Le ministre libanais des Affaires étrangères, Nassif Hitti, a convoqué pour lundi à 15 heures l'ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea, trois jours après la diffusion d'une interview dans laquelle elle s'en prenait au Hezbollah, considéré comme terroriste par Washington.
Selon des médias locaux, le chef de la diplomatie libanaise va signifier à Mme Shea que, conformément à la Convention de Vienne de 1969 qui codifie les relations internationales entre Etats, un ambassadeur ne peut s'ingérer dans les affaires intérieures d'un autre pays et tenir des propos provocateurs contre une partie des Libanais représentée au pouvoir. Ces dernières informations des médias locaux ont toutefois été démenties par M. Hitti sur la chaîne locale LBCI.
Au lendemain de la diffusion de l'interview de l'ambassadrice US à Beyrouth, dans laquelle elle affirmait notamment que le Hezbollah "empêche toute solution économique" au Liban en crise, prévenant que des sanctions pourraient viser des alliés non-chiites du parti pro-iranien, le juge des référés à Tyr, Mohammad Mazeh, a émis un "jugement" interdisant aux médias opérant au Liban d'interviewer cette dernière, ce qui a suscité un tollé dans divers milieux.
"La tentative du Hezbollah de réduire au silence les médias libanais est pathétique", a affirmé dans la journée à L'Orient-Le Jour un porte-parole de l'ambassade US au Liban. "Nous assistons à une tentative de diversion. Le Liban a une grande tradition de liberté de la presse et d'expression qui jour un rôle important au sein de la société libanaise. La tentative du Hezbollah de réduire au silence les médias libanais est pathétique", a déclaré Casey Bonfield à L'OLJ. "Le fait même d'avoir imaginé utiliser la justice pour étouffer la liberté d'expression et celle de la presse est ridicule. Nous nous tenons aux côtés du peuple libanais et contre la censure voulue par le Hezbollah", a-t-il ajouté, reprenant quasiment mot pour mot la réaction du département d'Etat américain. "Pendant que les Libanais font la queue devant les boutiques alimentaires, le Hezbollah est occupé à installer l'Iran sur les rives de la Méditerranée", a ajouté M. Bonfield.
Malgré la décision du juge, Dorothy Shea a donné une nouvelle interview à la chaîne locale LBCI. Interrogé sur ses propos à al-Hadath, l'ambassadrice s'est dit "surprise" par les réactions. "J'utiliserai même le terme de 'tempête dans un verre d'eau' car il n'y avait rien de nouveau dans ce que j'ai dit", a-t-elle déclaré, estimant qu'une "diversion avait été créée" et parlant d'une "escalade" de la part du Hezbollah. "Utiliser un juge partial pour tenter de réduire les médias et moi au silence, et de priver les Libanais de la liberté d'expression est ridicule", a réaffirmé Mme Shea, indiquant avoir eu "des assurances de la part du gouvernement qu'une action sera conduite face à cette décision inappropriée".
Dans la journée, le député Hassan Fadlallah, affilié au parti chiite, a estimé que les propos de Mme Shea "constituent une atteinte flagrante à la souveraineté de notre pays", appelant les autorités libanaises à "prendre des mesures immédiates pour contraindre cette ambassadrice à respecter le droit international".
Le juge Mazeh
Par ailleurs, le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, a affirmé qu'il n'avait pas demandé que le juge des référés à Tyr, Mohammad Mazeh, soit déféré devant l'Inspection judiciaire, comme l'avaient indiqué plusieurs médias locaux dans la journée.
"Je n'ai pas été notifié de cette convocation", indiquait un communiqué publié par le juge Mazeh plus tôt dans la journée. "Mais si ces informations de presse étaient vraies, alors je déposerai officiellement une demande de fin de service mardi", conclut ce texte dans lequel le juge dit avoir "la conscience tranquille".
Si l'ambassadeur d'Iran NPR ou de Syrie du heros avait fait le 10ème de ce que cette intruse fait au Liban, se croyant en pays conquis , qu'est ce qu'on aurait pas entendu dire ... Il faut la déclarer PERSONA NON GRATA SI ELLE RÉCIDIVE, le Liban est libre de ses positions politiques , militaires et internationales .
12 h 55, le 30 juin 2020