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Nos Lecteurs ont la Parole

Mettre le temps à notre profit

Qu’est-ce que le temps ? Ce temps qui se manifeste de mille et une façons. Faut-il y voir un échec personnel dans la vie en cas de problèmes nombreux et épineux? Le signe d’un manque de caractère et de détermination, un rêve assassiné ? Ou bien, au contraire, l’occasion d’un nouveau départ, une occasion d’évoluer et de tester son courage pour les années qui restent devant nous ?

L’échec est un drame éminemment destructeur. C’est une grenade qui, en explosant, réduit en miettes l’identité de soi, au point qu’on ne sait plus ce qu’on est devenu. Le centre autour duquel nous avons bâti notre existence vole subitement en éclats. C’est un peu comme si on vous offrait le puzzle de votre vie après en avoir retranché la moitié des pièces, et que l’on vous demandait de reconstituer un ensemble cohérent.

Nonobstant cet incident de parcours, le travail professionnel reste toujours au fond de notre conscience comme une ligne droite où le passé et le futur se confondent en un présent qui prend fin à une retraite bien méritée et satisfaisante. Tout ce que l’on fait, achète ou construit est intimement lié à nos économies et reflète une évolution vers une fin heureuse. On peut penser au passé, mais toujours en fonction du présent.

Le travail transforme évidemment le présent puis aussi l’avenir proche et lointain, qui se dérobe subitement à nos yeux en cas de mauvaise prévision, mais, curieusement, il transforme aussi le passé. Des anciens articles publiés lus et relus et certains clichés de vacances ou d’anniversaires en famille prennent tout à coup une dimension hautement historique et se transforment en un stimulant nous faisant réfléchir en nous disant que si on a réussi tout cela dans le passé, autant se remettre au travail et repartir à nouveau de zéro.

Au domicile, les objets familiers deviennent des créatures animées, chargées de valeurs symboliques, nous rappelant sans cesse ce qui nous reste à réitérer à nouveau avec la grâce de Dieu.

Telle médaille évoque cette journée mémorable où le doyen de l’université l’a accrochée sur notre poitrine et cette photo mémorable de la remise des diplômes à l’université ne nous a pas lâchés d’une semelle. Il y a les rayons de soleil qui les illuminent et font revivre en nous un passé qui est à refaire d’un nouveau temps à remplir marqué par le succès.

Après la pluie le beau temps. Le début de l’action a commencé. Nous sommes présents ici et ailleurs. Nous savons maintenant comment nous comporter et qui nous devons rencontrer pour un nouveau départ dans la vie professionnelle. Des membres du Lion’s Club auquel on est affilié essaient de nous soutenir dans ce mauvais cap à passer, à grand renfort de lettres, de coups de fil, de visites, de prières et de vœux. Tous affirment que nous ne sommes pas seuls dans cet écueil et ils nous sortiront de cette mésaventure. Dans notre entourage, on cherche à nous aider – et on y parvient –, mais nous devons faire le plus gros tout seul. Inutile d’échapper au sentiment de perte. Malgré tous nos efforts nous demeurons un nombre, une tendance préoccupante, un symptôme du « recul des valeurs sociales ». Toute notre peine va se réduire à un phénomène sociologique ou à une argumentation politique.

À tout cela, nous devons survivre; lâcher, une bonne fois pour toutes, notre vie passée qui essaye de devenir une obsession collante et l’avenir que nous pensions pouvoir changer en un coup de baguette nous rappelle notre âge avancé et réapprendre à porter cette fameuse jaquette assortie, observer à nouveau par la fenêtre le train-train de cette grande communauté qui va et retourne le soir de ses occupations journalières en un hymne éclatant à la vie.

Finalement, un jour, le cellulaire retentit, un rendez-vous est arrangé pour un entretien d’embauche qui s’avère positif et concluant, l’espoir renaît et revient combler notre cœur de joie, de courage et de hardiesse. Nous découvrons que le tourment du passé est enterré et a fini par céder la place à l’apaisement et à la pensée que le lendemain on commence notre première journée de travail armé d’un appareil photographique et nous nous mettons en route pour pénétrer dans un grand journal dont la raison sociale s’intitule « LE SCOOP D’AUJOURD’HUI ».

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Qu’est-ce que le temps ? Ce temps qui se manifeste de mille et une façons. Faut-il y voir un échec personnel dans la vie en cas de problèmes nombreux et épineux? Le signe d’un manque de caractère et de détermination, un rêve assassiné ? Ou bien, au contraire, l’occasion d’un nouveau départ, une occasion d’évoluer et de tester son courage pour les années qui restent devant...

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