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Économie - Crise

L’effondrement de l’activité économique au premier trimestre, en (mauvais) chiffres...

L’Association des commerçants de Beyrouth assure ne jamais avoir été témoin d’une « telle succession de facteurs négatifs ».

L’effondrement de l’activité économique au premier trimestre, en (mauvais) chiffres...

Le roulement réel du stock des commerces de détail s’est établi à -34,98 %, en glissement trimestriel, contre -27,38 % pour le dernier trimestre de l’année 2019. Photo M.A.

Il n’est un secret pour personne que la crise économique et financière dans laquelle le pays s’enfonce depuis fin août dernier, et dont les effets ont été aggravés par les mesures de confinement liées au Covid-19, n’a pas épargné le secteur commercial. Une réalité confirmée par le dernier indice trimestriel publié en cours de semaine par Fransabank et l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB) pour mesurer l’activité dans le secteur du commerce de détail et qui a atteint 23,90 points pour le premier trimestre de 2020, tous secteurs confondus. En plus d’être en forte baisse par rapport aux 33,96 points atteints au dernier trimestre 2019, il s’agit de la plus mauvaise performance enregistrée depuis la création de l’indice le dernier trimestre 2011. Dans leur rapport joint aux résultats de l’indice, les auteurs comparent en détail les chiffres du roulement des stocks des commerces, de leurs ventes et ceux de l’Administration centrale des statistiques (CAS), et y démontrent à la fois une diminution de ces indices et une augmentation de l’inflation depuis le dernier trimestre de 2012 de manière presque continue. Le taux d’inflation des trois premiers mois de l’année a atteint 11,09 % en glissement trimestriel, faisant alors chuter le pouvoir d’achat des Libanais.

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Les restrictions bancaires et la dépréciation de la monnaie nationale font partie des causes principales de la baisse d’activité de tous les secteurs économiques, selon le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, la parité officielle de 1 507,5 livres n’étant plus utilisée que dans certains rares cas. Il indique aussi que « les chiffres du second trimestre seront pires », en raison des mesures de confinement instaurées le 15 mars, soit deux semaines avant la fin du premier trimestre, tout en notant la probable baisse des transferts depuis l’étranger cette année, par peur des restrictions bancaires, ainsi qu’en raison de la diminution de l’activité des expatriés et des prix du pétrole au niveau mondial à cause du coronavirus. « C’est la première fois que nous voyons une telle succession de facteurs négatifs. Ce n’était même pas le cas durant les pires moments de la guerre (civile de 1975 à 1990, NDLR) », souligne-t-il.

Taux d’inflation à 17,46 %
Le CAS a révélé un taux d’inflation global au premier trimestre de 17,46 % en glissement annuel, explosant dans certains secteurs, comme celui de l’alcool et du tabac (45,90 %), de l’alimentaire (38,19 %) ou de l’ameublement et de la décoration (37,59 %). Calculé à partir d’une base de 100 points correspondant au quatrième trimestre 2011, l’indice ACB/Fransabank pondère les résultats d’un échantillon d’entreprises représentant l’ensemble des filières du commerce de détail en fonction du taux d’inflation calculé par l’Administration centrale de la statistique (ACS).

Ainsi, le roulement réel du stock des commerces de détail (calculé en retirant l’effet de la hausse des prix) s’est établi à -34,98 %, en glissement trimestriel, contre -27,38 % pour le dernier trimestre de l’année 2019. Dans le détail, le secteur de vente d’instruments de musique a subi la plus grande chute de renouvellement de stock (-82,85 %), suivi par celui des chaussures et des produits en cuir (-80,18 %), et celui des équipements de construction (-73,94 %). Le secteur de la restauration a connu une baisse de 71,48 %, celui des supermarchés de 28,30 % et celui des médicaments de 15,24 %. Également, le secteur du carburant a rencontré une baisse en volume de 22,62 %. Le déficit commercial a, lui, diminué de 50,7 % en glissement annuel durant les trois premiers mois de l’année pour s’établir à 2 milliards de dollars, les importations ayant chuté de 40,8 %, alors que le Liban importe environ 80 % de ses besoins.

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Les ventes réelles de tous les secteurs par rapport au dernier trimestre de 2019 ont, quant à elles, également diminué : l’ameublement (-66,23 %), les chaussures et les produits en cuir (-57,34 %) et les équipements de construction (-58,83 %) occupent le podium des plus fortes baisses d’activité. Parallèlement, le secteur médical a aussi connu une diminution : les produits pharmaceutiques (-54,39 %) et le matériel médical (-24 %). Fait étonnant, les secteurs de vente de téléphone (-9,26 %), d’équipements ophtalmologiques (-15,64 %), les voitures d’occasion (-20,02 %) et l’électroménager (-23,74 %) ont connu une plus faible baisse que celle des supermarchés (-28,35 %). Selon Nicolas Chammas, les agents économiques souhaitent libérer leur argent bloqué à la banque, en achetant des biens avec des chèques bancaires pour contourner les restrictions.

De nouvelles mesures de relance
Hier, un sit-in organisé par l’Association des commerçants de Saïda (ACS) s’est déroulé devant le souk de la ville pour protester contre la détérioration de la situation économique et financière, ayant entraîné la fermeture de certains commerces et mettant à mal la survie des autres. Le président de l’ACB avait d’ailleurs annoncé, la semaine dernière, que le nombre d’établissements commerciaux fermés avait augmenté à Beyrouth de 25 % sur les six derniers mois.

Le président du Conseil économique et social (CES), Charles Arbid, proposera aujourd’hui, lors d’une conférence de presse au siège du CES à Beyrouth à 11h30, des mesures d’urgence pour faciliter la relance économique. Pour rappel, le CES est une assemblée consultative créée en 1995 et inspirée du modèle français. Sa mission est d’institutionnaliser le dialogue entre les différents représentants du secteur privé et de formuler des recommandations pour orienter les politiques publiques.


Il n’est un secret pour personne que la crise économique et financière dans laquelle le pays s’enfonce depuis fin août dernier, et dont les effets ont été aggravés par les mesures de confinement liées au Covid-19, n’a pas épargné le secteur commercial. Une réalité confirmée par le dernier indice trimestriel publié en cours de semaine par Fransabank et l’Association des...
commentaires (4)

Pourquoi en cette période de crise sanitaire ne pas promouvoir une campagne de valorisation du tourisme local avec le slogan : “Cet été, je visite le Liban . Le but serait de mettre en valeur le patrimoine local et favoriser, du fait de notre isolement , un tourisme intra -muros . Les hôtels et autres gîtes en révisant , considérablement, leurs tarifs en monnaie locale bénéficieraient probablement d'une fréquentation accrue ... Quand l'on sait que l'hotel Ph.......est à 550000LL ou le mov......à 388000LL .. le petit déjeuner à 55000 LL il y a là , matière à réflexion. Hier, dans la région de Baalbek , pour deux personnes (une salade, un Hommos et quatre brochettes... 130000 LL!!!)

C…

16 h 27, le 26 juin 2020

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Commentaires (4)

  • Pourquoi en cette période de crise sanitaire ne pas promouvoir une campagne de valorisation du tourisme local avec le slogan : “Cet été, je visite le Liban . Le but serait de mettre en valeur le patrimoine local et favoriser, du fait de notre isolement , un tourisme intra -muros . Les hôtels et autres gîtes en révisant , considérablement, leurs tarifs en monnaie locale bénéficieraient probablement d'une fréquentation accrue ... Quand l'on sait que l'hotel Ph.......est à 550000LL ou le mov......à 388000LL .. le petit déjeuner à 55000 LL il y a là , matière à réflexion. Hier, dans la région de Baalbek , pour deux personnes (une salade, un Hommos et quatre brochettes... 130000 LL!!!)

    C…

    16 h 27, le 26 juin 2020

  • ET LES HEBETES CONTINUENT A GOUVERNER CE PAYS PAR TOUS LES MOYENS ANTI CONSTITUTIONNELS ET ILLEGAUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 18, le 26 juin 2020

  • "... la parité officielle de 1 507,5 livres n’étant plus utilisée que dans certains rares cas ..." | Ouf, j’ai eu peur. Celle-ci est restée... vois pourriez préciser que ce taux "officiel" n’est plus utilisé que dans UN SEUL cas: celui de rattacher nos dollars en banque à la livre libanaise (sans majuscules), et ce de manière tout à fait illégale, le seul but étant de soulager la pression sur le bilan des banques...

    Gros Gnon

    08 h 12, le 26 juin 2020

  • "... la crise économique et financière dans laquelle le pays s’enfonce depuis fin août dernier ..." | Que se passe-t-il? vous avez oublié de dire que c’est la pire depuis trente ans...

    Gros Gnon

    08 h 08, le 26 juin 2020

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