ambassadeur a aussi noté que son pays "a été aux côtés du Liban dès le début de la crise, et a fourni très tôt des matériels de protection tant aux soignants qu’aux personnels issus de la défense civile et des forces armées libanaises". 

M. Foucher a aussi révélé que "même si nos économies connaissent aujourd’hui des difficultés, notre soutien aux agences humanitaires et de développement, aux ONG, aux organisations de la société civile a augmenté cette année". "Nous savons que les besoins sont immenses, qu’il s’agisse de la sécurité alimentaire, de la santé ou de l’éducation, et ils continueront à l’être. Cette solidarité à l’égard du Liban témoigne de notre volonté de venir en aide aux plus vulnérables, qu’ils soient Libanais ou réfugiés, et par cette aide, éviter que naissent des tensions entre les communautés", a-t-il poursuivi. 

M. Foucher a terminé son discours en rappelant que c'est le troisième 14 juillet qu'il fête au Liban. "Je voulais vous dire tout le plaisir que j’ai eu à servir pendant ces trois années non seulement mon pays mais bien plus une certaine idée de l’amitié profonde qui lie la France et le Liban", a-t-il conclu.

A l'occasion de la fête nationale française du 14 juillet, l'ambassadeur de France au Liban, Bruno Foucher, a prononcé un discours dans lequel il a notamment évoqué la crise libanaise, une crise "profonde" et "la plus grave depuis la fin de la guerre civile". Rappelant que les "Libanais souffrent de cette situation", il a appelé les politiques à "entendre l’appel qui leur est...

commentaires (3)

Ils préfèrent sauver soit disant la Palestine, mais sûrement la Syrie et l’Iran plutôt que de soulager le peuple libanais ne serait ce que de leur pauvreté imposée par leurs soins en leur bloquant leurs comptes et disposer comme ils veulent de liquidité pour créer une crise réelle longuement imaginée qu’ils ont réussi à mettre à exécution en pillant et en faisant main basse sur les postes régaliens et publics de haute importance pour achever le pays. Le complot est en phase d’exécution et on leur demande de changer de plan alors qu’ils ont mis des décennies pour arriver à leur but. VOYONS EST CE UNE BLAGUE? Si oui elle est de mauvais goût...

Sissi zayyat

10 h 49, le 15 juillet 2020

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Commentaires (3)

  • Ils préfèrent sauver soit disant la Palestine, mais sûrement la Syrie et l’Iran plutôt que de soulager le peuple libanais ne serait ce que de leur pauvreté imposée par leurs soins en leur bloquant leurs comptes et disposer comme ils veulent de liquidité pour créer une crise réelle longuement imaginée qu’ils ont réussi à mettre à exécution en pillant et en faisant main basse sur les postes régaliens et publics de haute importance pour achever le pays. Le complot est en phase d’exécution et on leur demande de changer de plan alors qu’ils ont mis des décennies pour arriver à leur but. VOYONS EST CE UNE BLAGUE? Si oui elle est de mauvais goût...

    Sissi zayyat

    10 h 49, le 15 juillet 2020

  • IL FAUT AGIR.OUI. MAIS NE SAIT-IL PAS QU,IL S,ADRESSE A DES ABRUTIS, DES CORROMPUS, DES VOLEURS, DES INCOMPETENTS ET DES M,ENFOUTISTES. AIDEZ LE LIBAN A SE DEBARRASSER DE TOUTES CES CLIQUES DE MALHEUR. LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE ET L.ONU DOIVENT DELIVRER LE LIBAN DES EMPRISES DES MILICES IRANIENNES. ELLES EN ONT LES MOYENS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 34, le 14 juillet 2020

  • "Nous ressentons dans nos cœurs cette terrible situation qui suscite l’inquiétude de nos plus hautes autorités". Il s'agit des "plus hautes autorités françaises ", parce que pour ce qui en est des autorités libanaises ...! Les 5 mois écoulés montrent que leurs sujets d'inquiétude sont ailleurs. Sauver le Liban ? Allons-donc! Ils ont d'autres chats à fouetter !

    Yves Prevost

    19 h 47, le 14 juillet 2020

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