Interrogé par L’Orient-Le Jour, Sakher el-Hachem, le représentant légal de Nissan au Liban, a affirmé n’avoir jamais déclaré, comme rapporté pourtant par Arab News, que le Japon ferait pression sur le Liban, conditionnant son soutien à une aide du FMI au pays du Cèdre à une extradition à Tokyo de Carlos Ghosn. « Je ne sais pas pourquoi Arab News a relayé ces propos en mon nom. Je n’ai pas fait ces déclarations », poursuit-il ajoutant avoir en revanche rappelé au quotidien anglophone saoudien que le Liban n’a pas d’accord d’extradition avec le Japon. L’avocat affirme en outre douter de l’existence de quelque pression japonaise que ce soit en lien direct avec la demande d’assistance présentée par le Liban au FMI. « La seule chose que j’ai dit au journal est qu’il y aurait dû y avoir une séance en justice le 30 avril, au Liban, mais qu’elle a été reportée en raison de la pandémie », poursuit l’avocat.
Confronté à la plus grave crise économique et financière depuis 30 ans, le gouvernement de Hassane Diab a adopté fin avril un plan de sauvetage, sur la base duquel il a entamé des discussions avec le FMI pour obtenir une aide financière.
Les autorités libanaises pourraient avoir à extrader vers le Japon l'ancien président de Nissan, Carlos Ghosn, dans le cadre de leurs négociations avec le Fonds monétaire international dont Tokyo est l'un des principaux contributeurs, peut-on lire dans cet article publié sur le site de l'édition japonaise du quotidien anglophone saoudien Arab News. « Le Japon aidera le Liban si Ghosn est extradé » : Arab news rapporte ces propos les attribuant à Sakher el-Hachem, ce que ce dernier, donc, dément formellement.
Accusé de malversations financières, le grand patron qui dispose des nationalités française, libanaise et brésilienne, était en liberté sous caution, avec interdiction de quitter le Japon, quand il a été exfiltré de l'archipel pour le Liban. Le Japon a émis un mandat d’arrêt à l'encontre de Carlos Ghosn et demandé qu’il soit extradé via Interpol, le Japon n'ayant signé aucun traité d’extradition avec le Liban. Selon le représentant de Nissan au Liban, toutes les procédures sur ce plan ont été gelées depuis l'émergence de la pandémie de coronavirus.
Fortement soupçonnés d'avoir aidé l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn à fuir la justice japonaise fin 2019, Michael Taylor, un ancien membre des forces spéciales américaines reconverti dans la sécurité privée, et son fils Peter, ont été arrêtés le 20 mai dernier.
Le Parquet de Tokyo a déclaré le lendemain qu'il préparait une demande officielle d'extradition pour les deux hommes.
commentaires (6)
Que ne feraient certains pour avoir leur nom sous les projecteurs ! Un Embarras Certain pour la profession !
Cadige William
07 h 06, le 02 juin 2020